Nous apprenons qu’une ourse et un ourson auraient été vus aux alentours d’ETSAUT dans le Béarn.
Il est fort probable que nous devions cette bonne nouvelle à l’ourse Cannelle, dernière ourse de souche pyrénéenne. Evidemment, dans l’attente d’une confirmation des services de l’Etat Français, toutes les hypothèses peuvent être dressées concernant l’identité de cette mère ourse : Cannelle, seule femelle répertoriée en Béarn, ou une ourse issue de la réintroduction réalisée dans les Pyrénées centrales, ce qui nous paraît fort peu probable, ou une ourse pyrénéenne inconnue, ce qui serait pour nous une bonne nouvelle mais encore plus improbable car jamais détectée à ce jour par le Réseau Ours.
FERUS apporte toute sa confiance aux experts du Réseau Ours pour notamment informer les Français qui ne manqueront pas d’être intéressés par cette bonne nouvelle. Rappelons que, selon le sondage IFOP* de 2003, les Français revendiquent largement la présence de l’ours dans les Pyrénées : pour 86% des Pyrénéens et 88 % des Français tout aussi concernés, la présence de l’ours fait partie du patrimoine pyrénéen.
FERUS se réjouit de cette naissance car, compte tenu de la possibilité la plus probable, cet ourson permettra de prolonger le patrimoine génétique pyrénéen, ce que nous n’osions plus espérer.
Malheureusement, cette naissance ne change pas la situation globale de l’ours dans les Pyrénées. Les ours sont aujourd’hui moins de 20 sur toute la chaîne pyrénéenne, dont moins de 5 dans le Béarn : ils sont voués à l’extinction si on ne renforce pas substantiellement cette population.
Présidée par Monsieur le Député Jean LASSALLE, l’Institution Patrimoniale du Haut-Béarn qui pour l’instant n’a pas réussi à enrayer le déclin de l’ours, tout en consommant une grande part des crédits publics consacrés à sa protection, ne peut évidemment pas mettre à profit cette information pour différer à nouveau son projet d’apport de nouvelles femelles.
Mais, attention, ne nous trompons pas de gestion de la population d’ours : tout futur lâcher sera bénéfique du moment où il s’inscrira dans une véritable politique de maintien durable de la population d’ours dans les Pyrénées.
FERUS milite pour un plan de restauration de la population d’ours sur toute la chaîne pyrénéenne. FERUS approuvera bien évidemment tout lâcher d’une ou deux ourses obtenus dans un cadre spécifique comme celui de l’Institution Patrimoniale du Haut-Béarn mais FERUS œuvre pour que ses éventuels lâchers soient pris en compte dans un plan GLOBAL de restauration de la population ursine pyrénéenne.
A l’instar de vingt-huit autres associations, FERUS est membre de la coordination CAP-Ours, Coordination Associative Pyrénéenne pour l’Ours créée en l’an 2000, rassemblant des associations de bergers, d’éleveurs, de comités d’habitants, de professionnels du tourisme, des élus ainsi que des associations de développement économique durable, de protection et d’éducation à la nature, régionales et nationales. Cette coordination sera reçue par Monsieur le Ministre LEPELTIER courant septembre et nous espérons que l’Etat Français prendra enfin une position ferme en faveur du maintien durable de l’ours dans les Pyrénées et contribuera largement à la mise en place des moyens qui s’imposent pour y parvenir, comme notamment le développement des techniques de protection des troupeaux, qui sont connues, sont partiellement en place et dont l’efficacité est démontrée.
* Sondage IFOP de janvier 2003 pour le WWF France et le Pays de L’Ours-ADET : Le jugement des Français sur la présence et la conservation des ours des Pyrénées. Données disponibles sur demande au WWF France.