Un nouvel arrêté de tir de loups a été signé ce 23 octobre par les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, et ce malgré l’avis défavorable à l’unanimité du Conseil National de Protection de la Nature. Alors que jusqu’à présent, 19 % de la population de loups pouvait être abattu annuellement, les pouvoirs publics français viennent d’introduire la possibilité de rehausser encore le plafond de 2 %, le portant dorénavant à 21 % !
La population de loups en France étant estimée à 580 individus en 2020, ce sont donc 121 loups qui peuvent être abattus cette année. A ce jour, 96 loups ont déjà été décomptés…
L’Etat français reste focalisé sur les tirs de loups et s’entête à réguler l’espèce, ce qui est contraire aux lois européennes. Les tirs ne devraient en effet intervenir que si aucune autre solution n’a fonctionné : mais les moyens de protection des troupeaux mis en place ne sont pas contrôlés sur le terrain. Les moyens de protection des troupeaux doivent pourtant rester un préalable aux tirs de loups (Directive européenne Habit-Faune-Flore). Aujourd’hui, des tirs sont ainsi réalisés sur des troupeaux peu ou pas protégés (les pouvoirs publics continuent de penser que des filets électriques d’à peine 80 cm de hauteur sont efficaces alors que l’Allemagne recommande au moins 1,20 m).
Rappelons que les tirs de loups sont inefficaces et contre-productifs en terme de baisse de la prédation sur les troupeaux ; une étude sur l’efficacité des tirs sera terminée en… 2021 : quid du principe de précaution ?
Ce rehaussement du plafond est inacceptable, d’autant plus que les dernières données du réseau loup (OFB) ont montré une croissance ralentie de l’espèce (9% au lieu de 22 % l’année précédente). Cette politique de tirs intensive menace la conservation du loup à terme en France. Ce ralentissement de la croissance devrait amener les pouvoirs publics à la prudence au lieu d’augmenter le plafond de loup pouvant être abattus… Par ailleurs, un taux de croissance de 9 % est trop bas pour une espèce en voie d’expansion : de nombreux habitats naturels favorables au loup restent totalement ou quasi vides de loups (massifs montagneux hors Alpes et forêts de plaines notamment).