Les faits : Le 15 août dernier, dans le Trentin italien, une ourse baptisée Daniza a semble-t’il voulu protéger ses 2 oursons de l’année, et s’en serait pris à un ramasseur de champignons. Ce dernier aurait repéré la petite famille d’ours et se serait caché derrière un arbre pour pouvoir l’observer plus longuement et/ou pour s’enfuir ultérieurement. Ce comportement est considéré comme imprudent (–> recommandations) : en effet, une ourse qui sent une odeur étrangère sans pouvoir l’identifier va l’interpréter comme un danger pour elle et ses petits. La réaction de l’ourse, dans ce qui ressemble davantage à une charge d’intimidation qu’à une attaque et lorsqu’on l’analyse dans sa signification biologique, est tout à fait normale. Souffrant de blessures mineures (légères griffures et morsure au pied), l’homme a été transporté à l’hôpital.
Ce que dit le protocole : Selon le protocole, pour ce genre de faits, une opération de capture de l’ourse doit être immédiatement déclenchée, voire même son abattage si la capture s’avère dangereuse. Daniza est une ourse de 18 ans bien connue des services de la faune, elle fait partie des ours slovènes réintroduits en 2000. Le ministère semble vouloir laisser en liberté les oursons de Daniza ; c’est la meilleure des solutions pour eux : coin riche en nourriture, hivers pas trop rudes. Le devenir d’un ours sauvage n’est pas la captivité.
Une mobilisation sans précédent pour sauver Daniza : En quelques heures, Daniza est devenue une super star du web, les réseaux sociaux se sont enflammés pour prendre sa défense et protester contre la décision de la province du Trentin.
– Une pétition réclamant au président de la province du Trentin de laisser à Daniza la vie sauve vient de dépasser les 37 000 signatures (en seulement 5 jours).
– D’après un sondage, 90 % des sondés sont pour que Daniza reste en liberté, considérant qu’elle a seulement voulu protéger ses oursons et 10% sont favorables à sa capture (sur 2927 votants). Un autre sondage creuse l’écart : 95 % des votants sont contre la capture de l’ourse (sur 5145 votes).
– Sur Twitter, la contestation gronde via le hashtag #IoStoConDaniza (« Je suis avec Daniza »). Les « twittos » demandent l’arrêt immédiat des opérations de capture.
– Sur Facebook, des événement (LA, LA) ainsi que des pages relayent la mobilisation.
Pour l’instant l’ourse n’a toujours pas été capturée.
N.B. de Ferus : nous ne connaissons pas suffisamment l’historique de cette ourse pour affirmer si elle doit rester en liberté ou être supprimée. Une chose est certaine, les faits tels qu’ils sont présentés ne correspondent pas à un ours à problèmes : charge d’intimidation face à un danger non identifié (homme volontairement caché). Il s’agit d’un comportement de défense et non d’une attaque spontanée. D’ailleurs, malgré la puissance de l’animal, l’homme en est sorti avec des blessures mineures.
L’ours n’est pas plus dangereux que n’importe quel autre animal sauvage. Aucun homme n’a été tué dans les Pyrénées depuis 1850. Chaque année, des hommes sont blessés voire tués par des cerfs, des chevreuils ou des sangliers en France et en Italie. Demande-t-on pour autant le retrait de ces animaux de nos bois ? Remet-on pour autant en cause leur existence dans nos montagnes ?
Il est vrai que comme toutes les bêtes de grande taille, l’ours brun peut devenir menaçant dans des circonstances bien particulières, notamment lorsqu’il est acculé, agressé ou lorsqu’une mère cherche à défendre ses petits.
Il existe également en France un protocole sur les « ours à problèmes » comprenant plusieurs phases d’interventions pouvant aller jusqu’au retrait de l’ours en fin de processus, s’il n’y a pas d’autre solution. A ce jour, aucun ours dans les Pyrénées n’a montré ce comportement dit « ours à problèmes ».
Ferus et les autres associations de la coordination CAP Ours ont réaffirmé récemment leur demande du « maintien et respect strict de l’actuel protocole « ours à problèmes » y compris jusqu’au retrait de l’ours en fin de processus, s’il n’y a pas d’autre solution. Remplacer immédiatement par un autre individu, en fonction des nécessités du noyau, tant que la population n’aura pas atteint l’objectif de viabilité. » (voir -> ICI)
3 commentaires sur “En Italie, mobilisation sans précédent pour sauver l’ourse Daniza”
[…] RT @MarikaTaddia: En Italie, mobilisation sans précédent pour sauver l’ourse Daniza http://t.co/Y4elLh8xDD #IoStoConDaniza […]
[…] RT @MarikaTaddia: En Italie, mobilisation sans précédent pour sauver l’ourse Daniza http://t.co/Y4elLh8xDD#IoStoConDaniza […]
[…] […]