Date limite : 21 avril
Le ministère de la Transition écologique vient à nouveau de publier un arrêté pour lesquels il consulte le public :
Malgré une annulation à répétition des arrêtés ministériels d’effarouchement par le Conseil d’Etat, l’Etat persiste et signe à vouloir généraliser un régime d’exception qui n’apporte aucune valeur ajoutée à la protection des troupeaux, et qui présente des risques non nuls pour les ours.
L’argumentaire de l’Etat comporte de nombreuses approximations et amalgames, notamment vis-à-vis des bêtes mortes en estives ayant fait l’objet d’un constat de dommage.
FERUS appelle toutes les personnes favorables à la protection de l’ours dans les Pyrénées à participer à cette consultation. Malgré l’attitude de l’Etat, ces avis faciliteront nos actions juridiques qui aboutissent régulièrement à la condamnation de l’Etat.
Dans un objectif de clarté, nous vous invitons à commencer le texte par : « Je suis contre cet arrêté et l’effarouchement des ours dans les Pyrénées. »
Votre avis doit être personnel. Il ne prendra que peu de temps en sélectionnant ce que vous souhaitez parmi les arguments ci-dessous (évitez si possible les copiés-collés).
Vous trouverez également des arguments pertinents dans l’avis du CNPN (Conseil National de Protection de la Nature, dont le rôle est de conseiller le Gouvernement) qui s’est également prononcé contre cet arrêté, ici :
Il existe d’autres solutions satisfaisantes permettant de protéger les troupeaux :
- Des protections complètes (berger + chiens de protection en nombre proportionné à la taille du troupeau + regroupement nocturne en parc électrifié) sont un préalable obligatoire à toute dérogation à la protection de l’espèce. L’arrêté est imprécis et insuffisant sur ce point, comme les précédents arrêtés, alors que de nombreux effarouchements renforcés ont été pratiqués sur des troupeaux insuffisamment protégés.
- Ensuite, en cas de dommages persistants dans les conditions de protection précédentes, des gardes nocturnes des bergers d’appui de la Pastorale Pyrénéenne sont également un préalable indispensable. Elles ne sont même pas évoquées dans l’arrêté.
L’efficacité des effarouchements renforcés, et leur valeur ajoutée, ne sont pas prouvées :
- Le taux d’efficacité de plus de 400 gardes de la Pastorale pyrénéenne depuis 2015 est même meilleur que celui de 200 nuits d’effarouchements renforcés. Ceci prouve que c’est la présence humaine qui repousse l’ours, et non pas l’arsenal pyrotechnique mis en œuvre. De plus, le rapport efficacité/coût financier est largement en faveur des bergers d’appui : les effarouchements sont un gaspillage d’argent public.
- On peut d’ailleurs constater que la forte réduction du nombre d’effarouchements renforcés en 2022, suite à leur suspension juridique, n’a pas eu d’impact sur le nombre de prédations. Celui-ci est identique à 2021, malgré l’augmentation du nombre d’ours.
L’absence de risques pour cette espèce protégée, et en particulier pour les femelles suitées n’est pas démontrée :
- Aucune étude sérieuse n’est produite par l’Etat concernant le taux de survie des portées effarouchées. La constatation faite par les effaroucheurs n’est pas suffisante : les conditions atmosphériques, le relief, les circonstances de mise en œuvre peuvent masquer des évènements. La conséquence de dommages, notamment auditifs, sur les taux de survie des oursons, peut se manifester dans les semaines qui suivent. Aucun suivi n’est réalisé concernant cette problématique : quand on ne cherche pas, on est sûr de ne rien trouver.
- Aucune valeur quantifiée du niveau sonore des cartouches à double détonation n’est produite par l’Etat. C’est pourtant un élément basique et indispensable permettant d’évaluer les risques auditifs pour une espèce dont l’audition est le sens principal, avec l’odorat.
- Le Conseil d’Etat a mis l’accent sur le risque concernant les femelles suitées pour le dernier arrêté annulé. Les effarouchements renforcés de ces dernières continuent malgré tout à être à l’ordre du jour, même si seuls les agents de l’OFB sont habilités. Les précautions mentionnées dans le texte sont un flou artistique, une simple précaution de langage sans aucune précision factuelle.
- L’absence présumée d’effet de l’effarouchement sur la population d’ours, du fait de sa croissance persistante, n’est justement pas démontrée car on observe un fléchissement de cette croissance depuis 2020 : 7 à 9 %, au lieu de 14 % en moyenne les 6 années précédentes.
- Ce dispositif n’a d’autre but que de satisfaire ceux qui pensent que la cohabitation avec l’ours ne peut se réaliser qu’à coups de fusil. Notre rapport à la faune sauvage se réglant trop souvent avec un fusil, c’est la porte ouverte à tous les dérapages.