C’est officiel, depuis le 7 mars 2025, le loup gris est passé du statut d’espèce strictement protégée à simplement protégée dans la Convention de Berne. Ce changement ouvre la voie à une intensification des tirs sur cette espèce, mettant gravement en péril l’avenir du loup en Europe.
Si le loup bénéficie encore, pour l’heure et dans l’UE, de la protection accordée par la Directive Habitats, cette barrière juridique est aujourd’hui plus que menacée. La Commission européenne envisage déjà de modifier ce texte essentiel pour la sauvegarde de la biodiversité. Une telle révision affaiblirait non seulement la protection du loup, mais elle mettrait aussi en danger de nombreuses autres espèces, compromettant l’équilibre des écosystèmes européens.
En France, la situation du loup est déjà préoccupante et cela ne semble pas vouloir s’améliorer. La population lupine est passée de 1 096 individus en 2022 à seulement 1 013 en 2024. Malgré cette baisse, l’État privilégie toujours la politique des tirs au détriment de solutions durables et éprouvées, telles que l’effarouchement, l’utilisation de chiens de protection ou l’installation de clôtures électriques. Une stratégie destructrice qui repose sur l’élimination plutôt que la cohabitation. Et le climat politique ne fait que s’aggraver en ce sens.
Dans une proposition de résolution datant du 11 mars 2025, plus de la moitié des députés RN ne se cache même plus de vouloir passer d’une politique de protection à une politique de régulation et de « lutte contre la prolifération du loup sur le territoire français ». Ce texte invite notamment « à autoriser les tirs de défense dès que la présence du loup est suspectée et avant l’apparition des premières attaques, afin de prévenir les pertes plutôt que d’intervenir une fois que le dommage est déjà causé ». Ils proposent donc d’éliminer plus de la moitié des loups, alors que l’espèce est toujours classée « vulnérable » en France par l’UICN…
Pour consulter l’avis de l’UICN sur le déclassement du statut de protection du loup dans la Convention de Berne, cliquez ici
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Il est important de rappeler que les tirs n’ont jamais démontré leur efficacité pour réduire la prédation sur les troupeaux. D’autre part, le loup n’est pas un animal comme les autres : il vit en meute structurée et toute désorganisation de celle-ci risque d’aggraver la prédation sur les troupeaux domestiques.
Pourtant, la France persiste dans cette voie, fragilisant davantage une espèce clé pour la régulation des écosystèmes. Car cette régression ne se limite pas qu’au loup. Elle ouvre la porte à une remise en question du statut de protection des autres grands prédateurs comme l’ours ou le lynx. Certains partis politiques appellent déjà à réviser le statut de ces espèces protégées, annonçant un véritable retour en arrière pour la protection de la faune sauvage en Europe.
Face à cette menace grandissante, la résistance s’organise et le combat continue. Un recours en justice, porté par plusieurs ONG européennes et auquel FERUS participe activement, a été accepté par la Cour de justice de l’Union européenne. Le recours dénonce une décision basée sur des données scientifiques déjà jugées insuffisantes, en violation de plusieurs principes juridiques et environnementaux.
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Nous sommes déterminés à poursuivre cette lutte pour protéger le loup et empêcher ce recul historique. Nous refusons de voir disparaître une espèce essentielle à l’équilibre de nos écosystèmes pour satisfaire des intérêts économiques à court terme !