Depuis le début de l’hiver, le Dauphiné Libéré évoque régulièrement la découverte de carcasses d’ongulés sauvages, retrouvées tout près des habitations, dans différentes vallées alpines.
Ce n’est pas nouveau, mais à chaque fois que ces découvertes ont lieu dans les régions où le loup est réapparu depuis peu, elles interrogent, inquiètent, voire entraînent un début de psychose, bien entretenue par les médias : « après les animaux, ce sera les enfants… »
Il n’est pas inutile d’expliquer – simplement – pourquoi les loups se rapprochent des habitations en hiver.
En hiver, tout le monde le sait, les ongulés sauvages (cerfs, chevreuils, chamois, mouflons) descendent des hauteurs pour investir les versants sud ou les fonds de vallée, moins enneigés et où la nourriture est plus facile d’accès. C’est particulièrement vrai cet hiver, très enneigé. Ces animaux se rapprochent alors très près des habitations, sans que ça n’inquiète personne.
Le loup, tout naturellement, suit ses proies, dont sa survie dépend. Il vient donc les chasser la nuit, là où elles se trouvent, c’est-à-dire parfois tout près des habitations.
C’est ainsi qu’au petit matin, des carcasses sont trouvées, à une centaine de mètres de la dernière maison d’un hameau ou au bord d’une route.
Mais les loups ne sont pas devenus familiers ou agressifs pour autant. Ils n’ont pas été vus rôder en plein jour autour des hameaux, ne sont pas mis à faire les poubelles…
Les loups restent d’une grande discrétion, au point que leur présence n’est relevée qu’à travers ces indices indirects. Il y a bien quelques observations visuelles de loups qui sont rapportées, mais bien moins que le nombre d’indices indirects de présence.
27 commentaires sur “Des loups près des maisons : rien d’anormal !”
La présence de grands prédateurs a bien entendu ses risques. C’est un choix de société à faire: veut on vivre dans des campagnes biologiquement stériles avec 0% de risque de se faire attaquer par un grand prédateur ou bien acceptons-nous de vivre dans un environnement présentant une grande biodiversité avec un risque de succomber à une attaque de l’ordre de 1 chance sur 100 millions? Ce que je veux dire c’est que la présence de grands prédateurs présentent indiscutablement des risques mais ces derniers sont exceptionnels. Conduire ou faire du vélo est risqué, refuse-t-on pour autant de prendre sa voiture ou son vélo pour aller au boulot? La vie est une chose risquée, et parfois afin de pouvoir pleinement vivre sa vie il faut accepter certains risques…sans cela autant s’enfermer dans une bulle stérile et attendre gentiment de mourir de vieillesse sans jamais avoir pris un seul risque dans sa vie…
Il est aussi important d’accepter le fait que la chasse est indispensable afin de maintenir la méfiance envers l’homme de certains animaux potentiellement dangereux. Bien entendu cette chasse doit être régulée et ne doit en aucun cas menacer la survie des populations animales. En ce qui concerne la France la chasse est hors de question en ce qui concerne l’ours. Les populations de ces derniers sont biologiquement non viables en raison d’un nombre trop bas des effectifs, la chasse ne ferait que condamner plus vite encore ces ours. D’ailleurs il serait grand temps que des réintroductions soient faites! Tant que nous n’atteindrons pas au minimum d’une centaine d’ours la survie de la population ursine des Pyrénées n’est pas garantie. D’ailleurs la gestion de l’ours des Pyrénées est un véritable scandale de par son inefficacité.
Des loups près des maisons, c’est normal, de même que pour les ours. L’ours et le loup, comme 90 % des espèces de faune flore sur cette planète ( cerfs, vipères, rats, moustiques, ….) sont potentiellement dangereux voire mortels pour l’Homme, mais c’est négligeable par rapport aux autres sources de mortalités : maladies, accidents de voitures, de ski,…. Quand aux problèmes de prédation ou d’attaqus de loups et d’ours, etc, dans la majorité des cas, l’Homme en est responsable soit parce qu’il a été imprudent (aller nourrir à la main des ours,…) soit qu’il était ignorant des gestes à faire, mais cela s’apprend et on devrait l’apprendre à l’école ! Ah un mort par le loup en Haute Savoie ou Isère, quand bien même cela arriverait, cela ne me ferait ni chaud ni froid (excepté si c’est quelqu’un que je connais, mais je ne condamnerai pas le loup pour ça), car combien de mort par ski, par voitures par jour, et pourtant, je parle aux anti loups, vous les voyez tous les jours, vous les utilisez mais vous les condamnez pas. Vous voulez exterminez le loup, ok, mais plus de gaz, de voiture, de marche à pied, de ski, de maisons (elles peuvent prendre feu), ces objets ou activités peuvent vous tuer. D’ailleurs la vie tue (vu que la mort est sa fin) donc autant vous suicider et surtout pas d’enfant parce que cela créera un mort tôt ou tard. La peur du loup n’est pas irrationnelle, oui on doit s’en méfier car cet animal est mieux doté que nous par la nature, mais elle ne doit pas se concrétiser par une aversion des loups et leur extermination, mais par un comportement adapté envers cet animal, et non suicidaire !
Aux anti loups, je vous rassure, j’ai vu l’ours en Roumanie, j’ai marché sur des territoires à ours et loups, mais je suis debout bien vivant. J’ai failli me blesser ou mourir 2 fois déjà dans ma vie, mais….par des chutes. Pourquoi un cas d’attaque par la faune sauvage provoque l’hystérie collective, quand la voiture oules incendies de maisons tue souvent près de nous et que personne ne s’est amusé encore à demander leur suppression. Ah pour faire réfléchir, je n’ai pas de lien, mais voici en résumé la réaction d’une australienne suite à une attaque de requins dont elle a réchappée, mais bien assez gravement blessée : « Je n’ai pas de rancune envers les requins, car c’est moi qui est envahi leur territoire ». Pour le loup, c’est un peu différent, car humain et loup partagent les mêmes territoires, mais en écologie, même sur son territoire, le risque zéro n’existe pas !
Bonjour, je suis aussi natif de haute savoie, et je lis le dauphiné de temps en temps. quand on voit les mensonges qu’ils écrivent… Exemple : l’année dernière Montsapey (73) une page entière, un week-end, sur le dérochement de plusieurs dizaines de moutons, du à une attaque de loup, l’agriculteur interviewé annonçait la présence de la tanière au milieu de son alpage ect ect … Résultat, c’est une bagarre de chien du à une chienne en chaleurs ou je ne sais quoi mais aucune trace de loup au environ et voilà comment on attise la haine entre les gens avec des mensonges. Au Petit Bornand, c’est aussi le problème de la délation qui met le feu au poudre. quoi faire quand on voit quelqu’un effectuer un geste illégale. La confiance entre les personnes est rompue, si les personnes parlent aux autorités. Que ferions nous dans pareil circonstance ? Sur la route, nous voyons tous les jours des gens qui ne respect pas les règles ! Je ne suis ni pour ni contre la présence du loup, il est là et il fait parti de notre environnement naturel, il faut réapprendre à vivre avec. Le Petit Bornand c’est très beau, la montagne est encore très sauvage, il faut se servir de la présence de cette animal mythique pour en faire un atout de plus. je crois que les parcs nationaux étrangers (somiedo espagne, abruzzes italie) ont bien compris.
J’ai bien lu votre définition de la cohésion sociale : savoir vivre en société, savoir tolérer l’autre sans sortir les fusils. Je suis d’accord avec cela. C’est après que ça se gâte quand vous dites que c’est le retour du loup qui a détruit ce bel équilibre. L’animal n’est pour rien dans la difficulté des hommes à cohabiter entre eux ! Vous dites que les professionnels du tourisme sont de moins en moins bien accueillis dans les alpages, on pourrait dire aussi que les touristes sont parfois accueillis d’une drôle de manière dans certains villages (qui pourtant les font vivre). J’ai vu un jour d’été dans un village où je séjournais, en Savoie, des tags un peu partout réclamant le départ des touristes, ces « cochons pollueurs », des voitures d’habitants porteuses d’affichettes multicolores demandant l’éradication des loups, un « animateur » de centre de vacances expliquer la nature d’une manière tellement partiale qu’il paraissait être un envoyé spécial du Grand Charnier ! Je ne retournerai pas dans ce village. Quelle médiation mettre en oeuvre chez vous pour que cela se passe mieux ? Je ne sais pas, mais si les habitants de haute Savoie sont prêts à discuter du retour du loup sans s’étriper, c’est cela qu’il faut tenter. Mais en respectant aussi le point de vue des défenseurs du loup, donc sans faiblesse vis-à-vis des porteurs de fusils ! Evidemment il est aussi possible de « retrouver la paix sociale » en laissant les chasseurs-agriculteurs déglinger quelques loups supplémentaires. Vous allez avoir ce choix à faire. Bon courage à vous.
la cohésion sociale de nos villages ! sans utiliser de grandes notions de sociologie, c’est simplement le fait pour moi, que des individus qui ont choisi de vivre dans un village (ou ailleurs), soient capables d’exprimer leurs opinions sans pour autant être traité de pro ou d’anti par les autres, de tolérer l’autre et son activité, d’échanger des avis sans sortir les fusils… De savoir vivre en société. Si je pense que la cohésion sociale de nos villages de montagnes est menacé aujourd’hui, c’est que le retour du loup à des conséquences bien plus vastes sur les activités montagnardes que le pastoralisme. Les groupes de randonneurs l’été et les professionnels de l’accompagnement en montagne sont de moins en moins bien accueillis dans les alpages (stress des agriculteurs avec entre autre la gestion des Patous, qui est un problème à part entière !!!) ; les maires de nos petites communes semblent démunis sur ces sujets ; quand on est devant les faits, les assos de l’environnement « craignent » les actions de médiation sur le terrain et celà entretien le fossé qui existe avec la population et les acteurs locaux (il faut dire que parfois c’est le flou artistique avec certaines assos ou organismes !!!) ; bref, il y a un malaise qui s’amplifie et celà engendre des situations de tensions, des conflits, qui ont certes peut-être toujours existées mais qui à mon avis peuvent encore se détériorer si la médiation et la discussion n’ont pas lieu au plus près des sites de présence du loup… J’ai vu les moyens mis en oeuvre pour la réintro du gypaète sur le département : je pense que pour le loup, le compte n’y est pas encore !!!
Effectivement, il est tout à fait possible d’observer des loups en plein jour, que ce soit en pleine montagne ou même près des habitations du fait de leurs déplacements naturels ou des dérangements ocasionnés par nos activités. De nombreuses observations sont effectuées sur les routes de nuit, au petit matin ou en soirée mais elles ne sont pas rares en pleine journée. Thierry Dacko
Je crois que le loup ou l’ours ont eu surtout la particularité d’imposer d’autres acteurs sociaux dans la problématique de la politique environnementale jusque là sous tutelle étroite du monde de la chasse et des très influents groupements agricoles . Là est la rupture de l’ancien équilibre sociale du fait de l’arrivée des composantes de l’écologie comme les associations de protection de l’environnement . Cela est particulièrement évident sur le dossier ours avec le GNO où la représentativité des associations de protection de la nature est particulièrement constestée par les groupements agricoles , de la chasse mais surtout par les politiques comme le démontre le compte rendu écrit de la dernière réunion de ce Goupe National Ours . L’ordre social actuel qui ne désire absolument pas la représentativité des organisations écologistes sur ces dossiers s’en trouve de ce fait assez perturbé de cette rupture de l’équilibre des pouvoirs .
Fred, pouvez-vous nous expliquer en quoi le loup menace la « cohésion sociale » du village ? Il serait aussi intéressant de savoir ce que votre » collectif » répond aux habitants qui s’inquiètent de voir des loups » aux portes des maisons » l’hiver et qui sont sans doute sensibles au jeu des chasseurs et autres anti-loups qui ne rêvent sans doute que d’en découdre avec cet animal..
une auberge dans le Vercors au Pionnier et une carcasse de jeune biche a 100 m de l auberge
Merci Fred pour ton témoignage. Ne pas tomber dans la désinformation, d’un « côté » comme de l’autre et dire les choses comme elles sont, c’est à mon avis le meilleur moyen d’avancer le plus sereinement possible dans le dossier grands prédateurs et de trouver les solutions pour assurer une coexistence optimale entre ces espèces et les activités humaines.
salut, j’habite petit-bornand les glières, je suis propriétaire d’une auberge d’alpage (gite, refuge) à 1400 m. d’altitude. Cet hiver, j’ai vu les loups 3 fois autour du hameau ou je suis le seul résident permanent (hiver route enneigée sur 3 km pour accés) dont une fois à 100 m. de mon chalet, à la tombée de la nuit (un gros mâle semble t-il), et une fois 2 loups qui ont traversé l’alpage enneigé (environ 1,20 de neige cette année) en plein jour à environ 200 métres du chalet. A la fin de l’été dernier, des attaques répétées ont eu lieu sur un troupeau de chèvres qui paturait en limite de hameau, en pleine journée !!! Alors quand certain annonce qu’il est rare voire impossible d’avoir une rencontre en plein jour, merci de me dire où vous habitez et de prendre du recul sur certains propos. Je suis ni pro ni anti-loup, je veille simplement à ne pas tomber dans la connerie et ne pas céder aux effets de groupes corporatistes. J’ai travaillé 5 ans dans les réserves naturelles de montagnes et en étant en contact permanent avec beaucoup de professionnels du milieu montagnard, je commence à me faire une idée de la situation du retour des grands prédateurs. Ce qui frappe le plus aujourd’hui dans le village, c’est effectivement les indices de présences de plus en plus fréquents « aux portes des maisons ». Ne pas tomber dans le jeu des chasseurs et autres anti-loup c’est ce que nous avons choisi avec d’autres habitants, et nous mettons en place un collectif pour mieux informer la population et assurer un rôle de médiation dans notre village (certainement mise en place d’action pastoraloup cet été..). Ce qui me semble être en jeu aujourd’hui, c’est la cohésion sociale de nos villages de montagne et donc directement leur avenir !!!
@ Gisèle a écrit : Pour les poubelles c’est pareil, il y a nos déchets mais aussi les rongeurs et autres animaux, qu’ils vont attirer…. L’habituation ne concerne pas que le rapport loup /l’humain….. C’est cela que je tente d’expliquer.
Puisque tu reparles de « poubelles » je reprends, mon dernier post sur le sujet « 3 ème relaxe spout l’éleveur… »
Bon exemple, je ne crois pas, décharge publique certes, mais décharge controlée ou l’on ne jette que la feraille, les papiers, la végetation, les emcombrants pas de déchets organiques ménagers)je ne crois pas que cela interesse le loup… 🙂 c’est vraiment « par hasard » qu’il ce soit fait percuter là par une automobile, il était plutôt en phase de dispersion, mais juste pour le « fun » une fois que nous étions avec Mickael en « vadrouille » dans le Vercors, « on » mous avait bien signalé que le loup avait « sauté » du côté de Combovin et Chabeuil, donc les agriculteurs du coin avaient eux aussi l’information…
Il ne faut pas « interpreter ce qu’écrit le « Daubé » sinon le but recherché est atteint c’est à dire laisser croire à la population que le loup rôde la nuit près des déchatges…mais ici je le répète, la « décharge » est fermée par un grillage haut de 2 m, c’est un endroit ou l’on entrepose plutôt les matériaux à recycler…et je ne pense pas qu’il existe maintenant en France beaucoup de « décharges » pour les déchets organiques à ciel ouvert, on incinère…donc le loup rôdant près des « décharges » cela fait pour moi 19 ème siècle…
Maintenant les ongulés sont en augmentation un peu partout en France, dans certaine région la densité est telle, qu’il n’est plus exceptionnel de trouver des animaux morts en se baladant dans la Nature. En montagne le taux de mortalité du à l’enneigement, à la multiplication des ceux-ci et par conséquent au manque de nourriture, augmente à la fin de l’hiver. La rigueur du climat en hiver et la durée de l’enneigement, conditionne très largement l’importance de la mortalité. Alors pour éviter cela car il y aurait manque de gibier, a tirer à l’ouverture, les chasseurs le nourrissent lorsque l’enneigement est assez important et l’hiver rigoureux, c’est ce qui se passe au petit-bornand…dixit le Dauphiné…et ils attirent les ongulés près des habtations (on ne va pas transporter le fourrage à des kilomètres…) le gibier moins méfiant s’habitue et le loup grand opportuniste suit le mouvement…pour ma part il n’y a donc pas « habituation » du loup, si l’on dit ça on prend le problème à l’envers !!
Tu as raison Michel de soulever ce point : le nourrissage. Il fait parti de l’habituation (positive), pour le vieux chamois et pour le prédateur qui va le suivre. Quand on donne des graines aux petits oiseaux …C’est pareil leurs prédateurs suivent. Personne n’y fait attention (regarde les nichoirs proposés en jardinerie…..un chat peut y grimper) mettre le casse croute pour l’un à un endroit, c’est faire venir à cet endroit le « casse croute » du suivant ….
Pour les poubelles c’est pareil, il y a nos déchets mais aussi les rongeurs et autres animaux, qu’ils vont attirer…. L’habituation ne concerne pas que le rapport loup /l’humain….. C’est cela que je tente d’expliquer.
C’est dingue, certains (que ce soit en Hte Savoie où ici dans le Vercors) ne semblent plus fermer l’oeil de la nuit à cause du grand méchant loup qui hante nos montagnes ! Mais apparemment cela n’effraie personne de côtoyer des chasseurs en forêt ni même de vivre à côté de nos compagnons les chiens ! Or si on fait un rapide petit bilan, les chasseurs sont responsables d’à peu près 250/300 morts pour les 10 dernières années (à raison de 30 accidents mortels/an en moyenne !) et les chiens sont responsables chaque année de nombre d’attaques sur des personnes allant de la simple morsure au lynchage sévère ! Avec le loup, on est donc en face d’une peur totalement irrationnelle, irascible et sans aucun fondement ! C’est un peu comme la peur de l’avion, nombre de personnes sont terrorisés à l’idée qu’un avion puisse se cracher mais ces mêmes personnes prennent leur voiture tous les jours sans même réfléchir ! Or quand on sait que chaque année en France 3000 personnes (mais il y a peu encore 8000 !) décèdent lors d’accident de la route et que les victimes de crashs aériens en France représentent tout au plus quelques dizaines de victimes, il y a de quoi se poser des questions ! Perso, l’idée d’avoir un accident en voiture, j’y pense régulièrement et l’idée de me prendre une balle perdue en forêt également, par contre ni le loup ni l’avion ne me préoccupent !! Ca s’appelle simplement de la rationalité !
Le dauphiné Libéré : Un chamois victime de l’attaque d’un loup ? par La Rédaction du DL | le 31/12/08 à 05h55 :
» À ses pieds, gît la carcasse du chamois, qui lundi encore, pâturait sous les fenêtres de son chalet à l’entrée d’Usillon. Un véritable spectacle de désolation pour cet amoureux de la nature qui, été comme hiver, surveille derrière ses jumelles la faune sauvage, et qui, dès les premiers frimas venus, distribue des victuailles à ses protégés. Le « vieux bouc », comme il le surnommait, a été victime, dans la nuit de lundi à mardi, d’une attaque violente »
Rien à ajouter…Je trouve qu’il devrait peut-être mettre le foin au milieu de la rue principale !! Ce ne sont pas « les poubelles » qui attirent le loup !! Comme le dit Jacques nous ne sommes plus au moyen-âge, il faur arrêter de se faire du cinéma…Quand au risque zéro, c’est comme pour les attaques de troupeaux, c’est vrai, cela n’existe pas…
« @ Gisèle : l’étude faite par Erik Zimmen en Espagne, caché dans des meules de foin,il avait étudié les allers et venues des loups »
En Espagne, il y pès de 2 000 loups, c’est en plaine que Zimmen a fait ses obervations, pas dans le désert, puisqu’il rapportait que dans les tanières des loups on trouvait pas mal de restes de chats et de chiens…ce n’est pour cela qu’il y a des accidents avec les humains…
Pour un petit complément d’informations , les cadavres d’humains dans les temps anciens (ou même actuellement sur certains conflits meurtriers) sont « consommés » par beaucoup de carnivores , les loups ou ours bien entendu mais aussi les renards , chats , chiens , mustélidés , corbeaux , oiseaux carnivores et charognards . La conscience collective ne semble avoir retenue que les loups qu’elle a d’ailleurs élevée au rang de prédateur de l’espèce humaine pour mieux diaboliser le carnivore dans le sens religieux du terme . Actuellement on ne semble pas avoir beaucoup progresser par une désinformation à l’origine religieuse mais reprise sous une forme « modernisée » par des intérêts corporatistes .
Jacques, j’ai bien lu votre message et en entier. Vous avez raison de soulever mon imprécision, donc je complète Je ne partage pas votre conclusion.
Si actuellement la population de Haute Savoie ne court plus les risques que vous décrivez , (je ne contredis pas votre argumentaire), je ne ferme pas les yeux sur d’autres possibles…..
Si chercher la petite bête, permet de protéger la « grosse bête »…
Guenièvre
Réponse à Gisèle (message du 27 à 13h39) . Vous cherchez un peu la petite bête, non ? Relisez mon message : J’ai dit » actuellement » parce que juste avant je parlais du moyen-âge, des loups et des chiens qui déterraient les morts dans les cimetières, de la rage etc… Tout cela n’étant plus vrai aujourd’hui, le risque ou le danger que j’évoquais n’existent plus actuellement… Pour savoir si ces fléaux reviendront un jour… consultez une voyante ! Pour plus de compréhension, je remet ci-dessous la totalité du paragraphe qui vous a posé problème :
» L’animal n’ a pas changé, (…) Seul son comportement peut varier en fonction de l’évolution de son environnement : il ne mange plus de cadavres sur les bords des routes parce qu’il n’y en a plus, il ne déterre plus les morts dans les cimetières (les chiens le faisaient aussi) depuis qu’on a inventé les tombes bien fermées, il ne mange plus les enfants à demi mourants égarés dans la campagne comme au moyen-âge… Les écrits anciens sur le loup sont riches d’enseignements, à condition de savoir les décrypter un minimum.. En résumé, disons que les habitants de haute Savoie n’ont rien à craindre actuellement de la présence de cet animal dans la nature «
je renvoie à l’étude faite par Erik Zimmen en Espagne, caché dans des meules de foin,il avait étudié les allers et venues des loups.
Pour répondre à Cpat L’habituation ne conduit pas systématiquement à une agression. C’est un facteur aggravant dans le risque de testing ou d’agressions dans les rencontres humains/loups. je citerai David Mech à Ellesmere aussi :
« All in all, I have worked and lived around 16 of these Arctic wolves, and none has ever made me feel afraid of it. One got into the habit of lying outside my tent like a dog while I slept. Another let me sit among her pups and take notes while she nonchalantly howled only a few feet away. Others once stuck their heads inside my tent and pulled my sleeping bag out ; fortunately I was watching from a distance and was able to get them to drop it by letting out a sharp hoot. »
Habituation ?..
« Donc je trouve remarquable que face à des loups n’ayant pas peur de l’homme, qui ont le temps de « familiariser » à la présence humaine… les équipes de scientifiques et de photographe/cinéaste reviennent saines et sauves. (et je précise que les loups arctiques sont nettement plus gros et plus puissant que les loups d’origine italienne présent dans les Alpes) »
Remarquable ? non ! C’est logique à mon avis. Les scientifiques possèdent une connaissance plus grande des comportements lupins, et ne se contentent pas de ne considérer que les comportements généraux, mais ils tiennent compte des « rares cas » dans leur analyse des réactions à avoir en cas de rencontres. Ils connaissent en plus les recommandations.
Cependant, pour être complet en parlant d’Ellesmere, ne pas oublier de citer aussi le cas de Dawson et Hutchinson, scientifiques aussi. Ce n’est pas parce qu’il n’y a pas mort d’homme que la rencontre est sans surprise. C’est dans le rapport NINA page 32 du pdf. en ligne sur FERUS . Un randonneur ou un villageois aurait il eu la même réaction que le scientifique averti et qui lui va à bas pour ces rencontres ? j’en doute.
Pour ceux qui l’ont vu, le documentaire sur les loups côtiers diffusé à plusieurs reprise sur différentes chaîne TV. Les loups en effet s’éloignent de la tente des chercheurs, mais ils ne fuient pas, ils reviennent…Ensuite ils s’en prennent au micro, puis au zodiac….Habituation ?….et testing ?..
Pour la taille, un caniche donc devrait mordre moins souvent qu’un gros chien selon ton raisonnement ? ..or ce n’est pas le cas….
Le commun des mortels a en plus un handicap de taille, on lui rabâche depuis plus de 10 ans que le loup a peur de l’homme et qu’ils fuit !…
Pour répondre à l’article mis en ligne :
‘Mais les loups ne sont pas devenus familiers ou agressifs pour autant. Ils n’ont pas été vus rôder en plein jour autour des hameaux, ne sont pas mis à faire les poubelles…’
Le risque n’existe donc que le jour ? et encore quand ils viendront faire les poubelles ? Le jour commence et finit quand ?…..c’est pour le moins ambigu. Et voila qui va rassurer à tort ceux qui travaillent de 9h à 18h mais beaucoup moins ceux qui travaillent de nuit !!
Enfin une question pour Jacques
‘En résumé, disons que les habitants de haute Savoie n’ont rien à craindre actuellement de la présence de cet animal dans la nature.’
Actuellement => donc aucune rencontre fortuite dans la nature n’est possible ?aucune ne peut déraper ?….Sur quelle base pouvez vous être aussi affirmatif ? Pouvez vous affirmer, que ce soir, demain, dans une heure, il n’y a aucun risque d’incident ou accident possible au cours d’une rencontre loup/humain ?
Si actuellement les habitants de Haute Savoie n’ont rien à craindre, quand devront ils commencer à le faire ?…
Ne pas tomber dans la paranoïa je suis d’accord,mais le problème « des esprits peu informés » est qu’ils le sont avec les informations qu’on leur donne….et quand ils ameutent , il n’y a pas que de faux arguments…et si en plus on ne leur dit pas tout, on est bien avancé !…exemple le gars relaxé !…si on lui avait dit que les loups essaiment, et que de ce fait , il pouvait y avoir cette espèce protégée même près de chez lui, il ne pourrait en faire un argument de défense.
Donc,il va de soi que je ne peux qu’être d’accord avec vous sur le point suivant
‘Il serait temps que les autorités (et les associations) expliquent ce qu’est réellement le loup, en amont, c’est-à-dire dans les régions pas encore recolonisées’
A condition que l’information ne soit pas tronquée ni dans un sens ni dans l’autre
Guenièvre
A chamois d’or : Primo : A priori, si je ne me trompe pas, Lans en Vercors (lieu du reportage et à 10 km de chez moi !) est en Isère et les « ploucs du coin » sont des gens que je connais pour certains et aux vues de leurs commentaires en face de la caméra de France 3, « ploucs » serait presque un compliment ! Deuxio : Habitant de la ville ? Si vous considérez que le hameau de Bois Barbu (50 habitants) à Villard de Lans à 1150 m d’altitude et au bord de la réserve naturelle des hauts plateaux du Vercors est une ville alors j’y comprend plus rien…
Comme dit le proverbe : « il faut parfois savoir tourner sa langue 7 fois dans sa bouche avant de parler… » Amicalement BoisBarb
Cela dit, le « plouc » que je suis se sent aussi insulté quand je lis sans cesse que je suis un « escrolo citadin amateur de Bambis et de loulous » et que dans ma camionnette blanche j’ai relaché des loups (même qu’ils ont un puce dans le coup etc etc …) . Un peu de mesure dans les propos ne ferait pas de mal ! avec un petite préference pour le gars qui n’as pas de fusil car c’est moins dangereux pour tout le monde.
Chamois d’or » a raison, ce n’est pas en insultant les » ploucs du coin » qu’ils comprendront plus vite..
Revenons au sujet : le loup est-il capable de familiarisation et peut-il être dangereux pour l’homme s’il s’approche des maisons ?
Le sujet n’est pas nouveau et il faisait déjà couler de l’encre au XIX ème siècle et avant. Mis à part les périodes d’épidémies de rage qui faisaient du loup et du chien des animaux dangereux pour l’homme, les anciens n’avaient pas peur du loup. L’animal était considéré comme peureux (on pouvait le faire fuir facilement) et on le remarquait seulement lorsqu’il s’approchait, l’hiver, des habitations, pour essayer d’y trouver de la nourriture (non, pas pour y manger des grands-mères, mais pour y attaquer des chiens, ou des animaux domestiques mal gardés).
L’animal n’ a pas changé, il est toujours susceptible d’apparaitre dans des coins où on ne l’attend pas. C’est d’ailleurs ça qui est marrant. Seul son comportement peut varier en fonction de l’évolution de son environnement : il ne mange plus de cadavres sur les bords des routes parce qu’il n’y en a plus, il ne déterre plus les morts dans les cimetières (les chiens le faisaient aussi) depuis qu’on a inventé les tombes bien fermées, il ne mange plus les enfants à demi mourants égarés dans la campagne comme au moyen-âge… Les écrits anciens sur le loup sont riches d’enseignements, à condition de savoir les décrypter un minimum..
En résumé, disons que les habitants de haute Savoie n’ont rien à craindre actuellement de la présence de cet animal dans la nature. Ceux qui veulent faire passer le « chasseur » de loup, récemment pris la main dans le sac, pour un sauveur de l’humanité le font pour des raisons qui n’ont rien à voir avec la nature normale de cet animal..
Il serait temps que les autorités (et les associations) expliquent ce qu’est réellement le loup, en amont, c’est-à-dire dans les régions pas encore recolonisées : Massif central, Alsace, Bourgogne etc.. Sinon, à chaque fois que Canis lupus sera aperçu dans un nouveau département, on entendra certains esprits peu informés ameuter à nouveau inutilement les foules..
BoisDarb , » les ploucs du coin » que vous insultez sont des savoyards ! Vous insultez aussi en meme temps touts les habitants du Petit Bornand et les hauts savoyards . Vous vous prenez pour qui a insulter comme cela les gens de ce village ? parce que peu etre vous habité en ville et que c’est un village d’arriérés ruraux qui se posent la question sur la présence du loup autour de leur village ?
Vous ne faites pas avancer le dossier en méprisant comme cela les habitants locaux !
Avez-vous lu ceci :
http://thierrydacko.typepad.fr/grandeurnature/2009/02/valloire-le-loup-malgr%C3%A9-son-absence-une-fois-de-plus-boucemissaire.html
Extrait :
« Valloire : le loup malgré son absence est une fois de plus montré du doigt !!!
Psychose collective !!!
On n’en sort pas, le loup absent depuis presque 2 ans de Valloire et des communes voisines de la rive gauche de l’Arc est une fois de plus le responsable de tous les maux !!!
Un animal mort sur une piste de fond, un autre sur le bord d’une route, encore un autre sur un itinéraire raquettes : c’est le loup !!! Certains n’ont que cela à la bouche sans se poser la moindre question !
La nouvelle se propage à la vitesse de l’eclair dans le village, le loup est là, pas un loup mais des loups, des hordes de loups !!! »
[…]
Cela donnera un peu plus de poids à l’article de Mathieu…
On ne peut être que d’accord avec la conclusion de l’article de de Diane K. Boyd :
« La population doit être mise en garde et assurée que les pratiques (respect, application, utilisation) des mesures raisonnables de précaution sont le seul moyen efficace de prévenir les conflits avec les loups.
Désormais, le maintien de l’équilibre entre humains et expansion lupine sera le véritable challenge pour une conservation significative. »
Mais il ne faut pas que (comme le voudrait les chasseurs, le grand charnier, les tabloïds locaux (Dauphiné Libéré…au hasard et certains éleveurs) cela tourne à la psychose pour mieux pouvoir éradiquer Canis lupus, c’est cela le problème qui se pose pour l’instant…le refus de tout dialogue (su ce n’est celui du fusil) de la part de ces gens là. Ce n’est pas le momment de faire un mélange des genres…pour l’instant les personnes responsables de la gestion du loup, j’ai bien écrit responsables, en France ne disent pas autre chose que Diane K. Boyd…
Et je permet de citer l’exemple des loups de l’île d’Ellesmere, dans l’extrême Nord canadien :
Dans les années 1980, le photographe et naturaliste Jim Brandenburg et le biologiste David Mech, sont partis filmer et étudier, pendant des semaines, une meute de loups sur cette île. Les loups qu’ils ont rencontrés – bien que totalement sauvages – n’avaient absolument pas peur de l’homme, car ils n’ont jamais été pourchassés, et peut-être même qu’ils n’avaient jamais vu d’êtres humains auparavant ! Pourtant, bien qu’isolés face à une meute, bien qu’ils se séparaient souvent, et bien qu’ayant installé leur campement (dans des tentes) non loin de la tanière des loups, à aucun moment David et Jim ne furent inquiétés (tout cela est visible dans le documentaire qu’il on tourné). Et encore aujourd’hui des observations se poursuivent, comme cela à été dit sur ce site : http://www.ferus.org/spip.php?artic… .
Donc je trouve remarquable que face à des loups n’ayant pas peur de l’homme, qui ont le temps de « familiariser » à la présence humaine… les équipes de scientifiques et de photographe/cinéaste reviennent saines et sauves. (et je précise que les loups arctiques sont nettement plus gros et plus puissant que les loups d’origine italienne présent dans les Alpes)
Ce qui est vraiment lourd, c’est la surmédiatisation d’un évènement si banal ! Non seulement pour le Dauphiné Libéré mais aussi pour France 3 (notamment l’édition Alpes dont le parti pris anti-loup est sidérant !) qui fait sa Une sur une biche tuée par le loup, reportage qui est même passé sur l’édition nationale de 12h30 aujourd’hui ! Si au moins le reportage était accompagné de personnes compétentes, mais non, on va interviewer les ploucs du coin qui connaissent autant le loup que moi l’hymne national uruguayen ! A entendre certains, c’est à se demander s’ils osent encore s’aventurer à l’extérieur de leur maison !
Rien d’anormal mais qui devrait faire réfléchir…. Probablement que cet article sur Loup.org a échappé à votre attention, car votre connaissance des comportements lupins ne vous permettrait pas de vous réfugier, comme le commun des mortels, derrière le fait que ces comportements sont le faits de loups aux USA, donc impensables pour les loups, qui sont sur le territoire français. Ce n’est qu’une question de temps.
« L’habituation du loup en tant que question embarrassante pour sa conservation
Historiquement, la crainte principale du loup (canis lupus) qui résultait de la prédation sur les animaux domestiques et de possibles incidents envers des personnes, a conduit à une chasse (avec prime) généralisée dans tout l’ouest des USA de la fin du 19e jusqu’au début du 20e siècle, et a débouché sur la complète éradication des loups d’Amérique du Nord de leur aire de répartition historique.
Cependant, au milieu du 20e siècle, le regard porté sur le loup a changé. Aux USA, les loups ont bénéficié d’une protection fédérale grâce à la loi de 1973 qui lui donnait le statut « d’espèce en danger » (« endangered speces act »). De part la combinaison de divers éléments, tels que l’augmentation de l’intérêt du public, des dispersions naturelles, de réintroductions menées à bien, ces prédateurs, si controversés, ont cru en nombre et réintégré certaines de leurs anciennes zones de répartition originelle.
Le rétablissement des loups a été considéré comme un des efforts de restauration les plus réussis de la fin du siècle dernier. Les loups ont donc fait un retour stupéfiant dans le Montana, l’Idaho, le Minnesota, le Wisconsin et le Michigan. De plus, les populations de loups sont aussi en expansion au Canada et dans plusieurs pays européens tels que la France, la Suisse, l’Italie, la Norvège et la Suède. Par contre, nous n’avions pas anticipé une problématique surprenante à cet état de fait, qui est, que les loups ont prouvé, qu’ils étaient plus adaptables, que ce que l’on ne le pensait au préalable, et maintenant ils parviennent souvent à vivre à proximité des humains. Cette expansion continue des populations humaines, dans les zones non urbaines, a eu pour résultante une augmentation des conflits loups-humains. Les espèces de la faune sauvage habituées aux activités humaines et aux humains eux-même ont fait que les rencontres sont devenues plus fréquentes. Ceci explique que les ressources visant à leur réintroduction sont maintenant souvent réinvesties dans des actions de gestion et de contrôle des loups.
Le 26 avril 2000, un loup bien portant a attaqué un enfant de 6 ans à Ice Bay, Alaska. Le loup a été tué et le garçon a du subir une intervention requérant quelques points de suture et a complètement récupéré de ses blessures. Cet incident d’Alaska fut si inattendu, qu’il fut rapporté par les journaux à travers tous les États Unis. Chaque année, quelques personnes sont blessées, parfois mortellement, par des coyotes, des ours noirs, des grizzly, des pumas, des cerfs, des élans. Alors que les loups tuent souvent de grandes proies, les attaques à l’encontre d’humains sont très rares. Par contre, la fréquence de ces rencontres en Amérique du Nord a augmenté au cours de ces trois dernières décennies. Les personnes prônant la protection du loup sont concernées car une augmentation de ces rencontres peut avoir comme résultat des interactions pouvant porter préjudice à des humains, et à la réapparition d’une « peur du loup » accrue et exagérée, avec en finalité une augmentation de loups éliminés. Ici j’examine les causes de ces incidents et discute des effets conflictuels en rapport avec les efforts de préservation.
Le loup a évolué pour devenir un « grand prédateur » ce qui lui permet d’augmenter ses chances de survie par l’exploitation opportuniste de ressources, incluant celles trouvées dans de nouveau cadre de vie et en s’appropriant les prises faites par d’autres prédateurs. A l’heure actuelle, les loups d’Amérique du nord ne sont pas effrayés par les humains et régulièrement investissent leur lieu d’activité et leurs camps au point de devenir une nuisance (Hampton 1997). Plusieurs « broussards », tels que Lewis et Clark ont rapporté des cas de loups parfaitement visibles et ne montrant aucun signe de crainte (DeVoto 1981). La plupart du temps, le loup était décrit comme audacieux et exécrable, il était par contre rarement décrit comme une menace potentielle envers l’humain.
Lorsque les campagnes d’éradication du loup commencèrent à la fin du 19e siècle, les loups curieux disparurent, ceux accessibles furent empoisonnés et quelques loups craintifs survécurent dans quelques régions. En 1940, l’intensive éradication avait réduit l’aire de distribution du loup au USA de près de 98%, ne restant aux loups que quelques zones la ou il y avait absence de conflit entre humains et loups. La complète éradication du loup approchait de son but ultime, les derniers survivants étant très discrets et « invisibles » (Young 1970)
Au début des années 70, la forte haine anti-loup fut modérée par la prise de conscience écologique et contre balancée par l’émergence d’une idéalisation allant parfois jusqu’à l’adoration pro-loup. La phrase » il n’y a aucun cas documenté de loup sain ayant attaqué un humain en Amérique du nord » devint le mantra d’individus essayant de créer une image plus positive du loup. Ces programmes d’éducation contribuèrent grandement à faire changer l’attitude du public et à renforcer les efforts de protection du loup. Les hybrides chien-loup et les loups apprivoisés devinrent populaires, et les gens commencèrent à idolâtrer le loup pour sa « sauvagerie », son ingéniosité, ses relations amicales envers l’humain. Au final, le loup « invisible » des aires de distribution, d’où il fut éradiqué, a donné naissance à une vision transfigurée dans la mémoire collective moderne représentant un « loup normal ». Mais est ce que ces visions du loups sont plus une fiction de notre imagination sélective qu’une représentation fidèle de toute la complexité écologique de ce carnivore ? Allons nous desservir le loup en créant des extrapolations irréelles telles que le loup est un animal sans danger séjournant uniquement dans des zones sauvages ? Pour répondre à ces questions, nous avons besoin de comprendre les loups et les moyens de sauvegarde de manière plus approfondie et largement plus détaillée.
L’histoire de la protection du loup est remarquable mais pas surprenante. Historiquement les loups avaient la plus vaste distribution géographique que n’importe quelles autres espèces de mammifères terrestres, à l’exception des humains, et occupaient la plupart des biotopes. Ils requièrent seulement deux composants du biotope pour pouvoir y vivre : (1) un approvisionnement suffisant constant tout au long de l’année d’ongulés, et (2) ne pas être soumis à un trop important harcellement de la part des humains. Les loups chassent obligatoirement en mode coopératif, ce qui requiert un travail d’équipe efficace et un haut niveau de sociabilité structurée par une hiérarchie au sein de la meute. Chaque meute étant composée d’individus ayant un large panel de réactions permettant d’accomplir leurs différents rôles au sein de la meute, l’éventail allant du fuyant soumis à l’intrépide dominant. Les loups ont une importante plasticité autant au niveau réactionnel, morphologique que génétique (Boyd et al. 2001) qui leur permet cette adaptabilité à vivre dans des environnements diversifiés. Cette variabilité, en combinaison avec un haut taux de fécondité, a permis dans un laps de temps relativement court d’augmenter de manière significative leur population.
Cette sociabilité et cette plasticité du loup a permis sa domestication il y a au moins 14000 ans (Morey 1994) et peut être même il y a 135000 ans (Vila et al 1997,1999). Les chiens sont le résultat phénotypique de cette forte variabilité produite par la sélection artificielle faite aux loups par les humains. La hardiesse de certains loups dans la nature ont du faciliter l’apprivoisement par des humains et éventuellement un partenariat lors de chasse, de lien de camaraderie, d’éboueur des campements humains. Alors, est ce si surprenant que des complications apparaissent, lorsque des loups coexistent avec des humains ?
L’expansion de l’aire de répartition a causé une augmentation de rencontres entre loups et humains et généré une inquiétude pour ceux, qui en font la conservation et la gestion. Seulement deux rapports de rencontre loups-humains ayant eu pour résultat des blessures ont été publiés dans la littérature scientifique entre 1900 et 1985 (Peterson 1947 ; Jenness 1985). Par contre depuis 1985, plusieurs attaques apparemment délibérées de loups ayant pour résultat des blessures ont été répertoriées en Alaska (Ice Bay voir ci-dessus, Vargas Island (Colombie Britanique), Algonquin Park (Ontario, 5 attaques différentes), et en Inde. Les attaques en Inde furent les plus dramatiques et graves : à Uttar Pradesh sur une période de deux ans (1996-1997), un ou des loups ont tué ou blessé 74 personnes, des enfants de moins de 10 ans pour la plupart (Mech 1998). Cela ressemble à la Une d’un journal à sensation, ce n’est pas le cas, car ces attaques sont confirmées par des documents officiels émanant des autorités. Plusieurs facteurs doivent cependant être pris en compte, tels que le manque de proies sauvages à disposition, les troupeaux domestiques, qui sont bien protégés, et beaucoup de jeunes enfants jouant au voisinage des loups.
Le facteur commun de presque toutes ces attaques de loups rapportées est que les loups étaient devenus incroyablement intrépides vis-à-vis des humains (peut être du à une pénurie de nourriture ou peut être une nouvelle stratégie d’exploitation des ressources apportées par les humains dans ces zones retirées). Les loups d’Amérique du nord, impliqués dans les récentes attaques, avaient été vus régulièrement, soit volant des effets personnels, mordant les pneus, explorant les zones de campements et quelques fois obtenant de la nourriture – réactions pratiquement identiques à celles faites par les « broussards ». Les loups de l’Algonquin et de Vargas présentaient des réactions de franche hardiesse, cela déjà des semaines ou des mois avant que l’attaque arrive. Par conséquent, ces blessures auraient probablement été évitées, si l’humain avait considéré le loup en tant que prédateur de la faune sauvage plutôt que de vouloir ne le regarder que comme un visiteur porteur de sensation palpitante.
L’objectif de cet essai n’est pas de relancer une peur du loup, mais bien de rendre compte d’une problématique bien réelle et grandissante, qui concerne les loups (ainsi que beaucoup d’autres espèces) – Comment peuvent coexister humains et loups dans un environnement de plus en plus colonisé par l’humain ? Le challenge des personnes concernées par cette conservation et cette gestion est à présent d’éviter de relancer une « peur du loup » populaire, tout en donnant une image réaliste des réactions lupines dans l’espoir de réduire les conflits entre humains et loups et subséquemment une mortalité lupine.
Alors que le loup s’adapte rapidement à des changement dynamiques, cette adaptabilité n’est pas vraie chez l’humain, qui domine les zones de recolonisation. Les loups ont trouvé de nouvelles ressources de nourriture de lamas et de chèvres naines dans les petits ranchs, qui ont une superficie de deux à dix hectares dans l’ouest de USA. Les chiens de bergers de types pyrénéens et anatoliens, qui gardent ces troupeaux, sont tués par les loups territoriaux. Les animaux familiers ont été surpris et capturés par des loups aux portes des propriétés, et incroyablement, les loups passent inaperçu pour les gens visitant les parcs nationaux. L’habitant de la faune sauvage s’adapte assez bien aux zones occupées par l’humain. Le paradoxe est, que nous avons géré la sauvegarde du loup avec un tel succès, que les situations de conflit arrivent de plus en plus fréquemment et nous devons anticiper le possible effet boomerang pour éviter un glissement vers un retour à une ferveur anti-loup. De nouveaux efforts d’éducation du public à propos de la nature du loup, en insistant particulièrement sur les différences, qu’il y a avec le chien domestique semblent être efficaces. La population doit être mise en garde et assurée que les pratiques (respect, application, utilisation) des mesures raisonnables de précaution sont le seul moyen efficace de prévenir les conflits avec les loups. »
Désormais, le maintien de l’équilibre entre humains et expansion lupine sera le véritable challenge pour une conservation significative.