Pour 2020, l’Etat français s’apprête de nouveau à tuer 90 à 100 loups, soit 17 à 19 % de la population estimée en 2019. Ce nombre de loups à tuer sera très probablement revu à la hausse en cours d’année 2020 quand les pouvoirs publics nous dégaineront un chiffre de loups supérieur à 2019…
Le projet d’arrêté 2020 a été ouvert à la consultation public jusqu’au 25 décembre 2019. Il est PRIMORDIAL que vous continuiez à donner votre avis en participant à cette consultation. Le gouvernement français doit savoir que la majorité des Français est toujours en faveur du loup et pour la cohabitation.
Pour rappel, 97 loups ont été abattus en 2019 et aucune baisse de la prédation des troupeaux n’a été constatée : ces tirs de loups sont inutiles ! Le nouveau projet d’arrêté est un copié collé du précédent qui avait été rejeté par le Conseil National de Protection de la Nature, CNPN (le nouveau sera présenté au CNPN le 18 décembre, nous le publierons dès que nous l’aurons en notre possession).
Ce nouvel arrêté confirme que les ministères procèdent à la fuite en avant, niant les constats de toutes les instances scientifiques de l’inefficacité de cette politique de tir par rapport à la limitation de la prédation!
Pour participer à la consultation (arguments à utiliser ci-dessous), déposez votre commentaire en bas de page ==>> ICI.
La contribution de FERUS est disponible ICI. Voici quelques arguments que vous pouvez utiliser pour votre contribution personnelle :
- 17 à 19 % de prélèvement est un chiffre bien trop élevé pour garantir la conservation du loup à long terme
- Le loup est toujours une espèce menacée sur la liste rouge de l’UICN (voir ICI).
- Malgré une progression géographique due à des individus erratiques, AUCUNE reproduction n’est constatée hors des Alpes (sauf un cas en 2013 dans les Vosges) alors que tous les massifs ont atteints dès les années 90 (Pyrénées, Vosges, Jura, massif Central) ce qui est anormal
- Le seuil de 500 loups brandi par les pouvoirs publics ne constitue pas un seuil de conservation du loup comme ils voudraient nous le faire croire mais tout au plus un minimum vital
- Il reste de nombreux habitats favorables pour le loup en France (couvert forestier, proies sauvages) notamment en plaine
- Un PNA (Plan National d’Actions) doit servir à protéger une espèce, pas à ralentir significativement sa progression ce qui est le cas aujourd’hui en France. Le CNPN parle clairement d’une régulation réalisée par les pouvoirs publics
- La présence du loup sur les fronts de colonisation est empêchée par de nouvelles dispositions qui inventent des Zones Difficilement Protégeables (ZDP) et donc plus de souplesse pour tirer des loups
- Les tirs de loup ne font pas baisser la prédation des troupeaux ! Seuls les moyens de protection sont efficaces
- L’Etat français justifie ces tirs en indiquant que la Directive Habitats-Faune-Flore (sous laquelle le loup est une espèce strictement protégée) prévoit des dérogations « à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population de loups ». Ces deux conditions ne sont clairement pas réunies. Concernant « à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes » : de nombreux troupeaux sont encore peu ou mal protégés et les tirs d’effarouchement ne sont plus employés. Au lieu d’utiliser les tirs comme ultime recours, l’Etat français les utilise comme première solution de facilité, afin d’acheter une paix sociale qui n’existe pas.
- La France est un des pays européens qui abat le plus de loup et a autant de prédation sur les troupeaux : cherchez l’erreur !
- La prédation due au loup est importante en France. Mais on aimerait savoir quelle est vraiment la part du loup dans ce chiffre, étant donné que le doute profite à l’éleveur. A quand une étude sérieuse ?
- Quand la France appliquera-t-elle ses beaux discours internationaux sur la préservation de la biodiversité en protégeant d’abord sa propre biodiversité ?
Par ailleurs, nous demandons toujours :
1- De procéder à une évaluation rapide et partagée de l’impact des tirs déjà effectués depuis de nombreuses années sur la prévention des attaques comme annoncé dans le Plan national loup (PNL) et comme demandé par nos associations depuis plusieurs années.
2- De développer une véritable ingénierie de protection s’appuyant non seulement sur le triptyque (berger / chiens de protection / parc de contention) mais aussi sur l’expérimentation de nouveaux moyens d’effarouchement et de protection (Fox light, Fladries, etc.)
3- La mise en place, immédiatement, d’une conditionnalité effective des indemnisations des dommages, comme aussi annoncé dans le PNL, avec contrôle de la mise en œuvre des moyens de protection.
4- l’abandon du concept de non-protégeabilité des troupeaux et de la gestion différenciée des tirs sur les fronts de colonisation.
5- L’Engagement formel de l’État d’un portage politique par le gouvernement du statut de protection du loup en respect de nos engagements internationaux.
6 – D’abandonner complètement cette régulation acharnée et ces tirs de loups inutiles.
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