Lundi 15 octobre, FERUS a écrit au préfet des Alpes-Maritimes afin de lui faire connaître les raisons de son opposition à la deuxième autorisation de tir de prélèvement d’un loup accordée dans le département cette année.
Monsieur le Préfet,
Par votre arrêté n° 2 du 28 septembre 2012 vous ouvrez la « chasse au loup » sur 17 communes, presque toutes situées sur le territoire du Parc National du Mercantour. Notre association s’élève fermement contre cet arrêté que rien ne justifie dans les circonstances actuelles.
Par l’ampleur des territoires couverts, ce soit disant prélèvement s’apparente en effet à une chasse collective destinée à tuer un loup coûte que coûte. On a l’impression que, la saison d’estive se terminant, l’Etat veut absolument atteindre le plafond des 11 individus, et pour cela on n’hésite pas à intervenir simultanément sur un territoire fréquenté par trois, voire quatre meutes afin d’avoir la quasi-certitude de tuer un loup. Que cherche-t-on à prouver par cette nouvelle mise en scène tronquée, par cet ultime sursaut de fin d’estive ?
Une fois de plus, FERUS proclame son opposition farouche à ces tirs de prélèvement contre-productifs, parfaitement inutiles et inefficaces, et dont le but est uniquement de préserver la « paix sociale » sur certains alpages.
Tuer un loup ne résoudra rien, surtout à la veille de la descente d’estive, et nous rappelons encore une fois que la seule solution est de mettre en place une réelle politique de soutien au monde de l’élevage pour favoriser la cohabitation.
Car la vraie crise de l’élevage ovin est ailleurs, les professionnels de l’élevage le savent bien, comme vous-même.
Nous ne cherchons pas à minimiser les prédations de loup, encore moins à les occulter, mais il faut cesser cette diabolisation en accusant cet animal de tous les maux que subit la filière.
Il est également indispensable de faire appliquer le protocole à la lettre, et d’exiger que soient effectués préalablement et correctement les tirs d’effarouchement, et de défense. Car, jusqu’à ce jour, aucune étude sérieuse n’a été diligentée pour examiner dans le détail les simples dires des éleveurs et bergers qui déclarent à qui veut l’entendre « que tout cela ne sert à rien ».
FERUS regrette que le territoire d’un Parc National, que nous considérons comme un sanctuaire de préservation de la vie sauvage, même en zone périphérique, soit à nouveau le théâtre d’une véritable mascarade et que les agents de l’ONCFS, dont la mission première est de sauvegarder et gérer durablement la faune sauvage et ses habitats, soient contraints, de faire le contraire.
Je vous prie de croire, Monsieur le Préfet, à mes respects les plus profonds.
Le président – Jean François Darmstaedter