ALERTE SUR LA PROTECTION DES LOUPS : L’UNION EUROPÉENNE OUVRE LA BOÎTE DE PANDORE

ALERTE SUR LA PROTECTION DES LOUPS : L’UNION EUROPÉENNE OUVRE LA BOÎTE DE PANDORE

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ALERTE SUR LA PROTECTION DES LOUPS : L’UNION EUROPÉENNE OUVRE LA BOÎTE DE PANDORE

Communiqué de FERUS – le 27 septembre 2024

Ce mercredi 25 septembre 2024, les États membres de l’Union européenne ont majoritairement soutenu la proposition de la Commission européenne d’abaisser le statut de protection des loups d’espèce « strictement protégée » à « protégée » : un précédent inédit dans la Convention de Berne. Cette scandaleuse décision de la CE, dont la présidente Ursula von der Leyen n’a jamais caché son ressentiment envers les loups, confirme nos craintes quant à la position de l’État français qui approuve également le projet.

Ce déclassement serait une véritable catastrophe pour la population lupine (toujours dans un état de conservation défavorable selon l’UICN) : un statut de protection simple faciliterait radicalement leur abattage massif. Avec seulement un millier d’individus sur le territoire (une baisse de 9 % entre 2022 et 2023), un taux de destructions illégales en hausse et un recours systématique et abusif aux autorisations de tirs, la situation en France est plus qu’alarmante. FERUS, aux côtés d’autres associations, a d’ailleurs déposé un recours devant le Conseil d’État, le 15 août dernier, contre l’arrêté ministériel du 21 février 2024 qui assouplissait les protocoles d’autorisations de tirs létaux. (voir le CP)

Cette décision de déclassement au niveau européen met à mal trente années d’efforts mis en place par les éleveurs, les associations de protection de l’environnement et l’État français pour tenter de cohabiter avec les loups. Nous sommes conscients des difficultés rencontrées par les métiers de l’élevage depuis le retour naturel du loup, mais nous rappelons que le triptyque clôtures, chiens de protection et présence humaine continue de faire ses preuves. Nous en sommes témoins sur le terrain, à travers notre programme PastoraLoup qui déploie chaque année près de 200 bénévoles en alpage pour renforcer la surveillance des troupeaux domestiques et ainsi éviter les prédations. Les résultats nous montrent que les mesures de protection non-létales ainsi qu’un véritable dialogue avec les acteurs du monde pastoral sont les seules solutions pérennes. L’État français préfère pourtant jouer la carte de la facilité en distribuant des tirs létaux à tour de bras, utilisant bien trop souvent la notion de « non-protégeabilité » comme prétexte. Cette politique de régulation qui ne repose sur aucun fondement scientifique est délétère et sans issue à long terme.

Le loup étant un animal social vivant en meute, abattre l’un de ses membres peut provoquer un effet contre-productif et augmenter les prédations sur les animaux domestiques. Un loup mort est un loup qui n’apprend pas : la seule façon de leur apprendre à s’éloigner des troupeaux reste le recours à l’effarouchement. Les loups font partie de notre patrimoine naturel et culturel et ont toute leur place sur le territoire français où le biotope leur est favorable. En tant que grands prédateurs, ils sont des régulateurs naturels des ongulés sauvages, entre autres services écosystémiques qu’apporte leur présence.

Le comité de la Convention de Berne doit encore approuver ce projet de déclassement en décembre prochain. Si tel était le cas, cela ouvrirait la porte à une véritable chasse aux loups au niveau européen. Nous appelons les députés européens et États membres à se positionner urgemment contre cet abaissement et à agir en faveur d’une cohabitation apaisée entre les loups et les activités d’élevage.

Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour continuer de protéger les loups, garants de l’équilibre de la biodiversité, tout en soutenant les éleveurs impactés par leur présence. 

Comment agir ? Vous pouvez signer cette pétition contre la chasse aux loups en Europe et soutenir, si vous le pouvez, les associations de protection des grands prédateurs.