La Suède a besoin de nouveaux loups. C’est d’ailleurs l’appauvrissement génétique de sa population de loups et les problèmes de consanguinité qui en découlent qui avaient en partie justifié la reprise de la chasse au loup depuis 2010, et ce malgré la polémique que cela avait suscitée parmi les associations écologistes du pays. La Suède avait alors été pointée du doigt par le Parlement Européen qui avait fini par ouvrir officiellement une procédure d’infraction jugeant cette chasse illégale, car le loup est classé parmi les espèces menacées d’extinction dans toute l’UE. Mais la Suède avait répliqué que les loups abattus seraient remplacés par d’autres loups, réintroduits de Finlande ou de Russie, ce qui permettrait de renouveler le patrimoine génétique de sa population de loups et d’assurer, à terme, sa pérennité. L’affaire avait connu un autre rebondissement avec l’annonce faite par la Finlande de ne pas vouloir contribuer à ce programme jugeant sa propre population de loups trop fragile.
On vient d’apprendre récemment que la Russie n’oppose elle, aucune réticence à exporter ses loups vers la Suède. En effet, en Russie, la population est à son équilibre avec même un excédent dans certaines régions. « La perspective de nouvelles recettes d’exportation a été dévoilée devant le vice-premier ministre, Sergueï Ivanov, lors de sa récente visite à Stockholm. Il s’est révélé que la Suède avait un déficit de loups alors que la Russie en avait trop et était prête à venir en aide à la Suède pour accroître sa population de loups », a noté le vice-premier ministre.
Andreï Chebaline, le directeur de la Fondation russe Saint Triphon, patron des chasseurs et pêcheurs, a approuvé cette décision et a souligné que la réalisation du projet ne portera pas préjudice à la faune russe : « Techniquement, c’est possible. La question est de savoir quel prix nos partenaires sont-ils prêts à mettre. Je ne pense pas que notre état puisse en tirer d’énormes profits. A mon avis, l’exportation de loups doit se faire dans le cadre d’un programme de rétablissement des populations d’animaux sauvages. L’exportation permettra de financer le programme qui, à lui seul, n’apporte aucun bénéfice », a-t-il expliqué.
La question qui est maintenant sur toutes les lèvres est celle du coût de ces exportations, car ce sont des meutes entières de loups qu’il faudra réussir à capturer et à transporter vers la Suède, ce qui engendrera des frais supplémentaires…
source : « La Russie exportera … des loups », Voix de la Russie (10/04/11)