Simon Merveille est chevrier dans les Alpes-de-Haute-Provence (fromagerie Hauts des Cimes). Il est également référent chiens de protection pour l’Institut de l’Elevage, l’Idele, pour la région PACA et plus particulièrement les Alpes-de-Haute-Provence. Il anime ainsi des formations à destination des éleveurs, bergers, usagers et professionnels de la montagne autour du chien de protection. Il fait aussi de l’accompagnement technique sur des exploitations dans le cadre du Plan National d’Actions Loup. Nous l’avons rencontré lors de la formation grands prédateurs à Auzet.
Article paru dans la Gazette des grands prédateurs n°84 (juillet 2022)
Simon, la presse locale fait régulièrement ses choux gras d’attaques de Patous sur les randonneurs. Les chiens de protection des troupeaux (Cpt) sont-ils vraiment aussi mordeurs ?
Ce que nous montrent les chiffres officiels et l’enquête « Mon expérience avec les chiens de protections » c’est que les chiens de protection ne sont pas plus mordeurs que les autres chiens (chasse, compagnie etc.) et pourtant ils sont soumis à un grand nombre de situations avec les autres usagers de la montagne dans une multitude de contextes. A ce propos une enquête de la DRAAF en 2019 avait mis en évidence que le type de milieu (montagne, piémont, alpage, périurbain…), le nombre d’usagers fréquentant les milieux ou les races de Cpt ne pouvaient pas être reliés à une recrudescence de risque.
On est souvent sur du cas par cas sans généralisation ou modélisation possible.
Il faut bien comprendre que les rencontres entre chiens de protection et usagers représentent plusieurs millions d’interactions par an et moins d’une centaine ont donné lieu à un pincement ou une morsure. Et ce pourtant dans des situations de protection de ressources (affective vis-à-vis du troupeau et des autres chiens, zone vitale etc.) qui sont des enjeux importants pour le chien. Sans oublier le contexte de prédation et de fatigue auquel les chiens peuvent être soumis et/ou le comportement inapproprié de beaucoup d’usagers.
Il faut noter aussi que même si l’on peut considérer qu’un certain nombre d’incidents ne sont pas recensés, le chien de protection fait partie des chiens pour lesquels il a été engagé les plus grands moyens pour appréhender au mieux ces incidents.
Article paru dans la Gazette des grands prédateurs n°84 (juillet 2022)