En août, un loup du Mexique a été abattu aux USA, dans l’est de l’Arizona, par des agents du Département de l’Agriculture. C’est la première fois en 10 ans que le gouvernement américain fait abattre un loup du Mexique suite à des prédations sur du bétail.
Pour le Center for biological diversity, qui a toujours promu le retour du loup du Mexique, l’administration Trump a agit ainsi pour des considérations politiques vis-à-vis de l’industrie de l’élevage. Pour l’ONG, c’est un recul inutile. Elle plaide pour davantage de mesures de protection des troupeaux et pour que les éleveurs ne laissent plus dans la nature les animaux morts qui attirent les loups. Elle indique par ailleurs que de plus en plus de recherches montrent que les tirs de loups ne résolvent pas la prédation sur les troupeaux sur le long terme.
Le tir du loup a été tenu secret les premiers temps avant que certains agents ne le dénoncent.
Si le Département s’est défendu en indiquant qu’il suivait le plan de gestion du loup actuel et qu’il n’avait reçu aucune nouvelle direction de l’administration Trump, il est vrai qu’aucun loup n’a été abattu pour cause de prédation pendant les mandats de Barack Obama (2 loups ont toutefois été abattus pour comportement trop familier).
C’est le 15ème loup du Mexique abattu par le gouvernement depuis que le programme de réintroduction a commencé en 1998. Des douzaines d’autres loups ont été par ailleurs retirés de la nature et placés en captivité (4 adultes et 4 louveteaux en 2017).
Le loup du Mexique (Canis lupus baileyi, une sous-espèce rare du loup gris) a été poussé au bord de l’extinction quand, en 1915, un programme fédéral avait pour but de tuer chaque loup de l’Ouest américain. En 1950, le programme fut étendu au Mexique. Lorsque le loup du Mexique fut placé sur la liste des espèces en danger dans les années 1970, seuls 5 loups purent être capturés pour commencer un programme de reproduction en captivité en urgence. Les réintroductions (issues également de 4 autres loups qui étaient déjà en captivité) commencèrent dans le sud-ouest américain en 1998 et au Mexique en 2011.
Début 2017, seuls 113 loups mexicains ont été recensés à l’état sauvage, un chiffre qui aurait pu être bien supérieur si tant de loups n’avaient pas été tués ou retirés de la nature par le gouvernement, principalement pendant l’administration Bush.