La fin de l’hiver et le printemps sont synonymes de dispersion pour les jeunes lynx qui quittent leur mère pour s’établir sur un nouveau territoire ; c’est aussi l’époque du rut et les adultes sont également plus mobiles. Les animaux devant parcourir de la distance et franchir des routes et autoroutes, c’est aussi la saison d’une forte mortalité routière pour l’espèce. Avec le braconnage, ces collisions représentent la principale cause de mortalité pour les lynx.
Depuis janvier, pas moins de huit lynx ont été tués sur les routes françaises, dans le massif du Jura, là où la population est le mieux installée :
- 8 janvier : Jougne (Doubs)
- 1er février : Morteau (Doubs)
- 21 mars : Certines (Ain)
- 25 mars : Merpuis (Ain)
- 29 mars : Leschères (Jura)
- 1er avril : Oyonnax (Ain)
- 5 avril : Bonnevaux (Doubs)
- 25 avril : Jura
Pour réduire cette mortalité, nous sommes favorables à la mise en place de panneaux signalant les risques de collision avec des lynx en les accompagnant si possible de limitations de vitesse à 70 km/h, contrôlées par radars sur les tronçons de routes les plus accidentogènes.
Nous saluons à ce propos l’initiative qui a pour projet d’installer des panneaux de signalisation de traversée de lynx pour faire ralentir les automobilistes dans le Parc naturel régional du Haut-Jura, à l’image de ce qui existe déjà depuis longtemps dans d’autres pays (Abruzzes et Asturies pour les ours, Andalousie pour les lynx ibériques par exemple).
Dans le massif des Vosges, où résident quelques lynx, notamment issus du programme de réintroduction dans le Palatinat allemand, un écopont verra bientôt le jour au dessus de l’A4, au col de Saverne. Ce projet d’ouvrage ambitieux, acté avec le concessionnaire autoroutier, la région et l’Etat, permettra la connectivité entre les massifs forestiers et montagneux de l’Est de la France.
La mise en œuvre d’ouvrages de franchissements des routes et autoroutes est primordiale pour la conservation des grands carnivores et, d’une manière générale, l’ensemble de la faune sauvage.