Communiqué FERUS, le 5 juillet 2013,
Le Tour, les Pyrénées et l’ours…
1910 : environ 150 à 200 ours bruns peuplaient encore les Pyrénées.
Le Tour de France s’aventure dans les Pyrénées. Octave Lapize, vainqueur de l’époque, descend le Tourmalet en s’écriant : « On ne demande pas à des hommes de faire un effort pareil! Vous êtes tous des criminels ! »
1913 : depuis le début du siècle, près de 30 ours ont été tués à la chasse.
En descendant le Tourmalet, Eugène Christophe brise la fourche de son vélo. En vertu du règlement, il est obligé de la réparer lui-même, ce qu’il fait à coup de marteau dans une forge à Sainte-Marie de Campan (Hautes-Pyrénées).
1949 : le nombre d’ours a baissé de moitié depuis le début du siècle : 70 individus
Sur l’Aubisque, Fausto Coppi tend son bidon d’eau à Bartali, son compatriote assoiffé : « prends, il en restera ! » Coppi gagnera le Tour cette année-là.
1984 : 15 ours. Lancement du « plan ours », objectif espéré de 40 individus…
Robert Millar se débarasse de Jean-René Bernaudeau et de Gérard Veldscholten pour l’emporter à Guzet-neige.
1994 : l’avant-dernière femelle est braconnée en Vallée d’Aspe (Béarn_Pyrénées-Atlantiques). Echec total du plan ours : il ne reste plus que 5 ours dans l’ensemble des Pyrénées.
Miguel Indurain, maillot jaune à Hautacam.
1996-97 : renforcement. Deux ourses femelles puis un mâle sont lâchés dans les Pyrénées centrales à l’initiative notamment de villages pyrénéens. L’espoir renait enfin…
Juillet 1997, étape Pau-Loudenvielle, après 7h, 46 minutes et 6 secondes de course, Jan Ullrich endosse le maillot jaune et ne le quittera plus jusqu’à sa victoire du Tour.
2004 : Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne est abattue par un chasseur. Son ourson Cannellito était encore à ses côtés et parvient à s’en tirer. La population d’ours remonte à une dizaine d’individus grâce au renforcement. C’est un succès encore insuffisant pour sauver l’espèce dans les Pyrénées.
Col d’Aspin, à la demande de Lance Armstrong, ses équipiers durcissent la course.
2006 : 5 ours sont lâchés dans les Pyrénées pour poursuivre le renforcement. L’horizon s’ouvre, les ours des Pyrénées sont désormais au nombre de 19 à 23.
Au col d’Aspin, Wegmann et De la Fuente sont les deux grimpeurs les plus en forme de l’échappée. Ils larguent leurs compagnons à 7 km du col de Peyresourde.
2013, le 100ème Tour : 22 ours. De nouveaux lâchers sont indispensables pour obtenir une population d’ours viable à moyen terme. François Hollande sera présent à l’arrivée du Tour à Bagnères-de-Bigorre. Pour rappel, en 1982, lors d’un déplacement dans les Pyrénées, le Président Mitterrand s’était positionné clairement en faveur de l’ours en France : “ Il faut sauver les ours et protéger l’espèce.”
Daryl Impey va-t’il sauvegarder son maillot jaune ?
Le Tour de France poursuit sa légende dans les Pyrénées,
ne laissons pas s’éteindre celle de l’ours.
Sauver l’ours en France,
c’est décider maintenant de nouveaux lâchers dans les Pyrénées !
Références cyclistes d’après Christian Laborde : « Le Tour de France dans les Pyrénées » ed. du Cherche Midi – 2010