On ne cessera de le répéter : la majorité des dégâts causés sur les troupeaux sont dus à des chiens divagants et non à des animaux sauvages tels que l’ours, le loup ou le lynx. Ce fait divers le démontre une nouvelle fois.
Lundi 20 décembre 2010, un éleveur de Robehomme, dans le Calvados, a retrouvé 42 de ses brebis mortes dans le marais, noyées suite à une attaque de chiens. Il en avait déjà perdu 75 dans l’année au cours de cinq attaques différentes.
Il raconte :
« A chaque fois c’est la même chose, les chiens de divagation s’en prennent aux brebis. Ils les pourchassent et les mordent. Elles sont apeurées, ne savent plus où aller et se jettent dans les fossés du marais de la Dives, qui sont remplis d’eau. Elles savent nager, mais pas très bien. La laine se gonfle d’eau, et l’eau est tellement froide…
Pour celles qui restent, c’est un vrai choc psychologique. Elles sont traumatisées. Elles sont restées deux jours sans manger. Mon chien ne peut même plus les approcher. Mais ceux qui ont attaqué, ce sont des chiens de divagation. Ils appartiennent à des chasseurs, des résidents secondaires, des promeneurs du dimanche… Il faut que les gens prennent conscience que la campagne, ce n’est pas la liberté pour tout le monde. »
Ce témoignage révèle une nouvelle fois l’importance des dégâts que peuvent causer les chiens divagants sur le bétail. On accuse souvent les grands prédateurs, que ce soit les ours, les loups ou les lynx d’être les grands responsables des problèmes des éleveurs et cela sert d’argumentaire pour remettre en question leur protection et leur conservation en France. On voit ici que ces accusations sont largement infondées, et pour cause, aucun de ces trois grands prédateurs n’est présent dans le Calvados. Pourtant des attaques de troupeaux y ont lieu régulièrement !
C’est pourquoi il est important de rappeler à toutes et à tous ses responsabilités : tenez vos chiens en laisse, ne les laissez pas divaguer sans surveillance, même lorsque vous êtes en randonnée, gardez toujours un œil sur eux, il en va de la pérennité du pastoralisme dans nos campagnes ainsi que de l’acceptation par le plus grand nombre de la présence des grands prédateurs dans notre pays.
Avec l’aimable autorisation de Jean-Noël Levavasseur, qui a recueilli ce témoignage pour le journal Ouest France.
Source : « A Robehomme un agriculteur retrouve 42 brebis dans le marais », ouest-france.fr (22/12/2010)
Merci à F. Mordel de nous avoir transmis cette info.