Communiqué de presse, 27 février 2006
A la fin du mois de novembre 2005, l’association FERUS (protection des grands carnivores) a adressé un questionnaire à tous les membres des conseils municipaux des 41 communes des vallées d’Aspe, d’Ossau, du Barétous et limitrophes. L’objectif était de savoir ce que pensaient réellement les élus de ces vallées de la présence de l’ours et de l’hypothèse d’un renforcement de la population d’ours en Béarn.
FERUS remercie les 54 élus qui ont répondu, qu’ils soient favorables, réservés ou hostiles. Ils ont pris le temps d’aller au fond des choses. FERUS a été étonné par ces réponses : l’ours rencontre auprès des élus béarnais la même proportion de partisans, de sceptiques et d’adversaires irréductibles qu’ailleurs dans les Pyrénées.
La disparition de l’ours dans les vallées béarnaises serait vécue comme une perte d’identité culturelle pour 52% des élus qui ont répondu, contre 44 % qui y verraient un moyen de revenir à la paix sociale voire en seraient contents.
46,5 % trouvent que l’apport de nouvelles femelles serait une bonne chose pour l’environnement auxquels s’ajoutent les 28 % qui estiment que ce serait le juste rétablissement de la situation antérieure. Soit plus de 74 % d’opinions globalement positives parmi ceux qui ont répondu à cette question. Mais 46 % ne sont pas favorables au programme actuel de renforcement, contre seulement 34 % qui le soutiennent, renforcés cependant par les 14% qui sont favorables mais sous conditions.
Même partage des réponses entre ceux qui pensent que l’ours a un avenir en Béarn (34 %), exactement comme ceux qui pensent qu’il n’en a pas, les autres s’abstenant. Et entre ceux qui estiment que l’ours pourrait favoriser l’écotourisme (oui, 36% ; non, 32% ; peut être, 16%).
Le questionnaire fait apparaître une peur de l’ours sans rapport avec la réalité (y compris la réalité vécue dans les vallées), et une certitude, l’ours est mauvais pour le pastoralisme. FERUS mesure combien les rumeurs véhiculées notamment sur les ours « slovènes » ont fini par marquer les esprits, alors que ni en France (où les ours « slovènes » n’ont absolument pas confirmé ces craintes), ni à l’étranger (où les deux autres pays européens qui ont entrepris des lâchers d’ours, Autriche et Italie, ont fait appel à la Slovénie), aucune particularité comportementale ou morphologique majeure n’a jamais pu être relevée contre ces ours.
Quant au dossier pastoral, il semble que de nombreux élus connaissent finalement assez mal la réalité des dégâts dus à l’ours (0,03% du cheptel pyrénéen) et celle des procédés qui permettent de les réduire encore ou si nécessaire de les compenser.
Sur tous ces points et bien d’autres comme le coût de ces mesures, FERUS adresse un argumentaire détaillé et rédigé à partir des commentaires des élus, à toutes les mairies ayant reçu initialement le questionnaire pour, nous l’espérons, mise à disposition des élus municipaux et de tous les habitants pour consultation. Tous les détails des réponses (sans aucune mention d’auteur) ainsi que les commentaires des élus (après avoir enlevé les quelques phrases, comme lieu de travail, commune … qui permettrait de reconnaître un élu ayant répondu) y figurent. FERUS mettra également en ligne l’ensemble des réponses (sans mention d’auteur) à son questionnaire sur son site (www.ferus.org) ainsi que l’argumentaire.
FERUS espère bien sûr que tous ceux qui militent pour ou contre le projet de réintroduction de femelles dans le Béarn et ailleurs tiendront le plus grand compte des opinions et des commentaires des élus qui pour la première fois depuis longtemps sont allés franchement au fond des problèmes.
Questionnaire élus béarnais / résultats / argumentaire (mars 2006) :