Monsieur le Ministre,
A ce jour, 31 loups ont été abattus par le gouvernement français. En seulement 3 mois. Et sans compter le braconnage dont le nombre reste inconnu (le cadavre d’un loup braconné vient d’ailleurs d’être découvert en Haute-Savoie). Une fois le plafond de 40 loups atteint, ce qui interviendra sans conteste bien avant le 30 juin 2018, que comptez-vous faire ? Permettre encore et encore des tirs sur une population de loups qui reste vulnérable ?
Vous nous rétorquerez peut être qu’à compter du 32ème loup abattu, seuls les tirs de défense sont autorisés. Mais dans la réalité, 23 des 31 loups ont été justement abattus par tirs de défense qui n’interviennent pas toujours près des troupeaux et peuvent même être réalisés en l’absence de ceux-ci. Où est la défense des troupeaux ?
Les tirs sont toujours de plus en plus nombreux mais la prédation sur les troupeaux ne cesse d’augmenter : 7925 animaux indemnisés au titre de la prédation du loup au 30 septembre 2017 contre 6972 au 30 septembre 2016.
Pourquoi continuer dans une voie qui ne marche pas ? Pourquoi continuer à financer une brigade loup chargée essentiellement de tuer des loups au lieu de mettre en place une brigade d’intervention rapide axée plutôt sur la protection des troupeaux ? Seuls les moyens de protection sont la solution sur le long terme : le rapport Terroïko a montré qu’ils étaient efficaces et vous l’avez d’ailleurs indiqué dans votre réponse au député Pierre Morel A l’Huissier.
Bien qu’il parle toujours trop de tirs, le projet de plan loup 2018-2023 comporte quelques avancées dont l’indemnisation des animaux conditionnée par la mise en place des moyens de protection des troupeaux obligatoire. Mais déjà, les partisans d’une nature aseptisée crient au scandale et des maires menacent notamment de recourir au braconnage. Nous vous en prions, ne pliez pas devant ce nouveau recours à la violence.
Vous l’avez si bien dit au député Pierre Morel A l’Huissier : « La France, qui invite régulièrement les pays, d’Afrique notamment, à mettre en place toutes les mesures pour préserver les grands mammifères, doit être en mesure de son côté de montrer l’exemple dans la préservation de ce grand prédateur, en facilitant sa cohabitation avec les systèmes d’élevage. »
La mort des loups n’est pas compatible ni avec ces propos ni avec un pays occidental au XXIème siècle.
Nous vous faisons toujours confiance.
L’association FERUS, 4 novembre 2017