Rappelons en préambule que le loup est présent en Suisse depuis 1995 et que depuis toutes ces années, la population dépasse à peine les 10 individus. La première reproduction a été constatée (enfin !) cette année. Bref, on est loin d’une population de loup en voie de conservation. En comparaison, le loup est de retour en France depuis 1992 et on estime sa population à 250 animaux.
Malgré ces chiffres, la Suisse a toujours voulu modifier la Convention de Berne (qui est en Suisse, rappelons-le également) pour que le loup soit rétrogradé de l’annexe II (espèces de faune strictement protégées) à l’annexe III (espèces de faune protégées), afin de faciliter davantage la gestion de l’espèce, comprenez les tirs particulièrement…
Hier mardi 27 novembre, le comité permanent de la Convention de Berne a débouté la demande suisse, ne souhaitant pas que le loup soit moins protégé au niveau européen.
La Suisse souhaitait modifier l’article 22 de la Convention de Berne pour pouvoir formuler des réserves par rapport au statut de protection du loup. Mais pour le comité permanent, l’article 9 de la Convention suffit pour aborder les problèmes liés au loup en Suisse et dans les autres pays d’Europe.
La Convention a de plus élargi les interprétations possibles de l’article 9 en 2011. Celui-ci prévoit des dérogations à la protection stricte des espèces qui figurent à l’annexe II, notamment pour prévenir des dommages jugés importants si la population de loups est en bonne état. Mais c’est donc loin d’être le cas en Suisse…
La Suisse va maintenant devoir décider si elle se retire de la convention de Berne. C’est en effet l’exigence de la motion du conseiller aux Etats valaisan Jean-René Fournier (PDC)*, à l’origine de la requête auprès du comité permanent de la Convention de Berne. Pour quelques loups, la Suisse va-t-elle quitter la Convention, largement reconnue au plan international ?
Pour les associations WWF Suisse et Pro Natura, la Suisse devrait plutôt mettre en œuvre une politique pragmatique et « appliquer des solutions constructives » au lieu de « mener des combats symboliques ».
Source : ats
* Signalons au passage que Jean-René Fournier a été condamné pour l’abattage illégal d’un loup en 2011…
Voir aussi :
– Gestion du loup: la Suisse va proposer une modification de la Convention de Berne (septembre 2012)