Coordination Cap Ours, communiqué du 8 décembre 2017
Les associations environnementales ne participeront pas aux Etats Généraux de l’opposition à l’ours
Les associations environnementales, y compris celles qui ont été invitées pour donner une illusion d’ouverture, ne participeront pas au simulacre de dialogue baptisé « Etats Généraux du Pastoralisme » organisé samedi 9 décembre par le Conseil Départemental et la Chambre d’Agriculture de l’Ariège.
Nous sommes et restons attachés au dialogue et à la concertation, mais les conditions ne sont là absolument pas réunies pour espérer un travail objectif, constructif et respectueux des positions de chacun.
Sur la forme, les organisateurs font preuve d’une grande hypocrisie
- d’organiser ces Etats généraux sans associer à leur préparation une réelle pluralité d’acteurs, et sans assurer cette pluralité parmi les intervenants, ceci alors que ces mêmes organisateurs boycottent toutes les réunions de concertation depuis 10 ans (du Groupe National Ours en 2008 jusqu’à la réunion organisée par la Préfète de l’Ariège en septembre dernier).
- de prétendre faire un bilan du retour de l’ours alors qu’ils s’acharnent à le rendre négatif depuis 20 ans :
– refus de former les bergers à la protection
– dénigrement des moyens de protection et dissuasion de les utiliser
– détournement du système d’indemnisation des dégâts
– sabotage des actions de valorisation de la présence de l’ours (Broutard & Automnales du Pays de l’Ours …)
– négation des avancées évidentes permises grâce à la présence de l’ours : financement des salaires des bergers, de la restauration des cabanes, des moyens de protection des troupeaux, modernisation des conditions de vie et de travail des bergers en montagne …
- d’organiser dans la précipitation des Etats Généraux orientés contre l’ours afin de contrer l’initiative lancée par la
députée Bénédicte Taurine qui menaçait d’être plus objective.
Sur le fond,
- Le Pastoralisme n’est qu’un aspect de l’Agriculture de montagne, sans doute pas le plus problématique.
- L’ours n’est pas LE problème ni de l’Agriculture de montagne, ni-même du pastoralisme, comme des voix internes au milieu agricole le rappellent régulièrement (souvent discrètement par crainte de représailles). Il est d’ailleurs étonnant de constater, ce que chacun peut faire, qu’aucun des documents sérieux sur l’agriculture pyrénéenne disponibles sur les sites internet des Chambres d’Agriculture ne mentionne la présence de l’ours comme un problème majeur pour la filière …
- Les moyens de la cohabitation existent. Ils sont financés en quasi-totalité par l’Etat et sont efficaces, quand onveut bien les utiliser. Les preuves sont nombreuses, que ce soit dans les Pyrénées ou à l’étranger.
- En focalisant sur l’ours, érigé en bouc-émissaire, les organisateurs essaient de détourner l’attention des vraies questions et de se dédouaner de leurs responsabilités dans la crise de l’agriculture de montagne dont ils sont au moins coresponsables et qu’ils sont incapables de résoudre.
En aucune manière les associations environnementales ne cautionneront une initiative dont le contenu et les intervenants sont entièrement orientés contre l’ours. En l’état, ces « Etats généraux du pastoralisme » ne sont qu’une réunion d’opposants à l’ours et un procès à charge dont les conclusions sont déjà écrites.
Les associations environnementales restent disponibles pour travailler avec toutes les structures qui feront preuve d’un minimum d’ouverture et de respect.
Les associations membres de la coordination Cap Ours :
Altaïr Nature, Animal Cross, Association Nature Comminges (ANC), Comité Écologique Ariégeois (CEA), Conseil
International Associatif pour la Protection des Pyrénées (CIAPP), Ferus (Groupe Loup France/ARTUS), Fonds
d’Intervention Eco-Pastoral – Groupe Ours Pyrénées (FIEP), France Nature Environnement (FNE), France Nature
Environnement Hautes Pyrénées (FNE 65), France Nature Environnement Midi- Pyrénées (FNE Midi-Pyrénées), Nature
Midi-Pyrénées, Pays de l’Ours-Adet, Société d’Etude de Protection et d’Aménagement de la Nature dans le Sud Ouest –
Pyrénées Atlantiques (SEPANSO 64), Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN), Société Française pour l’Etude
et la Protection des Mammifères (SFEPM), Sours, WWF France.