Mise à jour du 8 avril 2018 : le chacal doré a été de nouveau photographié en France, en couleur cette fois-ci, dans le Chablais haut-savoyard par la Frapna Haute-Savoie (à droite, photo de Christophe Gilles, mars 2018).
Mise à jour du 29 janvier 2018 : le chacal doré est toujours en France, de nouvelles photos dévoilées ==>> Dauphiné Libéré
Article du 15 décembre 2017 :
C’est une bonne nouvelle pour les amoureux d’une nature riche et diversifiée. Cet automne, les pièges-photos de la Fédération de chasse de Haute-Savoie ont photographié à deux reprises dans le Chablais… un chacal doré (Canis aureus) ! Le lieu exact n’a pas été révélé. L’identité de l’animal a été confirmée par l’Université de Genève. Nous attendons la confirmation par l’ONCFS. C’est la première preuve formelle de présence de l’espèce en France. Cette arrivée, suite à une expansion naturelle, était attendue et souligne les mouvements de colonisation spontanée de la faune partout dans le monde, la France n’échappant pas à la règle. Ces dernières années, l’espèce avait été observée dans plusieurs pays d’Europe de l’ouest, notamment en Suisse, fournissant les données les plus à l’ouest et les plus proches de la frontière française.
Le chacal doré est une espèce de canidé dont l’aire de distribution s’étend du sud-est de l’Asie à l’Europe, en passant par le Moyen-Orient. En Europe, sa population la plus importante se situe en Bulgarie (quelques dizaines de milliers d’individus). L’espèce était initialement décrite en Afrique de l’Est et du Nord. Cependant, les dernières études génétiques suggèrent que ces populations africaines appartiennent à une autre espèce, Canis anthus, plus apparenté au loup gris (Canis lupus) qu’au chacal doré. L’origine du chacal doré en Europe est ancienne et l’espèce ne peut donc pas être qualifiée d’espèce envahissante.
Il semblerait que la diminution des populations de loups (Canis lupus) et la contraction de l’aire de distribution de ce dernier à partir du XIXe siècle soit à l’origine de l’expansion du chacal doré. Les changements environnementaux tels que la fragmentation des massifs forestiers et l’interdiction des campagnes d’empoisonnement à grande échelle ont pu aussi favorisé son expansion.
Génétiquement, le chacal doré est plus proche du loup gris mais d’un point de vue écologique, il est sensiblement plus proche du renard roux, notamment d’un point de vue du régime alimentaire.
Son statut juridique est inexistant en France pour le moment. Il n’est pas sur la liste des espèces protégées (comme le loup à son retour en 1992) mais n’est pas non plus sur la liste des espèces gibier : il ne peut donc pas être chassé. Au niveau européen, l’espèce est listée dans l’annexe V de la Directive Habitats et n’est donc pas strictement protégée.
Pour en savoir plus sur le chacal doré, interview avec Nathan Ranc, spécialiste de l’espèce :