Communiqué de l’association FERUS, 19 avril 2017
Feu vert pour deux nouveaux loups à tuer
Ce matin du 19 avril 2017, sans surprise, est paru au Journal Officiel un arrêté ministériel autorisant l’abattage de deux nouveaux loups. Une fois ces deux loups tués, un nouvel arrêté portant sur deux loups supplémentaires devrait être signé.
Le 5 avril, le 36ème et dernier loup a été abattu sur un plafond 36 animaux pouvant être « prélevés » jusqu’au 1er juillet 2017.
En comptant dix autres cas de mortalité connus dont la plupart de causes anthropiques (collisions routière), le France aura donc près de 50 cadavres de loups sur les bras pour cette saison 2016-2017. Sans parler du braconnage : intense mais difficilement mesurable.
Ce nouvel arrêté intervient alors qu’une expertise scientifique collective (Muséum National d’Histoire Naturelle – ONCFS), commandée par le ministère de l’environnement lui-même (!), vient de paraître, mettant en garde contre ces tirs trop nombreux qui menacent la population de loups en France.
Pour les chercheurs, les prélèvements légaux « ne devraient pas […], dépasser 10 % de l’effectif estimé pour que la population présente un bilan numérique au moins stable. » Or, avec ces quatre nouveaux loups, nous dépasserons les 14 % de prélèvement…
Par ailleurs, d’après cette étude, l’efficacité des tirs de loups pour la protection des troupeaux n’est pas prouvée et les auteurs s’interrogent également sur leurs effets contre-productifs (éclatement de la meute et donc hausse de la prédation).
Enfin, le Conseil National de Protection de la Nature avait rendu un avis défavorable quant au projet de ce nouvel arrêté.
Une fois de plus, l’Etat français ignore l’avis des scientifiques et des citoyens français qui se sont exprimés à plusieurs reprises majoritairement contre les tirs de loups *. L’Etat français n’a de cesse de se soumettre au lobby de l’agriculture.
Nous terminerons sur la trêve du 1er mars au 30 avril, destinée à ne pas perturber le rut chez les loups. Pendant cette période, aucun tir de prélèvement n’est autorisé. Mais les pouvoirs publics contournent subtilement cette trêve en autorisant uniquement des tirs de défense et tirs de défense renforcée, bien souvent menés à bien par la fameuse brigade tueuse de loups. Tout est question de lexique !
* Pétition de 115 000 signataires, manifestation de 5000 personnes à Lyon en janvier 2016 ou encore résultats des diverses consultations publiques concernant les projets d’arrêtés de tirs de loup.