L’ours des Grisons en balade
Le 28 juillet 20005, le parc national des Grisons, dans l’est de la Suisse, annonçait le retour officiel de l’ours en Suisse après 100 ans de disparition. Grâce aux analyses ADN, le jeune mâle avait été identifié : il est né pendant l’hiver 2003-2004 ; sa mère est Jurka et son père Joze, des ours slovènes réintroduits dans le Trentin, Italie, en 2001 et 2000, respectivement.
Après quelques balades suissesses et un retour au bercail italien, notre ours semble avoir poussé l’aventure jusqu’en Autriche, à Montafon dans le Vorarlberg où 3 ovins ont été tués début mai. C’est la première fois depuis 1860 qu’un ours est signalé dans cette région.
Mais point d’arrêt définitif pour l’ours promeneur qui s’en va maintenant visiter l’Allemagne. Le 18 mai, il est une première fois signalé alors qu’il s’en prend à un rucher à proximité de la frontière austro-allemande. Puis 7 cadavres de brebis sont découverts près de Garmisch-Partenkirchen dans les Alpes bavaroises.
L’ours bienvenu
Le ministre régional de l’environnement, Werner Schnappauf, a mis en place des équipes de recherches pour repérer le plantigrade, qui sera brièvement anesthésié, identifié, puis remis en liberté.
« L’ours est le bienvenu en Bavière » et la population ne doit pas le craindre, a-t-il ajouté. Selon les experts autrichiens qui suivaient l’ours depuis plusieurs jours, il est très improbable qu’il s’approche des humains.
La fédération bavaroise des chasseurs a estimé « positive » la présence de l’ours. Elle a néanmoins pointé de possibles conséquences négatives pour l’agriculture.
Le dernier ours brun allemand a été tué en 1835 à Ruhpolding (ouest de la Bavière).
Mise à jour : Selon Kora, il ne s’agit pas de l’ours réapparu dans les Grisons (Suisse) en juillet 2005 contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps. Des échantillons ont été envoyés en Italie pour tenter de découvrir son identité.
Côté suisse, le concept ours brun a été approuvé.
De manière générale, le gouvernement salue la volonté de la Confédération et soutient l’objectif du « Concept Ours brun Suisse » visant à fixer des conditions générales qui permettent à l’ours venant naturellement en Suisse d’y vivre, de s’y reproduire et d’y créer une population alpine. Il propose cependant de revoir la nomenclature et les critères permettant de répertorier les ours selon un schéma en quatre catégories. Chaque catégorie requiert une gestion spécifique qui a toujours pour but de déceler au plus vite les conflits potentiels afin de les éviter. Il s’agit, en effet, de distinguer le comportement plus ou moins farouche de l’ours envers les humains et la tendance à causer des dégâts plus ou moins nuisibles. Ces deux problématiques ne sont en effet pas toujours liées.
Le Conseil d’Etat propose dès lors la catégorisation suivante : 1) l’ours sans problème ; 2) l’ours problématique, comprenant l’ours peu farouche, celui causant des dégâts répétés et importants et l’ours réunissant les deux catégories « peu farouche et nuisible » ; 3) l’ours à risque ; 4) l’ours dangereux.
Le gouvernement estime également que c’est à la Commission intercantonale, respectivement au canton concerné, qu’il appartient de décider de fermer ou non un chemin pédestre pour ne pas déranger une ourse avec des petits, et non aux organisations touristiques. Il paraît par ailleurs excessif de vouloir empêcher les excursions touristiques dans l’ensemble des territoires occupés par l’ours. La présence du plantigrade doit aussi être perçue comme un atout pour une région (permettant notamment des excursions thématiques), à condition de respecter le principe de précaution.
Concernant enfin la procédure à suivre en cas de tir, le Conseil d’Etat souhaite que toutes les autorisations de tir soient publiées au préalable, et non pas seulement dans certains cas comme le prévoit le projet de l’OFEV.
Des oursons dans le Trentin (Italie)
En avril, 2 ourses ont été signalées avec des petits nés cet hiver. Au début du mois, c’est une ourse et ses 3 oursons qui ont été filmés dans la Brenta méridionale (les images ici : aprile 2006, cliquez sur « filmato ») ; le 9 avril, une autre femelle et ses oursons ont été observés dans la Brenta septentrionale : d’après les traces, les oursons seraient également 3 et la présence d’un quatrième ourson a même été supposée.
Un ours tué par balle en Espagne
Le 13 mai, des randonneurs ont découvert le cadavre d’un ours sur un chemin près de la localité de Burbia, en Castille-Léon, presque en limite avec la Communauté autonome de Galice. L’autopsie réalisée a indiqué que l’ours était mort suite à un tir qui l’a atteint au flanc gauche ; l’animal a été tué 24 à 72 h avant sa découverte. C’était un mâle 4 ans, pesant 150 kg et en bonne santé. Non seulement l’ours brun est une espèce protégée dont les effectifs sont encore fragiles en Espagne mais de plus, l’animal a été tué dans une nouvelle zone de colonisation.
La mort de cet ours s’ajoute à 2 autres survenues en septembre. Le WWF Adena a demandé à l’Assemblée de Castille / Leon d’adopter des mesures fermes et urgentes contre ce braconnage notamment pour punir les coupables. En outre, la Real Federación Española de Caza (fédération de chasse) a lancé un appel pour trouver l’identité du tireur.
Un hybride ours polaire / ours brun
Des tests ADN ont confirmé que l’ours polaire tué par un chasseur dans les Territoires du Nord-Ouest (Canada) en avril dernier était en fait un hybride ours polaire / ours brun, le premier cas découvert dans la nature. L’animal avait une fourrure blanche similaire à celle de l’ours polaire mais présentait des caractéristiques propres à l’ours brun : le mufle, des grands griffes et une bosse sur le dos. Il avait aussi des cercles noirs autour des yeux et des taches brunes sur le museau et le dos.
Des hybrides de ce type ont déjà vu le jour en captivité mais aucun n’avait jamais été authentifié en milieu sauvage ; toutefois les Natifs avaient déjà signalé des cas d’hybride et l’année dernière, un pilote a repéré une ourse poalire avec des oursons de couleur sombre. Habituellement, les deux espèces ont des territoires et des saisons des amours différents. Mais ces dernières années, avec le réchauffement climatique, les ours bruns grizzlys s’aventurent beaucoup plus au nord que leur territoire ordinaire.
L’hybride n’est en tout cas pas le produit d’une brève rencontre entre ses Parents puisque les femelles des deux espèces ne deviennent fertiles qu’après plusieurs accouplements, les animaux passant en général plusieurs jours ensemble avant de se séparer.
L’animal s’est déjà vu affublé de divers noms comme « Pizzly » ou « Grolarbear », mélange entre grizzly et polar bear (ours polaire) ou encore « Nanulak », combinant les noms inuits du grizzly et de l’ours blanc.
L’ours polaire, tout comme l’hippopotame, vient d’ailleurs d’être intégré dans la liste toujours plus longue de la liste rouge des espèces menacées de l’IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature) avec un statut d’ « espèce vulnérable ».
Une ourse sauvée d’un puits en Finlande
Une femelle ours brun a pu être sauvée par une équipe de policiers et de pompiers alors qu’elle était tombée dans un puits de bout dans l’est de la Finlande. L’ourse a survécut des heures en s’accrochant à une canalisation et était très agitée quand la police est arrivée. Aucun harnais n’ayant pu être placé autour de l’animal, les pompiers ont donc tendu des perches qui ont permis à l’ourse de sortir du puits et de rejoindre la forêt du village de Savo, près de la frontière russe.