Communiqué FERUS, GEML, Oiseaux Nature et Vosges Nature Environnement (25 avril 2013)
Premier comité de suivi des grands carnivores loup-lynx dans les Vosges : le Groupe d’Etude des Mammifères de Lorraine, FERUS, Oiseaux Nature et Vosges Nature Environnement y étaient.
Le 11 février 2013, le Préfet des Vosges a officiellement créé un « comité de suivi des grands carnivores loup-lynx » dans le département. Nos associations ont été invitées à y siéger. Nous avons donc participé à la première réunion de ce comité qui s’est déroulée le 18 avril 2013.
Nous tenons à saluer les propos, ni pro-loup, ni anti-loup, de Monsieur le Préfet des Vosges. En effet, celui-ci a bien remarqué que les moyens de protection des troupeaux ovins mis en place en 2012 sur le massif (clôtures, chiens…) se sont avérés précieux puisque le nombre d’attaques et de prédations a diminué de manière importante (110 victimes sur le massif en 2011, avec la présence d’un seul loup / 34 victimes en 2012, avec présence de deux loups). C’est également le cas sur la plaine (secteur de Midrevaux) où l’éleveur le plus touché, proche de la retraite, ne souhaite pas mettre en place de mesure de protection. Il a été demandé aux services de l’Etat de tout mettre en œuvre pour convaincre cet éleveur de se protéger.
Monsieur le Préfet semble donc bien avoir compris que lorsque des mesures de protection des troupeaux sont mises en place, elles réduisent de façon efficace la prédation du loup. Il a d’ailleurs précisé, au regard de la baisse significative des prédations suite à la mise en place de mesures de protection, qu’il n’y avait pas lieu d’autoriser des tirs de défense, et que la mise en place de moyens de protection devait se poursuivre là où cela est nécessaire.
Nous avons rappelé au Préfet que la protection était la seule solution durable, puisque le tir de loups n’aurait une efficacité qu’extrêmement limitée dans le temps, puisque d’autres loups arriveront tôt ou tard dans le département.
Nous regrettons par contre que le monde agricole refuse catégoriquement la présence du prédateur et que sa seule revendication soit l’obtention de tirs. Le Loup est une espèce protégée et sa destruction est interdite. Si des tirs peuvent être autorisés, c’est uniquement ponctuellement et de manière localisée pour répondre à une situation particulière. Nous avons conscience des problèmes rencontrés par les éleveurs vosgiens, mais le loup ne doit pas devenir le bouc émissaire des problèmes de la filière ovine. L’un des enjeux majeurs de la cohabitation consiste à rendre supportable la présence du loup pour les éleveurs. De ce point de vue, la préfecture semble s’engager sur la bonne voie en privilégiant les mesures de protection des troupeaux.
Comprenant qu’il n’est pas possible de créer un comité de massif au regard du fonctionnement administratif, nos associations sont néanmoins rassurées de savoir que les prochains comités tiendront compte de la situation en temps réel dans les départements voisins.
Nous regrettons également la rapidité avec laquelle la situation dramatique du Lynx a été évoquée. Après un état des lieux catastrophique, il a été annoncé au comité qu’aucun cas de braconnage n’a entrainé de condamnation sur le Massif vosgien. Nous souhaitons néanmoins rappeler qu’au moins 10 cas de braconnage sont répertoriés dans les Vosges sans que les coupables de ces actes n’aient été condamnés. Nous espérons que le Préfet se penchera très vite sur la question afin de proposer des solutions pour sauvegarder cette espèce réintroduite il y a 30 ans tout juste.
Nos associations vont continuer à suivre le retour du loup en Lorraine ainsi que l’évolution de la situation du lynx et veilleront à ce que tout soit mis en œuvre par les pouvoirs publics pour une nécessaire cohabitation entre l’Homme et les grands prédateurs.