L’oursonne baptisée Molina (ou Molinera), relâchée fin novembre à Muniellos, a été capturée ce 19 décembre et placée de nouveau en captivité. Selon le ministère de l’élevage, la décision a été prise de recapturer l’animal après avoir constaté son incapacité à se réadapter à la vie sauvage. Pendant la première journée de relâcher, Molina avait exploré son nouveau territoire et avait agi normalement. Mais elle a ensuite commencé à s’approcher de la ville de Degaña et a été observée dans les vergers, les jardins ou encore le cimetière avant d’errer parmi les maisons. Les mesures pour éloigner Molina de Degaña n’ont pas été efficaces et n’ont pas empêché l’oursonne de revenir.
Le 18 décembre, une réunion a été organisée pour explorer les diverses options possibles pour remédier à la situation impliquant « un risque potentiel» pour la sécurité des personnes. La direction générale des ressources naturelles tout comme les experts de la Fondation Oso Pardo (FOP), de la Fondation Oso Asturias (FOA) et le service vétérinaire de la station biologique de Doñana ont convenu que la meilleure alternative était de recapturer l’oursonne et de la transférer à Santo Adriano où elle finira ses jours en captivité, aux côtés de Paca et Tola, deux oursons orphelins sauvages des Cantabriques recueillis au printemps 1986 après le braconnage de leur mère.
Seule l’association FAPAS, présente à la réunion, n’a pas partagé cette décision et a plutôt proposé de relâcher Molina dans un territoire moins humanisé et de mettre en place un nourrissage pour éviter à l’oursonne de s’approcher des populations humaines pour chercher de la nourriture. Le FAPAS a déclaré inacceptable de condamner un nouvel ours à la captivité à vie lorsqu’une réinsertion dans la nature est encore possible. Le FAPAS a demandé au ministère de l’Elevage un rapport complet sur les conditions dans lesquelles l’oursonne a été tenue en captivité car son comportement semble clairement être la conséquence d’une négligence quant aux modalités d’isolement nécessaires pour qu’un animal sauvage puisse être relâché dans la nature.
Plusieurs associations – Coordinadora Ecologista de Asturias, Asociación para la Defensa Jurídica del Medio Ambiente et le Colectivo Ecologista de Avilés – se sont jointes à la demande d’enquête, car elles pensent que « l’on a failli à l’objectif qui était de rendre l’animal à la nature ». Elles craignent, de plus, « que l’on ait agi de manière intentionnelle pour habituer l’oursonne à l’homme » et critiquent le fait que, pendant sa convalescence, « elle a été l’objet de visites de curieux, ce qui est contraire au processus de réhabilitation », citant la ministre elle-même qui « n’a pas trouvé gênant d’être photographiée en train d’essayer de caresser l’ourse » (photo ci-contre). Molina est en train de déclencher une bataille politique car les maires de Degaña et Cangas viennent eux-aussi de critiquer l’« attitude négligente » intentionnelle de la Principauté ; selon eux, priver la nature d’une oursonne cause des dommages irréparables au patrimoine naturel de Cangas del Narcea.
Le 22 décembre, une centaine de personnes a manifesté à Santo Adriano pour demander la libération de Molina.
Sources :
– La osezna ‘Molina’ desata una batalla política (El Comercio, 21 décembre 2013)
– La osezna ‘Molina’ vivirá en cautividad (El Comercio, 20 décembre 2013)
– FAPAS