On s’en doutait… La jeune louve retrouvée morte le 4 janvier dernier dans les Alpes-Maritimes dans un état de dénutrition très avancée a été victime d’un empoisonnement au Carbofuran, un insecticide très toxique formellement interdit en Europe depuis 2008. Le Carbofuran est souvent placé dans un cadavre d’animal, son utilisation requiert une certaine expertise du gibier et une bonne connaissance des habitudes alimentaires des espèces sauvages…
L’empoisonnement a considérablement affaibli la louve, au point de l’empêcher de chasser pour se nourrir (elle pesait moins de 10 kg lors de la découverte de son cadavre).
La préfecture des Alpes-Maritimes a d’ores et déjà annoncé que cette louve a été décomptée du plafond national de 24 loups pouvant être abattus sur la période 2013-2014.
Pour 2013-2014, le bilan est donc actuellement de 7 loups tués « officiellement », 3 loups braconnés, 4 tués sur la route, soit 14 au total, sans compter les quatre louveteaux de Duranus, victimes collatérales. Et bien sûr, on ne sait pas combien d’autres loups ont été braconnés, les cadavres étant généralement bien dissimulés.
(source : La louve retrouvée morte en janvier dernier à La Brigue empoisonnée, Var Matin)
Edit 13 mars 2014
Cet empoisonnement constitue un délit pour lequel nous avons porté plainte le 13 mars auprès du Tribunal de Grande Instance de Nice :
» Monsieur le Procureur,
Nous nous permettons d’intervenir auprès de vos services, ès qualité d’Association, dont l’objet est, notamment, d’articuler et de coordonner toutes actions de recherche, sensibilisation et d’éducation liées à la présence et à la réhabilitation du loup en France et de favoriser le retour naturel du loup là où les conditions sont favorables. Notre association est agréée au titre de l’article L141-1 du code de l’environnement dans le cadre national.
Nous avons appris que la louve découverte sans vie le 4 janvier dernier sous un pont non loin du village de la Brigue (06) a été empoisonnée. les analyses toxicologiques ont mis en évidence du Carbofuran, un puissant insecticide interdit en France depuis 2008. La louve qui a ingurgité cette substance toxique ne serait pas morte immédiatement et aurait lentement décliné jusqu’à peser moins de 10 kg lors de la découverte de son cadavre.
Nous tenons à vous alerter solennellement sur l’extrême gravité et dangerosité d’un tel acte criminel et sur les dangers potentiels qu’il fait courir aussi bien à toute la faune sauvage voire domestique, qu’éventuellement aux êtres humains.
J’ai donc l’honneur, conformément à l’objet de notre association, de vous saisir d’une plainte dirigée à l’encontre de l’auteur non identifié de cette atteinte manifeste à la conservation d’une espèce animale non domestique, en l’occurrence une espèce protégée : le loup, en conformité avec l’article L.411.1 du code de l’environnement qui précise que : « …lorsque les nécessités de la conservation du patrimoine biologique justifient la conservation d’espèces animales non domestiques, sont interdits : la destruction de ces espèces. » et cela également au titre de l’article L.411.2 du même code de l’environnement qui précise que : « le Conseil d’Etat fixe la liste de ces espèces non domestiques protégées, le loup en faisant partie » et cela également au regard de l’article L.415.3 du même code de l’environnement qui indique que : « Est puni d’un an d’emprisonnement et de 15000 Euros d’amende : Le fait, en violation des interdictions prévues par les dispositions des articles L411-1 et par les règlements pris en application de l’article L411-2 de porter atteinte à la conservation d’espèces animales non domestiques… ».
Nous estimons que les faits ci-dessus constituent ces infractions.
Nous vous remercions par avance des diligences que vous voudrez bien apporter, Monsieur le Procureur, à notre demande. (…) »