Une étude conduite durant 3 ans sur la population d’antilopes d’Amérique (pronghorn/Antilocapra americana) dans le secteur de Yellowstone montre que la présence du loup pourrait être bénéfique à la survie de cette espèce.
Actuellement, la population d’antilopes d’Amérique au sein de Yellowstone est d’environ 300 individus, bien en deçà des niveaux observés au cours du siècle dernier. Les causes de ce déclin dans le début des années 1990 n’ont jamais été clairement déterminées. On sait seulement que la survie des faons est faible en raison de la prédation des coyotes et que le développement de terrains privés au sein du parc a réduit la disponibilité en aires d’hivernage.
Du fait de leur rapidité, les antilopes adultes ont moins à se soucier de la prédation. Les faons sont bien plus vulnérables et constituent une proie facile pour les coyotes, les ours, les aigles et parfois les loups.
L’étude s’est penchée sur les causes de mortalité des antilopes. Pour ce faire, plus de 100 faons ont été équipés de collier émetteur et suivis au cours de l’été. Après analyse des données recueillies, il est ressorti que :
– dans les secteurs où les loups sont absents mais qui présentent une forte densité de coyotes, le taux de survie des faons est de 10% seulement,
– dans les secteurs connus pour abriter des loups, 34% des faons ont survécu.
En fait, plus il y a de loups, moins il y a de coyotes et donc la prédation des faons est limitée. Les loups réduisent le nombre de coyotes soit en les tuant, soit en les obligeant à migrer vers des terres moins hostiles à leur égard. « Cette étude montre à quel point les relations entre les prédateurs et leurs proies peuvent être complexes. «
Depuis que les loups ont été réintroduits en 1995, la population d’antilopes d’Amérique a augmenté de 50%. Kim Berger, auteur principal de l’étude s’en amuse : « Les gens ont tendance à penser que plus de loups veut toujours dire moins de proies! »
Une autre étude sur les antilopes d’Amérique a été publiée quelques temps après, révélant que les coyotes représentaient 56% de la prédation des adultes et jusqu’à 79% de la prédation des faons. L’étude indique que les prédateurs qui ont eu le plus d’incidence sur la mortalité des antilopes sont dans l’ordre : le coyote, le puma, l’aigle royal et l’ours noir. La prédation par le loup a elle était très faible, voire purement opportuniste. De là à dire que les loups protègent les antilopes, il n’y a qu’un pas!
Source : « Yellowstone pronghorn find sanctuary in the shadow of the wolf », Patrick Dawson (Wyofile)
Lire aussi :
– Le retour du loup pourrait restaurer la population de lynx du Canada (septembre 2011)
– Déclins des caribous au Canada : deux études disculpent les loups (juillet 2011)
2 commentaires sur “Les loups aident les populations d’antilopes d’Amérique à prospérer”
Oui, la nature se gère très bien toute seule: pas besoin des chasseurs!!!!
N’est-ce pas, Didier?
Cela prouve encore une fois, s’il le fallait, que la nature se gère très bien toute seule, et que les grands prédateurs sont d’une grande utilité pour permettre à la biodiversité de s’épanouir, et ce, sans la moindre intervention de l’homme.
Avis à tous les « antis » qui se trouvent en France !!!