Le ministère de la transition écologique et solidaire vient de mettre en ligne une consultation publique concernant le nombre de loups pouvant être détruits, selon le terme consacré, du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018. Le nombre de 36 à 40 loups est indiqué.
Vous avez jusqu’au 3 juillet 2017 pour donner votre avis. Nous invitons tous nos adhérents et sympathisants à participer à cette consultation et à continuer de dire NON à cette politique d’abattage massif.
==>> L’avis défavorable du CNPN et toutes ses recommandations, trois pages de bon sens !
Voici quelques arguments. N’hésitez pas à les reprendre pour vous exprimer.
Les tirs de loups sont inutiles
36 loups ont été tués en 2015-2016 et 38 en 2016-2017. Pourtant, la prédation attribuée au loup n’a cessé d’augmenter : 8577 victimes indemnisées en 2014, 8964 en 2015 et 9788 en 2016 *. Les chiffres au 15 mai 2017 donnent déjà 2048 victimes indemnisées (contre 1650 au 15 mai 2016 et 1543 au 15 mai 2015) *. On voit bien que les tirs de loups sont inutiles.
L’expertise scientifique collective (Muséum National d’Histoire Naturelle / ONCFS), parue en mars 2017 et commandée par le ministère de l’Environnement, indique également de son côté que l’efficacité des tirs de loups pour la protection des troupeaux n’est pas prouvée. Les chercheurs s’interrogent aussi sur leurs effets contre-productifs (éclatement de la meute et donc hausse de la prédation).
Pour finir, « A partir de travaux récents en écologie de la faune et en sciences sociales, Bergstrom (2017 et articles associés) suggèrent que les méthodes non létales pour réduire les dégâts sur les troupeaux seraient plus efficaces et plus justifiables que les tirs de prédateurs. Nous ne pouvons qu’encourager les approches complémentaires » (Expertise scientifique collective sur le devenir de la population de loups en France, 2017).
Cette politique de tirs est d’autre part un mauvais signal envoyé aux éleveurs qui ne sont pas encouragés à mettre en place les mesures de protection des troupeaux.
Puisque c’est la protection des troupeaux qui incite l’Etat français à tuer des loups, nous demandons qu’enfin un bilan de l’efficacité des tirs de loups sur la prédation soit réalisé.
* Données DREAL Auvergne Rhône-Alpes
Les tirs de loups menacent la population de loups
L’expertise scientifique collective (Muséum National d’Histoire Naturelle / ONCFS) met en garde contre les tirs toujours plus nombreux. A partir d’un taux de mortalité générale de 34%, « toute population de loups déclinera et, si elle est maintenue sur cette tendance, s’éteindra de manière certaine ». Si le taux de mortalité de la population de loups était en moyenne de 22 % avant 2014, il a atteint les 34 % depuis que l’Etat français a intensifié sa politique de tirs de loup.
Au regard des lois européennes, l’Etat français doit pourtant permettre la restauration de l’espèce sur son territoire et non la limiter. 25 ans après le retour de l’espèce, le seul noyau de reproduction reste dans les Alpes. Aucune reproduction n’a été constatée dans les Pyrénées ni dans le massif Central alors que des loups ont atteint ces massifs dès les années 1990.
Un changement d’orientation ?
Puisque les tirs de loups ne font pas baisser la prédation et menacent l’état de conservation de l’espèce en France, qu’attend le nouveau ministre pour changer de cap ?
Pourquoi reprendre ce projet d’arrêté de prélèvement de 36 à 40 loups qui avait été préparé par l’ancienne ministre ?
Le 9 juin 2017 dans la Provence, au sujet du loup, Nicolas Hulot s’exprimait : « Je dois d’abord recevoir tout le monde et trouver la meilleure perspective ». Cependant, aucune association qui se consacre à la protection des grands prédateurs n’a à ce jour encore été reçue…
Il est grand temps également de stopper les tirs au hasard n’importe quand et n’importe où (loin des troupeaux ou lorsque ceux-ci ne sont plus en montagne) et par n’importe qui (les chasseurs au gré de leurs parties de chasse).