3000 à 4000 personnes venant de toute la France et de l’étranger (Belgique, Roumanie…) et plusieurs dizaines d’associations (FERUS, SPA, WWF, LPO, FRAPNA, loup.org, Animaux en péril…) étaient présentes ce samedi 6 novembre à Paris devant le Panthéon pour dire OUI à la biodiversité et OUI à l’ours, au loup et au lynx en France.
Répondant à un appel de FERUS, du WWF et de la SPA relayé par de nombreuses associations de protection de
la nature et des animaux françaises et étrangères, 3 500 personnes ont manifesté samedi 6 novembre devant le Panthéon pour la défense des grands prédateurs. D’autres initiatives citoyennes, spontanées et associatives, ont également réuni au même moment plusieurs centaines d’hommes, de femmes et d’enfants indignés à Nice, dans le Vercors, et dans la vallée d’Aspe.
A quelques mois de la Conférence internationale » Biodiversité : science et gouvernance « , prévue en 2005 sous le haut patronage de Jacques Chirac, la France, si souvent donneuse de leçons dans les tribunes internationales pour chanter le développement durable et la protection de cette biodiversité, serait très mal avisée de donner au monde la piètre image d’un pays tuant ses loups et laissant disparaître sans rien faire ses derniers ours.
Les associations signataires, fortes du large soutien populaire exprimé le 6 novembre, exigent des pouvoirs publics :
- l’arrêt immédiat des tirs de loups comme condition à une poursuite sereine des discussions entre les services de l’Etat, la profession de l’élevage et les associations de protection de la nature afin d’aboutir à un plan de conservation et de gestion du loup conforme au droit international ;
- le lancement avant la fin de l’année 2004 d’un programme pluri-annuel de restauration de l’ours, avec des premiers lâchers dans le Béarn et les Pyrénées centrales dès 2005 ;
- le retrait de l’amendement au Code Rural permettant aux préfets, sur demande des maires, d’instituer des zones d’exclusion des prédateurs ;
- la mise en œuvre d’une politique en faveur du pastoralisme destinée à le sortir d’une crise économique dont l’ours et le loup ne sont pas responsables, et le développement d’un programme volontariste visant à permettre, comme chez la plupart de nos voisins européens, la cohabitation entre élevage et grands carnivores.
Ce contexte a conduit certains esprits échauffés à croire qu’ils étaient dans un pays de non-droit et qu’ils pouvaient en toute impunité faire des parties de chasse dans l’une des dernières zones-refuges de l’ours, aboutissant à l’assassinat de Cannelle il y a une semaine. Avant de faire volte-face et de parler de » catastrophe écologique « , la tentative dans un premier temps du Ministère de l’Ecologie de minimiser cet événement en le qualifiant seulement d’ » incident « , et en essayant de couvrir les chasseurs responsables sous le faux prétexte de la légitime défense, illustre tristement le double langage de l’Etat en la matière. Son laxisme reste patent également en matière de lutte contre le braconnage dont le loup est victime, avec des fonctionnaires beaucoup plus occupés depuis des semaines à traquer, eux aussi, cette espèce qu’ils devraient protéger.