Le 28 janvier dernier, à Helsinki, Tampere et Joensuu, des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour protester contre le nouveau plan de gestion du loup qui fragiliserait gravement la population de loups finlandaise si il était appliqué.
Les manifestations se sont déroulées sous protection policière car les chasseurs et les militants anti-loups avaient appelé à des contre-manifestations sur Internet. Concernant la manifestation à Tampere, des menaces de violences et d’agressions ont été proférées.
Les militants craignent que sur la base du nouveau plan de gestion du loup, et en prenant en compte le braconnage, plus de 100 loups soient tués cette année en Finlande. Cela représenterait quasiment la moitié de la population de loups (qui oscille entre 150 et 245 loups selon les sources). Le plan de gestion permettrait pour la première fois de chasser jusqu’à 29 loups cette année. Chiffre auquel s’ajoutera le nombre illimité de licences spéciales dans les zones d’élevage de rennes, ce que les écologistes appellent les « licences de vengeance » et qui autorisent d’abattre les loups qui ont attaqué les chiens de chasse : 30 loups en sont victimes en moyenne chaque année…
Le nouveau plan de gestion du loup définit également une nouvelle formalité : si des loups s’approchent à moins de 100 mètres des habitations, la police pourra obtenir un « mandat d’urgence » pour les abattre. Cette nouvelle règle est particulièrement controversée. Des experts internationaux reconnus ont souligné à maintes reprises que la simple circulation de loups près des habitations ne constitue ni un danger ni la preuve que « les loups n’ont plus peur de l’homme », et pour cause, les loups ne comprennent pas ce que sont les habitations et que des gens vivent à l’intérieur. Seuls les loups qui n’évitent pas le contact direct avec les personnes ou qui leur font face peuvent être considérés comme potentiellement dangereux.
Les associations de conservation du loup pointent du doigt l’incompétence du gouvernement, accusé de prendre des décisions populistes du fait des prochaines échéances électorales (législatives). La coalition gouvernementale actuelle subit une forte pression politique du parti d’extrême droite « Trus Finns » (Vrais Finlandais) qui a fait de « la protection des personnes contre les loups » un thème de campagne central dans les régions où vivent les loups.
Source : Demonstrators rally against killing of the endangered wolf, Finland Today (29 janvier 2015)
Lire aussi :
– L’inéxorable déclin de la population de loups finlandaise (juin 2013)
2 commentaires sur “Finlande : mobilisation contre la chasse aux loups”
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