Communiqué ONCFS, 18 mars 2019
Les analyses génétiques conduites sur les deux ourses Claverina et Sorita ont parlé. Les deux ourses avaient fait l’objet de prélèvements d’ADN (poils, salive), juste avant leur lâcher en Béarn en octobre 2018, prélèvements réalisés par les agents de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).
Les résultats indiquent que Claverina et Sorita ne sont ni soeurs, ni cousines. Cette absence de lien de parenté confirme la réussite de l’opération de lâcher au regard des objectifs du plan national Ours 2018-2028. Le principal but de l’opération étant d’augmenter la diversité génétique de la population ursine des Pyrénées, un lien de parenté entre les deux ourses aurait en effet réduit l’efficacité de l’opération.
Les deux ourses expriment aussi une nette différence dans leur façon de passer leur premier hiver dans les Pyrénées. Si Sorita n’a montré aucun signe d’activité depuis son entrée en tanière dans les Hautes-Pyrénées et semble toujours dormir, il n’en est rien pour Claverina. Cette dernière en effet, à la faveur des températures clémentes, est sortie de sa tanière à la mi-février.
Claverina, qui est toujours en Aragon sur le territoire espagnol, s’est ainsi déplacée d’un kilomètre avant de s’installer dans une nouvelle tanière. Depuis, elle alterne de brèves sorties autour de son site de couche et des retours dans son abri.
Cette activité ralentie, mais non-hibernante, n’est pas atypique pour un ours et est observée sur d’autres individus (l’ours Goïat par exemple). Les températures douces relevées depuis un mois favorisent sans doute ce comportement.
Ces mouvements permettent en revanche d’envisager avec une quasi-certitude que l’ourse Claverina n’est pas suitée. Les oursons naissent en effet durant l’hiver à un stade de développement peu avancé. Ils ne peuvent sortir de la tanière avant plusieurs semaines. Au vu de ces éléments, aucun ourson n’accompagnerait Claverina pour l’année 2019.