L’indice planète vivante est construit, comme un indice boursier, sur le suivi de 8000 populations appartenant à 5500 espèces de vertébrés représentatives. Depuis 1970, sa chute globale a été d’environ 30% (source WWF).
Cette moyenne est la somme du fort déclin de l’indice tropical (- 6O% depuis 1970) et de la croissance significative de l’indice tempéré (+ 29%). La tendance générale est bien alarmante, puisque la grande majorité des espèces est au sud et que la croissance au nord s’explique en grande partie par le fait que le rabot des destructions y était largement passé avant 1970.
Dans ce contexte, loups, lynx – sauf pardelle – et même ours d’Europe ne sont pas les plus à plaindre. Toutefois, leur simple retour dans des contrées très anthropisées, impensable en 1970 quand l’indice a été créé, est et restera longtemps une sorte de miracle. Mais cette fragile reconquête n’est pas tombée du ciel, elle résulte avant tout de la somme d’efforts déployés par ceux qui ont assuré la protection de ces espèces phares et de leurs habitats.
L’année de la biodiversité n’a, sans surprise, rien changé à la situation : de nous et de nous seuls dépend la suite, que les pouvoirs publics cessent de baisser la garde sur le loup et de succomber aux sirènes de ceux qui réclament sa « régulation » ; que les ours mâles isolés du Béarn soient rejoints par des femelles ; qu’enfin un plan national de sauvegarde soit adopté pour le lynx.
Ces demandes, raisonnables mais stratégiques, ont été formulées par Ferus auprès de la nouvelle ministre de l’Ecologie, N. Kosziusko-Morizet.
Nous avons souligné que toutes étaient réalisables d’ici les élections présidentielles. Et qu’agir en France pour nos grands prédateurs, c’était aussi agir pour ceux du sud et pour la biodiversité en général.
Je me joins à tout le conseil d’administration de FERUS pour vous souhaiter de joyeuses fêtes et une très bonne année 2011.
Gilbert Simon, vice-président de FERUS
Ce texte est paru dans la Gazette des Grands prédateurs n° 38, hiver 2010-2011.
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