Communiqué de Ferus, 1er octobre 2008
FERUS soutient une fois encore l’utilisation des chiens de protection
A nouveau, un éleveur comparaissait le 25 septembre au tribunal de police de Saint Jean de Maurienne parce que son chien de protection des troupeaux avait mordu une personne. 750 euros d’amende (avec sursis) ont été requis. Si l’incident est fort regrettable, la peine demandée l’est tout autant, sans parler du réquisitoire proprement décalé des réalités du terrain. Le comble dans cette affaire serait par exemple que le substitut du procureur impute, comme il l’a mentionné dans son réquisitoire, une « faute caractérisée » à l’éleveur car son chien est de race Maremme des Abruzzes et non Montagne des Pyrénées (patou). Il s’agit pourtant d’un type de chien tout aussi approprié et promu au même titre que le patou par les services administratifs et techniciens en charge du dossier.
L’association FERUS, notamment à travers son programme Pastoraloup, œuvre pour la cohabitation élevage / grands carnivores. Elle soutient à ce titre l’utilisation des moyens de protection et considère donc la présence des chiens de protection comme indispensable auprès des troupeaux.
Ferus déplore que cet accident soit évoqué devant une instance pénale et apporte son soutien aux éleveurs qui mettent en œuvre les moyens techniques et humains recommandés par tous ceux qui veulent maintenir à la fois l’élevage et la faune sauvage dans un même espace. La mise en place et l’utilisation quotidienne des moyens de protection sont une affaire payante en terme de diminution de la prédation, mais une opération délicate et contraignante pour les éleveurs et bergers. Il serait alors mal venu de compromettre ce difficile travail en stigmatisant systématiquement ce genre d’incident.
Les chiens de protection sont souvent impressionnants – et c’est là leur rôle – mais très rarement dangereux.
Ferus a participé à l’évolution de la loi concernant le caractère « non-divaguant » des chiens de protection. Afin de ne pas remettre en cause leur présence auprès des troupeaux, il faudra encore consolider leur statut juridique.
Ferus encourage à poursuivre le programme national de suivi des chiens de protection mis en place récemment et appelle plus que jamais tous les acteurs impliqués à renforcer la communication auprès des éleveurs et bergers comme de l’ensemble des usagers des zones à loups.
Si les éleveurs et bergers doivent poursuivre leurs efforts de formation et confirmer leur savoir-faire en techniques de protection, il n’en appartient pas moins à tous les acteurs et utilisateurs des espaces naturels concernés de s’informer, adapter leur conduite en zones pastorales, respecter le travail et les consignes des alpagistes … afin que nos montagnes restent un espace de liberté et partage
Dans cette optique le chien de protection des troupeaux représente un maillon essentiel et efficace, un des symboles les plus actuels de cette volonté commune de multi-usage des territoires.