La Fundación Oso Pardo approche d’un accomplissement : ouvrir un corridor pour faciliter les échanges d’individus entre les deux populations d’ours brun de la zone cantabrique, séparées par une demi-centaine de kilomètres.
C’est un projet pionnier en Espagne bien qu’il ait été déjà réalisé avec succès dans d’autres pays comme la Croatie, l’Autriche ou l’Italie. Ce corridor est primordial selon Guillermo Palomero, président de la Fundación Oso Pardo, pour garantir la survie du noyau oriental (montagnes palentines et de Léon) où il y a actuellement une trentaine d’exemplaires seulement.
Dans le noyau occidental – qu’embrasse des communes comme Cangas de Narceo ou Campoo de Suso, la population d’ours a beaucoup mieux évolué et compte plus d’une centaine d’animaux.
« Le niveau franchi pour l’élaboration de la méthode qui permettra la création du corridor est très important » dit Guillermo Palomero. Les gouvernements des Asturies et de Castille et de Leon, la Fundació Territori i Paissatge de La Caixa et la Fondation de Biodiversité du Ministère de l’environnement ont collaboré à l’étude.
À partir de là, les experts commenceront à travailler sur le terrain en parcourant la zone qui sépare les deux populations d’ours brun pour chercher les secteurs à partir desquels le corridor sera créé. Le travail n’est pas facile, puisque c’est le progrès qui a isolé ces deux noyaux (routes, vois ferrées, urbanisation…).
Un autre problème provient de la déforestation de la zone ; c’est pourquoi des secteurs pourraient être replantés à nouveau pour faciliter le passage des ours. Dans des pays comme la Croatie, on est arrivé à construire des ponts sur les routes qui sont utilisés par les ours. Actuellement, sans ce corridor, il est pratiquement impossible pour un ours – bien que cet animal puisse parcourir des dizaines de kilomètres, d’aller de la zone orientale à la zone occidentale et vice versa. « Durant les dernières années, un seul mâle adulte a, à notre connaissance, passé cette épreuve », révèle Guillermo Palomero.
La réunion de ces deux populations serait très précieuse génétiquement parce qu’elles ont des caractéristiques qui les différencient vu la période depuis laquelle elles sont isolées.
Dans la zone cantabrique, l’ours a survécu au progrès et la pression humaine, contrairement aux Pyrénéen catalanes, où l’espèce a été considérée pratiquement comme éteinte et a pu quelque peu se rétablir avec des ours venus des pays de l’Est. Mais maintenant, alerte Guillermo Palomero, un problème avec le poison est apparu dans la zone cantabrique. L’utilisation de substances toxiques pour éliminer d’autres animaux (comme le loup) a provoqué la mort d’une demi-douzaine d’ours ces huit dernières années.
Les efforts réalisés dans le nord de l’Espagne ont permis de doubler le nombre d’ours pendant la dernière décennie. Mais il ne faut jamais baisser la garde avec une espèce sensible aux changements d’habitats, signale Guillermo Palomero.
Sources : Un pasillo para osos
67 pièges retirés
Lors d’une opération effectuée du 27 février au 1er mars 2008, la Fundación Oso Pardo a retiré 67 pièges à lacet illégaux sur la commune d’Ibias (Asturies) dont un certain nombre dans des zones habitées par l’ours.
L’opération a été décidée avec les responsables de l’Association Sportive des Chasseurs d’Ibias, avec laquelle la Fundación Oso Pardo a signé une convention de collaboration jusqu’en décembre 2009. L’Association Sportive des Chasseurs d’Ibias gère une zone de chasse de 23 800 hectares (Coto Regional de Caza « Ibias »).
Un des accords de la convention de collaboration est précisément l’appui « des patrouilles ours » de la Fundación Oso Pardo pour la surveillance de cette zone.
La Fundación Oso Pardo signale que le nombre de pièges retirés en Ibias, territoire qui était jusqu’à présent hors du cadre d’activité habituelle des patrouilles de la FOP, est important et contraste avec les bons résultats obtenus dans toutes les Cantabriques occidentales qui montrent une diminution nette et progressive du nombre de pièges. Les patrouilles de la FOP ont retiré dans Asturies, Leon et Lugo 225 pièges en 2004, 152 en 2005, 117 en 2006, et seulement 63 en 2007.
La FOP répète que les pièges à lacets sont « très dangereux » pour les ours bruns auxquels ils peuvent causer d’importantes lésions, y compris la mort. Ces pièges sont utilisés par des braconniers de sanglier ou par des éleveurs touchés par les dommages causés par les sangliers dans les prairies et les cultures.
Sources : Fundación Oso Pardo retira 67 lazos ilegales en el concejo asturiano de Ibias