Le gouvernement suédois se prépare à permettre le tir de davantage de loups et à délivrer des permis de chasse pour éviter la consanguinité, a indiqué le ministre de l’Environnement Andreas Carlgren le 29 mai dernier.
Selon Carlgren, la population lupine qui compte environ 220 individus a besoin de se renouveler, citant des défauts génétiques comme des problèmes de cœur et de reins menaçant la viabilité à long terme de la population. « Nous avons une population de loups fortement consanguine qui montre de plus en plus de signes de maladies génétiques » a spécifié Carlgren lors d’une présentation d’une future proposition au parlement.
Le gouvernement continuera de laisser les loups venir de Russie, de Finlande ou de la région baltique et pense même à des réintroductions. La population de loups suédoise était menacée d’extinction dans les années 1970 alors qu’il ne restait plus que 3 loups. La population actuelle compte environ 220 animaux et nombreux sont issus de ces 3 loups. « La Suède a eu l’un des taux de croissance les plus importants chez les loups en Europe » indique Carlgren, notant un taux de croissance annuel de 15 % certaines années.
Le gouvernement souhaite maintenir son niveau national actuel de 200 loups et depuis cet hiver, délivre des permis de chasse, visant principalement des animaux avec des déficiences. Les mesures de tirs qui concernent des animaux attaquant les rennes, moutons ou bétail sont maintenues. Dans sa proposition, le gouvernement signale son désir de permettre aux intérêts locaux, dans les zones où les populations d’animaux déprédateurs sont importantes, d’avoir davantage leur mot à dire concernant la chasse.
L’Agence suédoise de protection de l’environnement garderait son rôle de surveillance quant aux niveaux nationaux de la population de prédateurs et divers organismes (éleveurs de rennes Sami, chasseurs, éleveurs et associations de protection de la nature) prendraient part aux décisions de tirs.
La Société suédoise de conservation de la nature (Swedish Society for Nature Conservation) émet des critiques vis-à-vis de la proposition. « C’est une proposition destinée à satisfaire un petit groupe d’électeurs » indique le président Mikael Karlsson. Ce dernier indique que la décision manque de support scientifique.
Carlgren décrit la politique suédoise des prédateurs comme « un succès », citant l’augmentation des populations d’ours, de loups, de gloutons, de lynx et d’aigles royaux ces dernières années. La Suède compte environ 3000 ours et 1500 lynx.
Sources : Sweden to allow more hunting of wolves (Earth Times, 29 mai 2009)