Jusqu’au 25 décembre 2019, les Français sont invités à participer à la consultation publique concernant un projet d’arrêté ministériel qui prévoit l’abattage de 100 nouveaux loups en 2020.
Vous aussi, dites non à ces abattages injustifiés et inutiles ==>> voir ICI.
Voici la contribution de FERUS à cette consultation publique :
FERUS est totalement opposé à cet arrêté, qui doit être annulé.
Notre opinion rejoint celle de la majorité des Français, qui est foulée aux pieds malgré ce nouveau simulacre de consultation.
Le loup est une espèce protégée, classée vulnérable en France selon les critères de l’UICN. Ses effectifs nationaux, autour de 500 spécimens, ne sont pas exceptionnels et sont inférieurs à une viabilité de long terme, bien qu’en croissance soutenue jusqu’à maintenant.
Cet arrêté est la continuité de plus de 6 ans d‘une politique française résidant principalement en abattages massifs, en hausse constante, tant en nombre qu’en pourcentage de la population de loups.
On atteint, depuis l’arrêté précédent, des taux très élevés d’abattage, près de 20% des effectifs. Peu courants en Europe, ils sont bien plus proches d’une régulation, ou d’une chasse qui ne dit pas son nom, que de dérogations légales évaluées au cas par cas. Par l’élimination d’individus isolés en front de colonisation, et le recours abusif aux zones difficilement protégeables, un zonage de fait se met en place pour contenir l’espèce sur le massif alpin.
Pour quel résultat ? Le nombre d’attaques continue d’augmenter en 2019 et le nombre de têtes de bétail perdues reste exceptionnel, 5 à 10 fois plus que les autres pays de l’UE, qui, pour certains, ne pratiquent pas de tirs létaux. Dans le même temps, les 10% d’élevages concentrant 50% des pertes n’ont toujours pas fait l’objet d’une analyse, indispensable pour comprendre les causes de cette anomalie et trouver une solution adéquate. Ces éléments montrent d’évidence que les pistes d’amélioration des dégâts de prédation existent, n’ont pas été investiguées depuis 25 ans, et ne résident pas dans ces tirs létaux généralisés.
Manifestement, les solutions sont ailleurs, notamment par la mise en place et le contrôle strict d’une protection efficace et effective des troupeaux. La logique et le bon sens impliquent donc l’abandon de ces tirs. Ils ne servent actuellement que de défouloir à des organisations agricoles qui n’ont pas cessé de prôner l’éradication du loup depuis son retour.
Ce n’est que depuis le plan loup 2018-2023 qu’enfin quelques actions pertinentes ont été lancées par l’Etat, après plus de 20 ans perdus, entre-autres :
- Etablissement de filières compétentes en matière de chiens de protection.
- Bergers d’appui.
Il en reste beaucoup à mettre en place, telles qu’une formation robuste des bergers à la prédation et aux techniques de protection, le contrôle systématique des moyens de protection sur le terrain, une limitation de la taille excessive de certains troupeaux à la fois très vulnérables et très dommageables pour la biodiversité, etc.
Les organisations agricoles officielles, que l’Etat est souvent prompt à écouter par démagogie et clientélisme, ont grandement contribué, par leur immobilisme ainsi que par leurs positions anachroniques et contre-productives, à la situation actuelle.
Inefficacité, absence de recherche sérieuse de solution alternative, ces « dérogations » sont enfin parfaitement illégales relativement aux exigences de la Directive Habitats.
7eme plénière de l’IPBES à Paris cette année, congrès de l’UICN à Marseille l’année prochaine, ces évènements sont l’occasion de pérorer pour les autorités françaises. Mais, au-delà de l’affichage politique, il serait temps de sortir de la langue de bois pour une vraie prise en compte de la grave crise de la biodiversité. La manière de traiter la problématique du loup en est un incontestable thermomètre, qui reste actuellement figé au petit âge glaciaire du 19eme siècle…