Le 26 juin prochain aura lieu à Toulouse le 1er groupe national ours. Ferus a été invité à y participer. Nous publions ici le courrier de Ferus adressé à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l’écologie, et la « convocation » du Préfet de Haute-Garonne. Celle-ci contient la liste des participants invités. D’aucun pourra se rendre compte que les associations en faveur de l’ours ne sont pas sureprésentées. L’ADDIP, Association pour le Développement Durable de l’Identité des Pyrénées (mais sans les ours ! ndlr) se plaint d’ailleurs de n’avoir que 3 représentants. On se demande d’ailleurs pourquoi l’ADDIP est la seule structure non administrative à avoir plus d’un représentant….
Les « grands amis » de l’ours Bonrepeaux et Lassalle sont également conviés.
Courrier à la ministre, 17 juin 2008 :
Madame la Ministre,
Nous vous remercions d’avoir si chaleureusement accueilli les représentants des quatre associations favorables à l’ours le 22 mai dernier. Nous espérons que vous avez pu parcourir le document que nous avons remis à votre cabinet, et que vos conseillers en auront pris pleinement connaissance.
Vous allez dévoiler prochainement à Toulouse les observations et les suggestions de vos inspecteurs généraux, puis installer un Groupe National Ours auquel vous avez bien voulu inviter Ferus et ses partenaires.
Nous souhaitons que ce groupe national devienne rapidement un lieu d’échange d’arguments construits, et que les postures théâtrales soient laissées à sa porte.
Ferus a relevé avec satisfaction dans la convocation qu’il sagirait de débattre du programme de restauration et de conservation de l’ours brun. Nous avions fortement souligné lors de notre passage à Paris que si les modalités de cette restauration nous paraissaient devoir être inlassablement expliquées, au besoin améliorées, dans le respect d’une démocratie écologique participative, le principe même de cette restauration ne devait pas être remis en question.
Comme le dit la lettre du préfet de région, le programme concourt à la mise en oeuvre d’une politique de garantie de la pérennité de la biodiversité en France. Il s’agit d’engagements pris devant le peuple tout entier, devant les générations futures et les autres nations, qui dépassent la simple addition des avantages et des inconvénients locaux.
Le groupe national aura d’ailleurs du mal à faire apparaître toutes les nuances des opinions des Pyrénéens : nous l’avons constaté dans le groupe loup, les élus ont tendance à se faire les avocats des mécontents, et les éleveurs comme leurs groupements divers ont éliminé depuis longtemps de leurs délégations ceux qui dans la profession étaient neutres vis à vis des prédateurs. Comme les fonctionnaires ne s’expriment pas ou peu hormis le président de séance (c’est attesté par le groupe loup), les cinq ou six représentants des associations favorables à l’ours auront fort à faire si les sept élus, les onze éleveurs et les trois chasseurs (pour ne rien dire des forestiers) sont d’abord soucieux de préserver aux dépens de l’ours les manières de faire qui ont conduit à sa quasi disparition.
C’est que malgré les renforts limités d’ours venus de Slovénie l’espèce reste en voie d’extinction dans les Pyrénées : vous débattrez à Toulouse alors que l’avant dernier ou le dernier mâle « pyrénéen » (selon qu’il s’agit de Camille ou d’Aspe Ouest) sera en train d’achever sa vie, rongé par une sorte de gale.
Nous n’imaginons pas que les travaux du groupe national puis les consultations que vous entreprendrez avant de révéler la décision des pouvoirs publics quant au devenir du plan de restauration puissent aboutir à l’inaction.
Nous vous prions d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de notre parfaite considération