Le 12 novembre, trois loups ont été tués lors d’une battue sur le camp de Canjuers (Var), soit un de plus que le nombre autorisé par arrêté préfectoral. Pour expliquer ce dérapage, la préfecture a indiqué que les loups avaient été tués quasi simultanément (« C’est un fait tout à fait rare »). Selon nos sources, l’organisation de la battue fut calamiteuse, et par manque de coordination et de communication, les loups ont en fait bien été tués un par un, le dernier largement après les deux premiers…
Communiqué Ferus, 13 novembre 2014.
La chasse au loup, une porte ouverte à toutes les dérives
Depuis la signature de l’arrêté du 5 août délégant aux chasseurs en battues les opérations de tirs de loups, l’Etat semble avoir dangereusement perdu le contrôle des opérations et de nombreuses dérives sont déjà à déplorer.
Dernier exemple en date, le dépassement du nombre de loups autorisés à être prélevés par le préfet du Var lors d’une opération de prélèvement où 4 loups ont été tués au lieu des 3 autorisés.
En effet, nous avons appris qu’hier, 3 loups d’une même meute avaient été tués par des chasseurs sur la zone de Canjuers dans le cadre d’une battue (Info Var Matin). Problème : le 24 septembre, un jeune loup avait déjà été abattu sur ce secteur. Cela porte donc à 4 le nombre de loups tués au total, soit un de plus que le nombre autorisé par l’arrêté du 19 septembre…
La préfecture se défend de toute erreur en indiquant laconiquement que « Les conditions de ces derniers tirs de prélèvement n’ont pas permis de respecter le quota fixé par arrêté préfectoral ».
Pour notre association, le problème vient clairement de l’absence d’agent de l’ONCFS sur le terrain lors de la battue qui puisse vérifier la bonne mise en oeuvre de l’opération.
Pour rappel, le 30 octobre dans les Alpes Maritimes, un lieutenant de louveterie a été tué par un autre chasseur lors d’une battue. Peu d’informations ont circulé à propos de ce drame et on est en droit de se demander si les conditions de sécurité ont vraiment été respectées car là aussi, aucun agent de l’ONCFS n’était présent…
Combien de loups ont été abattus ou sont morts de leurs blessures suite à un tir sans que l’ONCFS en ait été informé? Qu’est-il advenu de la louve blessée à Roubion le 25 octobre lors d’une battue?
Officiellement, cette « délégation » des tirs aux chasseurs en battues est une expérimentation. Il n’aura fallu que trois mois pour constater que cette expérimentation est d’ores et déjà un échec et qu’il n y a donc pas lieu de la poursuivre.
Quand l’Etat se rendra t-il compte que le fait de laisser aux chasseurs la gestion d’une espèce protégée est totalement hasardeux voire irresponsable?
2 commentaires sur “La chasse au loup, une porte ouverte à toutes les dérives”
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