FERUS réagit à l’amendement anti-prédateurs (+ compte-rendu débats Sénat)

FERUS réagit à l’amendement anti-prédateurs (+ compte-rendu débats Sénat)

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Courrier de FERUS adressé à Chantal Jouanno, Secrétaire d’Etat à l’Ecologie, et en copie à Jean Louis Borloo

Le 3 décembre 2009

Madame la Ministre,

Nous avons appris que le Sénat a adopté mardi 1er décembre 2009 un amendement au projet de budget 2010 réduisant de 500.000 euros les crédits destinés à la préservation des espèces de grands prédateurs.
Nous vous demandons instamment de rétablir ces crédits que le Sénat se propose de supprimer.
Ils sont, comme vous le savez, indispensables pour faciliter l’acceptation des grands prédateurs, espèces particulièrement protégées.
Vous n’ignorez pas, de plus, que les éleveurs en sont, directement ou indirectement, les principaux bénéficiaires.
Nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à nos respects les plus profonds.
Po / le conseil d’administration – le président – J F Darmstaedter

Sénat, séance du 1er décembre.

La réaction de Chantal Jouanno, secrétaire d’Etat à l’écologie

Tout d’abord, comme l’a rappelé Mme Fabienne Keller, nous sommes tenus par deux conventions : la convention de Berne, d’une part, et la directive européenne « Habitats », d’autre part.
Ensuite, s’il était adopté, l’amendement reviendrait à supprimer une grande partie des crédits alloués à l’indemnisation et à l’accompagnement des éleveurs, les crédits affectés directement à des missions de suivi ou de valorisation de la biodiversité ne représentant que 14 % de l’ensemble. Enfin, le loup pose une difficulté toute particulière. Le « plan loup », qui prévoit des tirs de prélèvement en cas de difficulté, était si contraignant qu’il était totalement inapplicable. Afin de faciliter la prise de décision, l’arrêté pris en mai à la suite des difficultés rencontrées cet hiver prévoit que la décision de procéder à un tir de prélèvement sera déconcentrée au niveau du préfet. En outre, selon cet arrêté, l’utilisation de chiens patous est un moyen d’effarouchement, ce qui rend plus facile le passage à l’étape du tir de prélèvement. Enfin, cet arrêté autorise les tirs de prélèvements en dehors des saisons de pâturage.
J’ajoute que le pastoralisme, sujet sur lequel Bruno Le Maire et moi-même travaillons, rencontre de nombreuses difficultés, qui ne sont pas toutes dues aux loups. En effet, si on regarde les prélèvements, on se rend compte que ces difficultés sont beaucoup plus lourdes et plus graves, entre autres à cause des chiens errants – mais pas seulement –, qui posent des problèmes non négligeables.
Ce n’est donc pas en supprimant des crédits que l’on parviendra à résoudre ces difficultés. Une telle suppression serait même contraire aux intérêts des éleveurs. Prenons le temps de voir si l’arrêté ministériel pris au mois de mai facilite ou non la mise en œuvre du « plan loup ».
Telles sont les raisons pour lesquelles je vous prie, monsieur le sénateur, de bien vouloir retirer votre amendement. À défaut, j’émettrai un avis défavorable.

L’intégralité du débat avec des passages ahurissants (divers applaudissements de l’UMP ou le renard et les rapaces encore accusés de décimer les populations de petit gibier comme la perdrix grise).

Il faut revenir sur le fait que le le sénateur anti-prédateurs Gérard Bailly a ainsi fait voté un amendement qui coupe une partie des vivres aux éleveurs qu’il prétend défendre ! Rappelons-le : plus de 50 % des crédits grands prédateurs vont directement à l’élevage (et c’est une bonne chose pour assurer la cohabitation grands prédateurs / élevage) !!! Notons aussi que Gérard Bailly s’inquiète de la diminution du cheptel ovin. Ce qui est une réalité mais qui se produit la plupart du temps dans des zones … sans prédateurs !

La séance du 1er décembre en ligne