Communiqué ONCFS, 28 janvier 2019
Claverina et Sorita désormais au cœur de l’hiver pyrénéen
Les deux ourses lâchées en octobre dans le Béarn n’étaient semble-t-il guère pressées de se mettre en repos. Si Sorita est entrée en tanière mi-décembre, Claverina a continué de prendre l’air jusqu’aux premiers jours de janvier (alors que certains ours des Pyrénées peuvent entrer en tanière dès la mi-novembre, selon les années). Il est désormais assuré qu’elles dorment, leur collier émetteur attestant une absence totale de mouvement.
La période en tanière permet à l’ours brun de passer l’hiver sans avoir à se soucier de se nourrir. Durant les trois à quatre mois que dure ce repos hivernal, l’organisme de l’animal tourne au ralenti, avec des rythmes cardiaque et de respiration très faibles et une température corporelle plus basse que la normale. L’ours ne compte alors que sur les réserves de graisse qu’il a accumulées durant l’automne pour sa survie.
Les deux ourses ont choisi des endroits bien différents pour établir leur tanière, après leur long périple en Béarn et dans ses alentours. Claverina s’est finalement arrêtée sur le sol espagnol, dans les montagnes de l’Aragon, alors que Sorita a opté pour les sommets des Hautes-Pyrénées, en France.
Ces localisations ne présagent en rien des mouvements qu’opèreront les deux femelles au cours de l’année 2019. L’expérience des précédents lâchers, réalisés par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS), montre que plusieurs mois d’adaptation sont nécessaires à l’ours pour stabiliser son comportement géographique. Il ne serait donc pas impossible de voir en 2019 Claverina et Sorita reprendre leur large exploration du territoire.
En revanche, les deux ourses devraient à terme se stabiliser sur des territoires restreints. Si les mâles vagabondent sur de larges distances, comme le démontre le suivi de l’ours Goïat équipé lui aussi d’un collier émetteur, les femelles ont tendance à se limiter à une zone plus réduite. Une ourse adulte fréquente en moyenne une centaine de km² (zone de 10km sur 10km), soit dix fois moins qu’un mâle.
Enfin, et pour rappel, il était impossible de savoir si l’une des ourses (ou même les deux) était gravide (ou pleine) au moment de leur lâcher en octobre (le gel du développement embryonnaire, ou diapose, rendant inopérant tout test de grossesse chez l’ourse). Il ne sera possible de vérifier cette donnée qu’au printemps, lors de la sortie de tanière des deux ourses, avec la présence ou non d’oursons. Les oursons (de 1 à 3) naissent en effet pendant l’hiver et grandissent à l’abri de la tanière dans les premières semaines.
Pour des raisons de sécurité, les localisations précises des tanières demeurent confidentielles.