Loup : un rapport suggère entre 15 et 20 % de braconnage en France

Loup : un rapport suggère entre 15 et 20 % de braconnage en France

Loup dans les Alpes. Photo Patrice Montero
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Loup dans les Alpes. Photo Patrice Montero

Le groupe PP Alpes, structure autonome et indépendante des pouvoirs publics, vient de publier le rapport « 26 meutes de loups suivies en 2020 dans les Alpes et Préalpes françaises » (MATHIEU R. et al -2021). Cette synthèse représente une première en France.

Résumé

L’auteur coordonne un groupe d’une vingtaine de naturalistes (Groupe PP Alpes) qui, en 2020, ont suivi 26 meutes de loups réparties sur 7 départements situés à l’Est du Rhône et représentant un peu plus du quart des meutes françaises. Les résultats présentés concernent le nombre de louveteaux, la taille des meutes, la période de mise bas et le taux de persécution.
La taille moyenne des meutes (hors louveteaux de l’année) est de 3,2 (N = 18) – Intervalle de confiance à 95 % (IC95) : 2,7 à 3,7 ; maximum : 6 individus. Le nombre moyen de louveteaux observés entre juin et décembre est de 5,2 (N = 18) – (IC95) : 4,4 à 6 ; maximum 9 (reproduction simple). La période de mise bas a pu être approchée pour 6 meutes et dans tous les cas elle se situe en mai.
Une meute sur deux (50%) est victime de tirs dérogatoires létaux et/ou de phénomènes inquiétants permettant de suspecter un ou plusieurs actes de braconnage.
4 meutes (15 %) ont fait l’objet de tirs dérogatoires létaux et tous ont été particulièrement meurtriers.
5 meutes (20 %) ne se sont pas reproduites en 2020, du fait de tirs dérogatoires et/ou de braconnage possible ou fortement suspecté.
Compte tenu de la taille de l’échantillon et du caractère aléatoire de l’échantillonnage, l’auteur propose une extrapolation des résultats à l’ensemble des meutes vivant sur le territoire national.
Une approche chiffrée de la réalité du braconnage en France, en 2020, fournit un taux de mortalité annuel compris entre 15 et 20 % (87 à 116 loups victimes, annuellement, d’actes de braconnage) soit un niveau équivalent au taux d’abattage annuel légal.
À court terme, on doit s’attendre à un taux annuel de mortalité, toutes causes confondues, dépassant les 50 %. Dans ces conditions, si ce taux se confirme et en l’absence d’un effet source-puits exceptionnellement puissant, on ne voit pas comment la population des loups de France pourrait échapper à un effondrement.

Chiffres-clés

  • 26 meutes de loups suivies en 2020 sur 7 départements situés à l’est du Rhône représentant un peu plus du quart des meutes françaises.
  • Taille moyenne des meutes (hors louveteaux) : 3,2.
  • Nombre moyen de louveteaux par meute : 5,2.
  • Une meute sur deux (50 %) est victime de tirs dérogatoires et/ou de braconnage. 
  • Au total 30 % des meutes ont subi des actes hostiles d’origine humaine particulièrement meurtriers avec dislocation du clan.
  • En 2020, le taux de mortalité annuel dû au braconnage  peut être estimé entre 15 et 20 %, soit 87 à 116 loups victimes chaque année d’actes de braconnage (un niveau équivalent au nombre de loups abattus légalement).
  • En France, on doit s’attendre rapidement à un taux de mortalité annuel, toutes causes confondues, dépassant les 50 % ce qui signifie qu’un loup français court un risque sur deux de mourir dans l’année.
  • Avec un tel niveau du taux de mortalité et en l’absence d’un effet source-puits exceptionnellement puissant, on ne voit pas comment la population des loups de France pourrait échapper à un effondrement.