Vendredi 8 juillet s’est tenu à Lons-le-Saunier le procès de Louis Simplet, ex-président d’une association communale de chasse agréée (ACCA), accusé d’avoir tué un lynx au cours d’une battue en octobre 2010. La dépouille de l’animal n’avait jamais été retrouvée, certaines rumeurs affirmant même que Louis Simplet a découpé le lynx afin de faire disparaître toutes traces de l’animal… FERUS avait été l’une des premières associations à porter plainte dans cette affaire de braconnage, suivi de près par l’ASPAS, la Fondation Brigitte Bardot et le collectif grands prédateurs créé récemment en Franche-Comté (qui regroupe le Centre Athénas, la LPO, et le Pôle Grands Prédateurs). La Fédération des chasseurs du Jura s’est également portée partie civile dans cette affaire et accuse Mr Simplet d’étre un braconnier notoire qui nuit durablement à l’image de la chasse et des chasseurs.
FERUS et l’ASPAS étaient représentés conjointement par Maître Richard, notre avocat, qui a pris la route vendredi à 2h du matin de Marseille pour être présent à 10h au tribunal de Lons-le-Saunier. Un de nos administrateurs, Rémi Gindre, a lui aussi assisté à l’audience. Initialement, ce procès devait se tenir en mars, mais FERUS l’avait fait reporter en juillet via Me Richard. Ce délai nous a permis de mieux préparer l’offensive finale, et au final, de résoudre Simplet à avouer…
Dans sa première version, Louis Simplet disait ne pas avoir vu le lynx mort, que ce dernier avait disparu dans les bois. Vendredi, il est revenu sur ses déclarations, reconnaissant avoir lui-même porté le lynx sur son dos et l’avoir mis à l’abris des regards indiscrets afin de ne pas attirer d’ennuis à son association de chasse (c’est réussi!).
Il a aussi expliqué ne pas avoir tué le lynx, que ce dernier serait mort des suites des blessures infligées par les chiens, qu’il a bien tiré un coup de fusil, mais seulement en l’air, afin justement de disperser les chiens qui s’acharnaient sur l’animal. Problème, les témoins de la scène disent l’avoir vu abattre de sang froid l’animal. Bien sûr, si le cadavre avait été retrouvé, une autopsie aurait pu conclure à une mort par balle ou par morsure. Hélas, seule une touffe de poil avait été retrouvée sur les lieux du drame. Le procureur Miansoni a invité le prévenu à dire toute la vérité : « Si vous ne pouvez pas reconnaître avoir tué le lynx, dites-nous où vous l’avez mis, ça ne changera rien au jugement. » Le procureur a requis quatre mois de prison avec sursis et la prolongation du retrait de son permis de chasse pour au moins trois ans (il a déjà une suspension d’un an depuis un jugement du tribunal de police de Saint-Claude, en mars) ou l’interdiction de le repasser pendant cinq ans, accompagnées de la publication du jugement. Le verdict sera rendu le 2 septembre prochain.
Source : « Franche – Comté: la mort du lynx des Molunes », Est Républicain (10/07/11)
Retour sur l’affaire :
– « Braconnage de lynx dans le jura : le suspect a été mis en examen » (7/01/11)
– « Braconnage de lynx dans le Jura : un suspect identifié » (28/12/10)
– « Lynx tué au cours d’une battue dans le Jura : FERUS porte plainte » (16/12/10)