Suite à la non-réintroduction d’une ourse en Béarn, FERUS a envoyé le 11 juillet un courrier à NKM lui signalant son refus de signer la Stratégie Nationale de la Biodiversité.
Voici le contenu de ce courrier :
Le 11 juillet 2011
Madame la Ministre,
Le 19 mai dernier, vous nous proposiez d’adhérer à la Stratégie Nationale de la Biodiversité lors de sa présentation solennelle à la Cité Universitaire de Paris.
Sur le formulaire d’adhésion qui nous était alors distribué, on pouvait lire que « la SNB constitue la réponse de la France à la Convention sur la diversité biologique », ou Convention de Rio.
Cette stratégie avait une ambition : « préserver et restaurer, renforcer et valoriser la biodiversité ».
Nous n’avons rien trouvé à redire aux phrases que nous avons entendues – FERUS était présent dans la salle – ni à celles qui sont affichées sur le site du ministère. Nous étions prêts à jouer le jeu et à œuvrer pour apporter notre pierre à un édifice dont nous ne sous-estimions pas la complexité. Notre conseil d’administration consulté s’est dans les jours qui ont suivi prononcé très largement pour l’adhésion.
Hélas, votre récent refus d’honorer la timide promesse gouvernementale de lâcher une ourse en Béarn a fait l’effet d’un coup de massue. En ne laissant subsister que deux mâles dans les vallées d’Aspe et d’Ossau, comment « préserver, restaurer et renforcer » ce fleuron de la biodiversité française qu’est l’ours brun ?
Nous savons bien que la biodiversité ne se résume pas aux espèces les plus connues et les plus médiatisées. Beaucoup d’entre nous sommes des scientifiques, nous ne sommes pas aveuglés par notre passion pour l’ours. Toutefois, mettons nous à la place de tous les Français qui ne sont pas des experts. Va-t-on leur dire que la biodiversité, ce n’est pas du tout les quelques espèces emblématiques qu’ils connaissent, que c’est une affaire de statistiques, que seuls les professionnels peuvent interpréter ?
Non, la meilleure manière pour les citoyens de juger la façon dont leur pays traite sa biodiversité est certainement de regarder ce qu’il fait pour des milieux emblématiques, et de voir s’il relève les défis posés par la raréfaction, voire la disparition d’espèces connues, d’espèces parapluies comme l’ours.
N’allons pas raconter aux Français qu’il faut faire la part du feu, et que si l’ours, le grand hamster ou l’esturgeon ont disparu, c’est qu’ils n’étaient plus adaptés au monde moderne, mais que statistiquement ce n’est pas très grave car la biodiversité c’est « autre chose » que ces quelques espèces !
Ou alors, si nous ne sommes pas capables d’inverser le cours des événements pour ces espèces en grand danger, cela signifie que la France ne tiendra pas ses engagements internationaux dans bien d’autres domaines de l’environnement qui exigeront encore plus de volonté et de persévérance.
C’est donc que la France est une puissance de second rang en Europe pour ce qui est de la nature, qu’elle dissimule derrière les chiffres encore flatteurs de son patrimoine largement enrichi par l’outre-mer une profonde incapacité à la préserver contre les atteintes de l’urbanisme, de l’agriculture, des équipements moderne et de certains lobbies.
Faute d’un plan de sauvegarde pour l’ours, nous avions une promesse, mais elle n’a pas été tenue. Pire, la marche arrière s’est opérée au milieu du gué, alors que les feux verts avaient tous été donnés et que même les opposants avaient admis ce remplacement des ours tués du fait de l’homme. Reculer au dernier moment, c’était adresser un très mauvais message à ceux qui prétendent que l’ours n’a plus sa place dans les Pyrénées. Puisque ce remplacement des ours tués ne se fait décidément pas, que vont conclure ceux qui appellent à la disparition de l’espèce dans notre pays ?
Comprenez que nous soyons incapables, dans ces circonstances, d’adhérer à la stratégie nationale de la biodiversité quand on lui porte très concrètement et très sciemment un si mauvais coup dès sa naissance. Nous espérons pouvoir réviser notre position plus tard, quand ce gouvernement, ou un autre, mettra ses actes en phase avec ses discours.
Nous vous prions, Madame la Ministre, d’accepter l’expression de notre profond dévouement.
Po / le conseil d’administration – le secrétaire général – J F Darmstaedter
Lire le courrier tel qu’il a été envoyé :
10 commentaires sur “Stratégie Nationale de la Biodiversité : FERUS refuse de signer”
j’ai beaucoup parler (trop?) je m’en excuses mais comme vous l’avez compris je suis fana du loup, du lynx et de l’ours depuis mes lectures d’ado François Merlet, Roby, RP Bille ET l’immense Robert Hainard le tout mêlé avec des kilomètres parcourus depuis tout petit derrière un grand père chasseur en tout temps officiellement et officieusement qui me racontait la mort d’un de nos derniers loups juste derrière la maison » il n’avait qu’une semelle de godasse dans la panse » qui faisait des colliers de fourrure à sa femme en peaux de putois ou de martre, qui réussissait à piéger le plus gros chat sauvage jamais vu 9.5KGS!!! et qui tuait devant moi au fusil des truites de plus d’un kg bref un DERSOU OUZALA vosgien comme il en existait encore dans ma jeunesse et qui malheureusement ont presque disparus- comme l’ours- sauf quelques spécimen dans les film de Depardon
Bref mes rêves parisiens se passaient dans les forets vosgiennes avec bisons, ours lynx et loups et j’ai presque d’ailleurs réaliser ce rêve en parcourant l’an dernier les Carpates polonaises orientales où l’on trouve encore les vosges de l’an mille ou presque COURREZ Y avant que cela ne change trop c’est génial 1500 KM de route , une petite tente et vous serez dans un autre monde avec des truites fumées à avaler sur le pousse en guise de repas ( le premier soir j’ai pris mes jumelles et hop une biche et un faon dans une clairière traversée par un lynx le tout sur le versant d’en face la biche n’a pas bougé le lynx avait manifestement mieux à faire peut-être un lièvre bien gras que je n’ai pas vu))
Bon j’arrête de gloser mais je souhaite terminer par une proposition audacieuse (certainement trop , les esprits ne sont pas murs) il en effet avéré que Pyros est le père de tous les oursons (cf le site spécialisé du ministère du développement durable) bien que je ne sois pas sur qu’il soit scientifiquement établi en tout cas à court et moyen terme que la consanguinité ait des effets néfastes-en effet cette situation est certainement assez fréquente dans la nature- en tout cas seuls les prédateurs ou l’action de chasse vient y porter un remède
Vous voyez ou je veux en venir
MA PROPOSITION EST D’ OUVRIR D’ ORES ET DÉJÀ LA CHASSE A L’ OURS DANS LES PYRENEES AVEC UNE AUTORISATION DE TIR DÉLIVRÉE SUR PYROS
pour un tel trophée les amateurs ne devraient pas manquer : chasse à l’affut avec charnier uniquement comme cela se fait en Slovénie sous l’autorité d’un agent de l ONCFS
Les nombreux avantages en seraient les suivants:
– provoquer un grand remue ménage les mâles périphériques exclus par le dominant vont venir dans le noyau central, des femelles-qui ont quand même elle-même une appétence sexuelle – seront peut-être enclines à aller voir un peu plus loin et pourquoi pas le Bearn
– changer du tout au tout le climat avec les chasseurs , sortir de la guerre de tranchées plutôt que d’imaginer de nouveaux lâchers polémiques , ce qui devient possible des lors que vous leur dites que le processus en place logiquement conduira un jour a remettre l’ours dans la liste des animaux chassables
– intéresser directement les sociétés locales à la problématique OURS en imaginant un système de rétrocession d’une partie de la licence de chasse au bénéfice de l’ACCA sur le territoire de laquelle le tir aura lieu
EN RÉSUMÉ LE PROCESSUS VERTUEUX QUI MANQUE ACTUELLEMENT ET QUI PEUT FONCTIONNER ICI COMME AILLEURS CAR IL N Y A PAS QUE LES VOSGES OU IL Y AURAIT UNE BONNE ORGANISATION DE CHASSE LES CHASSEURS DE HAUTE GARONNE ONT UNE DES PLUS BELLES POPULATIONS DE CERVIDÉS DE FRANCE AVEC UNE GESTION MODÈLE DU GENRE ET JE CONNAIS DES CHASSEURS VOSGIENS QUI VIENNENT TIRER LE CERF DONT ILS RÊVENT EN HAUTE GARONNE
mais je rêve certainement
et pourtant ce type de mesure n’aurait aucune difficulté a être au moins examinée en Suède ou dans les etats ex-yougoslaves
qui il faut le reconnaitre sont quand même bien meilleurs que nous en ce qui concerne la dynamique de leur population ursine
En toute sympathie
gilou
Rectificatif : Je me suis emmêlé les pinceaux, Henri dans mon message de 16h34 s’appelle en réalité Xavier (Emmanuelli).
Quant à Rachida elle s’en mêle aussi (des loups) dans Nice Matin :
http://buzzpolitique.nicematin.com/2011/07/rachida-dati-au-secours-des-troupeaux-victimes-des-attaques-de-loups-dans-les-alpes.html
Il me semble que ferus avait recement fait le choix du pragmatisme et de la negociation, c’est un projet qui ne peut aboutir a court terme mais qui est très efficace a long terme( pas avant une election par contre…) Le probleme pour eux est la fuite des militants vers des associations plus extremiste, le dileme est discutable…
Je suis d’accord avec Gilbert quand il dit que nous avons toutes les raisons de nous méfier du manque de crédibilité du monde de la chasse en général. Dans les Pyrénées les chasseurs ont malheureusement fait la démonstration que la conservation de l’ours est le cadet de leurs soucis. Il est donc normal d’en tirer les enseignements.
Je suis par ailleurs d’accord avec Gilles quand il nous explique que les chasseurs vosgiens ont une autre mentalité : je pense que c’est vrai et on doit se désoler que tous les chasseurs ne soient pas comme Gilbert ou Gilles ..
Hélas, on est loin du compte. Le monde de la chasse doit sérieusement épurer ses rangs s’il veut qu’une collaboration honnête puisse se mettre en place avec les défenseurs de la nature (qui, eux, ne défendent pas seulement un loisir mais l’intérêt public, ce qui fait une grosse nuance).
Pour ce qui concerne les ministres, je ne sais pas si Nathalie est compétente ou pas (j’espère qu’elle l’est) mais je bondis sur ma chaise quand je lis sous la plume de Gilbert qu’elle a une carrière politique à mener d’où son obligation d’avaler un morceau de son chapeau devant les injonctions présidentielles.
Désolé mais en 1789 on a mis des têtes au bout des piques pour moins que cela.. Il faudra bien qu’un jour les politiques soient jugés sur autre chose que sur leur habileté à faire carrière.. Ne leur trouvons pas d’excuses s’ils pratiquent un peu trop les petits arrangements. On a déjà beaucoup donné.
Il y a un certain Henri, aujourd’hui, qui a préféré démissionner de son activité en faveur des sans-abris plutôt que de continuer à faire semblant. Nathalie aussi aurait dû démissionner.
Malheureusement , le commentaire du président Simon laisse clairement apparaitre la défiance que vous cultivez à l’égard des chasseurs locaux .C’est là où le bat blesse dans l’action de FERUS que je soutiens par ailleurs . Si le Président Simon , lui-même chasseur , n’ a pas été invité au moins une fois à la chasse sur le terrain on voit bien qu’il y a qqch qui cloche dans votre relationnel dans le secteur .
Le ver a été dans le fruit dés la catastrophique tentative de mise en place des réserves Lalonde et le discours du président Simon – je me mets à leur place- ne peut être interprété par les chasseurs locaux que comme une tentative de les remettre subrepticement en place .
FERUS doit comprendre qu’il fait fausse route sur ce point et que nous sommes à un tournant OU LA POPULATION EXISTANTE A TOUTES LES POTENTIALITÉS POUR SE DÉVELOPPER SI ET SEULEMENT SI LES CHASSEURS LOCAUX SONT PLEINEMENT ASSOCIES A CETTE PERSPECTIVE
– tout d’abord en étant considérés par FERUS ET LES AUTRES ASSOC comme des partenaires à part entière du projet
– en évitant que la problématique OURS représente en quoique que ce soit une remise en cause de l’exercice de la chasse
– en allant systématiquement à la rencontre des équipes LOCALES de chasse en leur proposant un KIT OURS AVEC PAR EXEMPLE LA VIDEO DE l’attaque d’intimidation d’une ourse en Suède qui traine partout sur internet
Dans les Vosges les assoc de protection – j’ai en ce qui me concerne des contacts fréquents avec le groupe Tétras Vosges- et les chasseurs œuvrent souvent main dans la main- ce qui n’excluent pas des frottements bien sur- et le massif Vosgien est aujourd’hui le massif le plus vif en espèces animales de toutes sortes yc le LYNX alors même que les chasseurs n’ont jamais autant chassés et ce pratiquement tout au long de l’année sans restriction sinon celles que les chasseurs savent eux – même se donner
C’est pourquoi la malheureuse décision de boycotter la convention biodiversité ne peut contribuer qu’ à faire toujours apparaitre FERUS COMME UN JUSQU’AU BOUTISTE et à nouveau au détriment d’une vraie action productive sur le terrain
Avec toute ma sympathie
Gilou
Je ne pense pas qu’à Ferus nous soyons particulièrement
manichéens, alors qu’au contraire nous faisons beaucoup d’efforts pour
maintenir le cap de la cohabitation entre des grands prédateurs et des
activités humaines dans un pays qui ne peut pas se permettre la création
d’immenses parcs nationaux vides d’hommes où seraient plus ou moins
cantonnés les animaux qui posent problème. Des responsables de l’élevage
réclament souvent l’éradication pure et simple des ours ou des loups et ce n’est pas facile vis à vis de nos adhérents de plaider pour cette cohabitation.
Oui, NKM est sans doute sincère en ce qui concerne sa sensibilité affichée
pour l’écologie et sûrement techniquement compétente, mais elle est
solidaire du gouvernement et du président, elle a de plus une carrière
politique à mener, nous jugeons les gens aux actes et pas aux intentions.
Pour le moment, et je doute que ça évolue d’ici les présidentielles, le
bilan environnemental en général de ce gouvernement nous paraît médiocre.
Son bilan pour l’ours est carrément nul puisque même les
timides promesses consenties par NKM puis Jouanno n’ont finalement pas été
tenues et que rien n’a non plus été fait dans les Pyrénées centrales en
matière de gestion de la population existante.
S’agissant de cette population existante, oui c’est d’elle que pourrait
repartir l’espèce à la reconquête du Béarn, nous en sommes très conscients.
Mais si l’on écarte des fameux « vingt ours » les trois mâles exilés vers
l’est et les deux mâles béarnais, c’est en réalité une petite quinzaine
d’ours qui constituent véritablement cette « population » dont deux ou trois
femelles reproductrices. Les spécialistes de la démographie
ursine affirment que c’est très insuffisant pour assurer sa pérennité et
surtout son expansion. Bien sûr cela peut se produire malgré les risques de
consanguinité (Pyros est le père de tous les oursons) mais elle est
terriblement fragile. Quant au Béarn, nous avions comme d’autres
associations bien envie de voir ce bastion historique de l’ours rester
« actif », d’autant plus que l’IPHB s’était engagé naguère avec des trémolos à
sauver ses ours…Nous aurions également bien aimé que le fils de Cannelle,
Cannelito, 7 ans, puisse s’accoupler et donner naissance à des rejetons dans
lesquels aurait subsisté la vieille souche pyrénéenne.
Qu’il s’agisse de lâchers ou de recolonisation, il n’est pas question dans
les Pyrénées de braquer les populations locales puisque toutes les
consultations sans exception (sondages sérieux, cybervotes organisés très
légalement par le ministère, consultations classiques en mairie genre
« enquêtes publiques ») montrent systématiquement une très forte majorité en
faveur de la présence de l’ours. Ce ne sont que les affirmations non fondées
mais bruyantes des anti-ours qui perturbent les esprits de ceux qui ne
connaissent pas le dossier et leur font dire qu’après tout, si les locaux
n’en veulent pas…
Nous avons effectivement réclamé une extension des réserves existantes dont
celle du Valier et une bonne connexion entre les réserves biologiques (qui
sont de toute manière très insuffisantes dans les Pyrénées). Mais la question pour l’ours ne se pose pas uniquement de la sorte. Nous partons de la
carte des zones de tranquillité réellement utilisées par les ours et bien
répertoriées par l’ETO, équipe technique ours de l’ONCFS, avec la
collaboration de nombreux observateurs dont des chasseurs et techniciens des
fédérations. La totalité de ces zones qui devraient être « tranquilles » au
moment critique de la préparation des jeunes à la première hibernation, soit
en octobre-novembre-décembre, représente moins de dix pour cent de l’immense domaine
chassable d’Ariège, de Haute Garonne et des Hautes Pyrénées. Nous avons très
modestement demandé lors de réunions avec les dirigeants des fédérations
que l’on discute pour aboutir d’abord à un consensus sur la
délimitation de ces zones puis à des règles simples et acceptables par tous
du genre « pas de battues avec chiens courants dans ces zones durant les
trois mois critiques, vous pouvez y aller en poussée silencieuse ou à
l’approche ou à l’affut ». Autre hypothèse, puisque vous êtes tous en ACCA,
mettez en priorité ces zones dans les réserves obligatoires des ACCA…
Nous avons donc bien eu contact et dialogue avec les chasseurs, mais cela
n’a pas eu de suites, notamment le président de l’Ariège a préféré exciter
ses troupes en écrivant et propageant partout que « la chasse allait être
interdite à cause de l’ours ».
Et que dire de l’Etat qui ne se mêle pas de cette affaire et se contente de laisser (dans ses arrêtés préfectoraux annuels d’ouverture) aux chasseurs eux-mêmes le soin de gérer les rencontres avec l’ours sans chercher à instaurer des zones de tranquillité : il ne s’agit pourtant
pas d’une OPTION mais d’une OBLIGATION en application de la directive CEE de 1992, comme l’ont déjà jugé tribunal administratif et cour d’appel des Pyrénées-Atlantiques.
Si l’on avait pratiqué dans les Pyrénées la chasse au gros
telle qu’elle est recommandée dans toutes les revues de chasse et par la fédération nationale des chasseurs, ni Mellba, ni Cannelle, ni Balou n’auraient été tués ou blessés. Passons sur le fait que ceux qui ont tué Cannelle y sont allés alors qu’on
leur avait signalé sa présence.
Première règle de base, assurer la communication entre chasseurs. Toutes les
chasses utilisent des sonneries convenues (on conait celle de la « laie
suitée », dès qu’elle est sonnée plus personne ne tire
sur quoi que ce soit, apparemment il n’y en a pas là bas pour signaler les
ours et peut-être pas de trompes non plus). Certes le vent et la
distance peuvent empêcher les sons de porter, mais pour Cannelle ils
s’entendaient crier donc des trompes auraient été encore plus audibles. Et
de plus il y a aujourd’hui les portables, leur utilisation est devenue
légale dans certaines conditions à la chasse et s’il n’y avait que ça pour
protéger l’ours nous serions les premiers à plaider pour des portables
partout ou des talkies-walkies ! Encore faut-il que les chasseurs adoptent
le bon comportement en présence d’un ours, c’est à dire ne pas bouger ou mieux
s’en aller lentement. Mellba a fait une charge d’intimidation, le jeune
chasseur a pris peur et a tiré. Cannelle s’est éloignée de Marquez, ce
dernier d’après ses dires l’a suivie (! !), elle est revenue et il a tiré. A
aucun moment leurs voisins n’avaient signalé d’ours. Les charges
d’intimidations des ours européens ne sont quasiment jamais suivies
d’attaques, aucun être humain n’a été tué par un ours en Europe de l’Ouest
depuis plus d’un siècle à l’exception d’un ou deux chasseurs qui avaient
rejoint des bêtes blessées.
Deuxième règle, ne tirer que sur une cible identifiée à coup sûr. Que le
chasseur qui a blessé Balou ait pu arguer pour sa défense qu’il avait si peu
de temps pour tirer qu’il n’ a pas vu que c’était un ours et a confondu avec
un sanglier laisse pantois. Cela n’a absolument pas sembler gêner ses
collègues, ni le président de la fédération. La règle de base est pourtant « mieux vaut s’abstenir que tirer sans avoir identifié ». Voilà qui explique que Ferus ne fasse pas une confiance absolue aux chasseurs pyrénéens d’aujourd’hui pour gérer correctement une situation de rencontre avec un ours.
Gilbert Simon
président de Ferus
Tout a fait d’accord avec larosee, une partie des eleveurs vosgiens se sont d’ailleur ouvertement prononçé pour la cohabitation avec le loup et ne demande pas sa destruction, ils demandent seulement des moyens de protections (clotures metallique et une aide a l’embauche de berger).
la gestion non sectaire du lynx y est surement pour quelque chose, il y a bien sur des actes isolés de braconnage mais la presence durable de l’espece fait presque l’unanimité pour les vosgiens.
merci du retour de christb64. Malheureusement son discours me parait bien laisser transparaitre la presque totale absence de contact avec le monde de la chasse locale( l’approche du style « chasseur responsable » est totalement catastrophique) qui me parait avoir pollué depuis longtemps et trois fois hélas le problème de la réintroduction des ours dans les Pyrénées
Je suis chasseur Vosgien et je peux vous dire qu’une telle attitude à failli signer l’arrêt de mort des Lynx dans les Vosges à son début( le mot d’ordre était alors de la part de beaucoup de capitaines de chasse , je l’ai entendu moi-même, » une balle discrète et un bon fourré pour la bestiole » ; Heureusement le responsable initial du projet a été rapidement remercié et avec Véronique Herrenschmidt une collaboration confiante s’est établie avec le monde de la chasse et les agriculteurs, à telle enseigne qu’il y a quelques temps un membre de mon équipe de chasse , pourtant avec des gènes de braco, a vu deux lynx dans la traque et la neige à portée de fusil et il m ‘a dit émerveillé après »quelles belles bêtes je n’en ai jamais vu d’aussi belles »
Aujourd’hui l’introduction du lynx est un succès dans les Vosges et à part un ou deux débiles genre Simplet -sic- dans le Jura
-mais où y en t’il pas- je ne connais pas de chasseurs qui seraient prêts à détruire nos lynx devenus partie intégrante du patrimoine vosgien
j’ai rêvé de l’ours des Pyrénées avec François Merlet et son livre paru dans les années 70 et dans les années 80 je me suis précipité vers les bois de Belonce et Baralet et deux fois il m ‘a semblé « sentir » l ‘ours : dans un brouillard à couper au couteau sur le sentier après Canfranc qui repart vers le le chemin de la Mature une fois et une autre fois dans les bois qui descendent sur URDOS toujours dans un brouillard d’enfer j’ai ressenti une atmosphère soudain devenue étrange et je me suis dit « il est là » c’est tout mais c’est resté un de mes meilleurs souvenirs de naturaliste amateur avec des écoutes magiques de tétras et le pistage d’un loup sur le mont Lozére
Mais j’ai aussi à l’époque longuement discuté avec des bergers dans une cabane en redescendant du lac coté espagnol – j’ai oublié son nom- vers canfranc et inutile de dire qu’ils ne m’ont pas manifestés un amour immodéré pour Martin de même que la jolie bergère – à l’époque- du refuge d’Aragnouets- je ne suis pas sur de bien orthographié- en outre le coté « fada » de Camarra ,n’a pas aidé non plus si j’en crois ce que l’on ma raconté sur place
Oui le refus du lâcher en Bearn est un épiphénomène synonyme d’un vrai échec avec les locaux; on n’aime pas forcément LASSALLE c’est clair mais fichtre il est quand même l’élu et bien élu du coin et en démocratie la moindre des choses est bien de tenir compte des élus locaux
et CELA N ‘A PAS D ‘IMPORTANCE CAR LA RÉINTRODUCTION DE L’OURS EST D ORES ET DÉJÀ UN SUCCÈS DANS LES PYRÉNÉES COMME EN TÉMOIGNE EN FILIGRANE tous les derniers rapports
Au final je réaffirme que Nathalie Kosciusco-Morizet est le ministre de l’environnement,avec ses équipes, qui a bien l’approche la plus construite et la plus crédible dans son programme de biodiversité pour une fois global
L’amateurisme d’une EVA JOLY en la matière est sidérant et c’est pourquoi je réaffirme que l’attitude de FERUS me parait « l’extrémiser » de façon improductive alors qu’il doit avoir toute sa place dans le programme sérieux lancé par NKM et qui après tout pourrait bien être la après 2012
En toute franchise et toute cordialité avec tous les adhérents de FERUS qui ont je suis sur comme moi tremblé d’émotion dans des brouillards bien épais du coté d’URDOS et de CANFRANC
GILOU
Je suis pleinement d’accord avec la position de Férus . Il y a un moment où il faut arrêter d’avaler des couleuvres . Le reniement du gouvernement sur le lâcher d’une ourse en Béarn est absolument inadmissible et indigne de toute politique cohérente basée sur une confiance réciproque . Je voudrais rappeler à » larosee » , auteur du commentaire précédent , que depuis 1975 le FIEP en Haut Béarn a conduit une politique de cohabitation , de concertation et de progrès et ce sans le sans le moindre manichéisme . Plus de trente cinq ans d’engagement et de pédagogie sans jamais braquer le pastoralisme qui y a gagné des héli-treuillages de transhumance, des réfections de cabanes , des adductions d’eau , des radios -téléphones pour les bergers , la création du label Pé-Descaous , des conférences dans les écoles et collèges , etc ..! Qu’est-ce qu’il aurait fallu faire de plus ?… Je rappellerai donc à Gilou les fondements du Fiep :
» Le Fonds d´Intervention Eco-Pastoral (FIEP) Groupe Ours Pyrénées est une association de protection de la Nature à but non lucratif crée en 1975.
Il a pour but d´assurer le maintien de l´exploitation pastorale des milieux pyrénéens et de tous les éléments biologiques de l´écosystème pyrénéen.
Depuis sa création, le FIEP conduit son action selon son slogan :
« Pour que l´ours et le berger puissent vivre ensemble dans les Pyrénées » » … Il n’y a aucun manichéisme dans ces propos !…
Je conseille donc à Gilou de relire l’histoire de l’ours en Béarn qui au final a été le gros dindon d’une farce qui a amplement profité au pastoralisme à travers de conséquentes subventions et avancées alors que le plantigrade ne recevait en contre partie que quelques glands , quelques bonnes paroles tout en continuant inéluctablement à disparaitre . Ceux-là même qui étaient chargés par l’Etat de sa sauvegarde allant même, comble de l’ironie , de l’indignité , de l’hypocrisie et de l’indécence, jusqu’à témoigner en faveur des chasseurs ayant tué les dernières femelles … Il y a un moment où il faut dire stop . Il n’est plus question aujourd’hui de recommencer tout le travail effectué depuis 1975 par le Fiep qui malgré beaucoup de bonne volonté et d’engagement a été conduit à l’échec catastrophique que l’on connait aujourd’hui . Il n’est plus l’heure pour les Associations de se faire une nouvelle fois manipuler et ridiculiser par une usine à gaz de style SNB de la même manière que le Fond d’Intervention Eco Pastoral s’est fait en son temps manipuler et détruire par l’usine à gaz de l’Institut Patrimonial du Haut Béarn , ( IPHB) de Mr Lassalle , fossoyeur de l’ours en Béarn .
Il n’est ici aucunement question de manichéisme mais bien de cohabitation . Cette cohabitation nécessaire et équilibrée entre tous les acteurs du dossier a toujours été le leitmotiv des Associations .
Mais ça suffit ! Arrêtons d’être les dindons de la farce et de nous faire rouler dans la farine!… Férus a raison , il faut attendre l’après 2012 et négocier dès aujourd’hui avec les éventuels futurs responsables du dossier pour établir une nouvelle approche plus crédible et cohérente de la protection de la biodiversité naturelle et de ses écosystèmes . La parole non tenue du gouvernement a logiquement condamné l’ours en Béarn mais aussi en conséquence la SNB . On ne peut pas vouloir protéger la biodiversité et signer , au mépris de tous les engagements internationaux, l’arrêt de mort définitif de l’ours en Béarn. Ce n’est pas sérieux ! Qui , sans se ridiculiser , pourrait adhérer à une telle incompatibilité éthique ?
Quant aux chasseurs responsables , tels ceux qui ont participé à la réintroduction de 1996 , il n’y a aucun problème, il seront pour moi toujours les bienvenus .
Bravo et merci à FERUS !
c’est dommage; surtout avec NKM il y a une vraie reflexion approfondie concernant le sujet et le probleme du lacher en bearn n’est à vrai dire qu’un epiphenomene
faire en sorte que la population existante se développe le plus harmonieusement possible sans braquer les populations locales c’est ce qu’il y a de mieux a faire, alors la population existante ira repeupler le bearn par croissance démographique
trois pistes beaucoup plus efficaces pour nos ours
militer pour l’agrandissement de la réserve domaniale du valier et sa transformation en réserve intégrale
développer le maillage des réserves biologiques
multiplier les contacts avec les chasseurs pour les convaincre de la bonne cause et leur apprendre l’attitude à tenir en cas de rencontre
ce type de démarche existe à l étranger et cela marche souvent
par pitie évitons les attitudes extrémistes bloquantes et stériles qui nourrissent l’incompréhension et les crispations
votre position est aujourd’hui trop manichéenne et n ‘est pas facteur de progrés
Gilou
CHASSEUR ET NATURALISTE