Le loup pourra être légalement chassé au sud du fleuve Duero en Castille-Leon. Jusqu’à présent le loup pouvait être chassé au nord du Duero et était strictement protégé au sud. Quand la Junta de Castille-Leon approuvera son plan de gestion du loup en janvier 2008, l’espèce sera considérée gibier dans toute la Communauté autonome. La Commission Européenne va accepter les demandes de la Junta et du Ministère de l’Environnement qui réclament depuis 2 ans que le loup puisse être chassé pour diminuer les dommages au bétail.
Avec cette décision, qui n’est pas encore officielle, les 3 administrations rompent avec 20 années d’interdiction de chasse et mettent un terme à ce tabou.
Selon l’expert Juan Carlos Blanco, les loups ont significativement étendu leur aire de distribution depuis le milieu des années 1990 mais cette expansion s’est ensuite freinée à la frontière de la région de Madrid. L’espèce remplit maintenant les « trous ». Ces 10 dernières années, la densité des loups dans cette zone a probablement augmenté. « C’est un comportement typique : une grande expansion territoriale puis une stagnation ».
En 2003, la Junta et le gouvernement espagnol avaient déjà demandé à Bruxelles de lever l’interdiction de chasse mais 13 000 signatures en faveur des loups l’avaient empêché. Conformément à la Directive Habitats qui prévoit de tuer des loups dans des conditions bien précises, la Junta avait alors créé une unité de gardes spécialisés pour tirer des loups suite à des dommages au bétail : la patrouille lupine (patrulla lobera). La Junta ne donne aucun chiffre sur le nombre de loups tués de cette façon.
D’après Juan Carlos Blanco, quelque 200 loups sont chassés légalement chaque année en Espagne (et beaucoup plus braconnés) et pas seulement en Castille-Leon mais aussi dans les Asturies où 25 loups ont été tués entre janvier 2006 et mars 2007 par la Communauté après des dégâts au bétail. En revanche, dans la Sierra de la Culebra, de riches chasseurs paient jusqu’à 18 000 € pour tuer un loup.
L’association Ecologistas en Acción est contre cette suppression de protection : « il n’y a aucune justification. Il y a 5 ans, le parlement espagnol a voté pour inclure le loup dans le Catalogue National des espèces menacées et non seulement ça n’a pas été fait mais maintenant ils veulent étendre sa chasse. La chasse légale ne remplace pas le braconnage et le poison, elle les complète ».
Les attaques de loup sur le bétail ont augmenté mais ce n’est pas seulement du à l’augmentation de la population de loups. La décision de ne plus laisser le bétail mort dans la nature a eu un impact considérable sur la faune espagnole et a conduit les loups a attaquer plus fréquemment les troupeaux. Selon la Junta de Castille-Leon, les 1500 loups de la région tuent 2200 moutons et 220 vaches par an. D’après elle, le nouveau plan garantit la conservation du loup et réduit ses effets négatifs. Le contenu actuel du plan n’est toujours pas connu mais des sources parlent de 50 loups pouvant être tués chaque année.
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