Communiqué de presse, Comité Ecologique Ariégeois et FERUS, 24 janvier 2012.
Ce communiqué est une réponse aux déclarations de Jean-Luc Fernandez dans les médias (voir ICI et LA).
Nos associations, le C.E.A et FERUS, à l’origine de la procédure qui a conduit le Tribunal administratif de Toulouse à annuler partiellement l’arrêté préfectoral parce qu’il ne prévoyait pas de mesures suffisantes pour assurer la protection de l’ours pendant la période de chasse, n’agissent pas dans l’ombre, contrairement à ce qu’affirme le président de la Fédération de chasse de l’Ariège, ni contre les chasseurs, mais pour l’application d’une mesure de sauvegarde d’une espèce animale gravement menacée de disparition dans les Pyrénées. D’ailleurs, même si nos adhérents ne chassent pas, un certain nombre comptent dans leur famille des chasseurs et ce n’est pas pour autant que le lien familial s’en trouve perturbé.
Dans une société moderne nous nous devons de concilier les goûts et les pratiques de chacun dans un respect mutuel. Si certains goûtent de tuer des animaux, d’autres aiment les photographier ou les croiser furtivement dans la nature ce qui la rend immensément plus riche, variée, intéressante… d’autres souhaitent tout simplement l’idée d’une harmonie avec un environnement vivant et intègre.
Le président Fernandez considère la décision du tribunal comme « incohérente, fantaisiste, voire partisane » les magistrats apprécieront !
A ce stade il devient important de rappeler à M. Fernandez les mécanismes qui maintiennent un équilibre démocratique dans notre pays, l’Ariège en faisant partie.
Le système institutionnel français est fondé sur la séparation des pouvoirs :
Le pouvoir législatif du Parlement, le pouvoir exécutif du Gouvernement, le pouvoir judiciaire.
La justice est le troisième pilier de l’Etat; elle est indépendante par rapport aux deux autres pouvoirs. Elle est garante des libertés individuelles et de l’Etat de droit, elle veille à l’application des lois et au respect des droits de chacun.
Ne pas se conformer à ces principes de fonctionnement démocratiques, renvoie à des pratiques dignes des républiques bananières avec le risque de basculer dans un devenir plus sombre.
Un président de la République peut-il envisager réellement de s’opposer aux décisions des magistrats à la demande « bruyante » d’un président de fédération de chasse et ainsi les désavouer dans leur fonction ?
Tout comme M. Fernandez, nous attendons de savoir quelles mesures seront prises pour juger de la capacité du chef de l’état de garantir l’indépendance des magistrats et l’équilibre des pouvoirs institutionnels.
Jean-Pierre DELORME