Communiqué de presse, ASPAS, FERUS, One Voice, 16 octobre 2017
Après la louve illégalement abattue dans la Drôme (voir –> ICI), le Tribunal administratif de Grenoble vient, une nouvelle fois, de donner raison à l’ASPAS, FERUS et One Voice, en déclarant illégal l’arrêté du préfet de la Savoie du 10 septembre 2015 (Lire l’ordonnance). Cet arrêté autorisait l’abattage de 6 loups par « tir de prélèvement renforcé » valable 6 mois sur les massifs de Belledonne, Maurienne et Thabor.
Le juge des référés de Grenoble, saisi en urgence en 2015, avait refusé à l’époque de suspendre ce permis de tuer. 3 des 6 loups « tuables » avaient ainsi rapidement été abattus par des chasseurs au cours de battues au grand gibier : un mâle adulte le 17 octobre 2015 à Saint-Colomban-des-Villards, un jeune mâle le lendemain à Saint-André en Maurienne et un louveteau le 5 décembre à Valmeinier.
Le Tribunal administratif suit aujourd’hui notre argumentation : ce tir de prélèvement n’était pas justifié, ces loups ont donc été abattus illégalement. L’ASPAS, FERUS et One Voice demanderont réparation du préjudice écologique subi.
Le juge administratif rappelle ainsi que des battues aux loups ne peuvent pas être autorisées si tout n’a pas été mis en œuvre pour protéger les troupeaux exposés à un risque de prédation. Il existe en effet des moyens de protection des troupeaux ainsi qu’une gradation des tirs que les préfets peuvent autoriser. Ces tirs ne visent à tuer des loups, espèce protégée, qu’en dernier recours, et uniquement si des dégâts persistent malgré la mise en œuvre de tous les moyens de protection et de tirs de défense préalables.
Plus qu’illégale, la mort de ces loups a aussi été inutile ! Ainsi, les attaques ont été plus nombreuses après l’exécution de ces loups : 181 attaques faisant 848 victimes du 1er janvier au 15 octobre 2015, contre 229 attaques faisant 1 300 victimes l’année suivante sur la même période (source : DREAL Auvergne-Rhône-Alpes – Données sur les dommages : comparatif 2016, 2015 et 2014 du 1er janvier au 15 octobre).
Tuer des loups ne permet pas de faire baisser les dégâts, c’est un constat relevé également par l’expertise commandée au Muséum National d’Histoire Naturelle et à l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, la solution n’est donc pas l’abattage !
Pour permettre une cohabitation entre la biodiversité faunistique et le pastoralisme, un changement profond des pratiques d’élevage et du système de subventionnement français -qui n’incite actuellement pas suffisamment aux bonnes pratiques de certains éleveurs- est nécessaire.
L’ASPAS, FERUS et One Voice renouvellent leur demande de mettre fin aux tirs de loups, et de supprimer les indemnisations versées aux éleveurs qui ne protègent pas leurs bêtes.