Rencontre. Des bergers d’Anatolie dans le Queyras
Article paru dans la Gazette des grands prédateurs n°60 (juin 2016)
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Henri Cotton est issu d’une famille de paysans, éleveurs d’ovins. Depuis l’âge de 18 ans, il est berger salarié. Il achète son premier troupeau en 1990 puis s’installe, à partir de 1992, dans la vallée du Jabron. Il gère 1600 bêtes : béliers, brebis, agneaux et chèvres. L’été, il estive dans le parc national régional du Queyras, à Ceillac (Hautes-Alpes), et le reste de l’année, il garde à la limite de la Drôme, des Alpes-de-Haute-Provence et des Hautes-Alpes, zones de présence permanente du loup.
La Gazette l’a interviewé.
Propos recueillis par Daniel Madeleine.
Depuis quand avez-vous des chiens pour protéger votre troupeau ?
Avant le retour du loup en France, à l’époque où j’étais berger salarié, mon principal problème était les chiens divagants. J’étais obligé de dormir avec mes bêtes que je tenais en filet ou en couchade libre pour assurer leur protection. Il m’arrivait même d’avoir le fusil avec moi !
Un de mes voisins, éleveur à Séderon, dans la Drôme, avait eu énormément de problèmes avec des chiens errants et il a été le premier à mettre dans son troupeau des patous* qu’il avait achetés dans les Pyrénées. C’est sur ses conseils que j’ai décidé moi aussi de franchir le pas, il y a une vingtaine d’années.
Quelles races de chiens avez-vous et pourquoi ?
Au début, je n’avais que des patous. Puis il y a onze ans, j’ai découvert les bergers d’Anatolie grâce à une dame qui en élevait à la Motte-du-Caire et grâce à un ami berger turc qui est un inconditionnel de ces chiens. J’ai trouvé à l’époque une complémentarité intéressante entre les patous, qui restent davantage au milieu des bêtes, et les bergers d’Anatolie qui, eux, exercent plus une surveillance à la périphérie du troupeau et, de ce fait, empêchent davantage les prédateurs de s’approcher des moutons. Les deux races travaillent différemment. Les patous restent plus proches des brebis et aboient beaucoup plus alors que les bergers d’Anatolie sont plus solitaires et, comme ils demeurent plus éloignés des bêtes, aboient moins et effraient moins les nombreux touristes présents dans le Queyras.
Aujourd’hui, j’ai choisi de ne garder que des bergers d’Anatolie car ils impressionnent moins les gens. Ils me semblent plus tranquilles et, puisqu’ils sont solitaires, ils l’effet de meute est amoindrie.
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