Revue de presse, « Le loup du Haut-Doubs a ses partisans », par Pierre DORNIER dans l’Est Républicain du 17/07/2011.
Le loup du Haut-Doubs a ses partisans
Pour le loup du Haut-Doubs, les beaux jours tirent à leur fin, alors que le tir de défense devrait être autorisé sous peu, peut-être même dès ce lundi.
Cependant, il n’a pas que des ennemis, il y a des gens qui lui veulent du bien à l’instar de l’association Ferus qui, au plan national milite pour la sauvegarde des grands prédateurs, ours, lynx, loup, et qui avec l’arrivée de ce dernier dans la région souhaite s’y développer, y créer un comité dans le département voire le massif, pour faire part de son expérience.
Expérience
Car en l’occurrence, c’est bien ce qui manque le plus face au retour du prédateur, annoncé, attendu mais, on a pu le constater, devant laquelle on s’est trouvé fort dépourvu, aurait dit un fabuliste qui écrivit beaucoup sur l’animal.
Rémi Gindre est le correspondant de Ferus pour la région. Ce retraité, qui demeure aux Grangettes, n’est pas le simple écologiste qui prend position par principe affirmant que le loup a sa place parce qu’il fait partie de la chaîne alimentaire, au contraire il nourrit son argumentaire de l’expérience, lui qui fut à l’Office de la chasse dans les Alpes du Sud quand y réapparut le loup venu d’Italie.
Il a évidemment suivi son retour dans le Haut-Doubs, avec intérêt, a été présent à toutes les manifestations, rencontré les éleveurs, compati à leurs problèmes, tout en se faisant l’avocat du prédateur pour convaincre que la cohabitation est possible,
Autre membre de Ferus, Michel Billey, pompier à Pontarlier, qui s’intéresse à l’animal depuis qu’il l’a rencontré en novembre 2007, lors d’une rando sur le Chasseron, repérant ensuite ses traces l’hiver suivant. Sans qu’à l’occasion de cette présence, on ait eu à déplorer des dégâts.
Ne pas se précipiter
Dans le cas qui intéresse le Haut-Doubs, le commentaire de Rémi Gindre est qu’il ne faut (fallait ?) pas se précipiter. « L’avancée du loup est irréversible à partir du moment où on n’a pas décidé de le bloquer par exemple sur la rive gauche du Rhône. Le Jura est une zone charnière vers son installation en Alsace où il pourrait réguler les populations d’ongulés qui font des dégâts » dit-il en préambule.
Quant à l’attitude face au loup dans nos campagnes, il préconise : « Premièrement, il ne faut pas s’affoler, tant que les mesures n’ont pas été mises en place, c’est-à-dire, on en a l’expérience, qu’il faut un ou deux ans pour arriver à un modus vivendi. Deuxièmement, il ne faut pas le tirer. Troisièmement, prendre immédiatement des mesures d’urgence pour aider l’élevage le plus attaqué, mettre à disposition un aide berger afin de rentrer les troupeaux. Voir ce que donne le chien Patou dans la région, il y a un éleveur du Jura qui a réussi à l’adapter au cheptel de notre région, avec des bovins. Enfin, réunir le comité de suivi lynx, loup autour du préfet avec toutes les parties prenantes. Il existe un comité de veille qui n’a pas été réuni ».
Pierre DORNIER
Publié avec l’aimable autorisation de l’auteur et de son journal l’Est Républicain.