Ours, loup, requins : la campagne de la Région, Île-de-France Mobilités, la RATP et la SNCF contre le harcèlement sexuel sombre dans les abysses les plus obscurs qui soient. Nul doute que pour mettre en scène un loup, un ours et un requin, la mentalité des « professionnels » en communication qui ont sévi pour ces balourdises n’a pas dû beaucoup évoluer depuis Charles Perrault.Car il semble bien que leur référentiel soit resté bloqué sur le petit chaperon rouge, époque où il était de bon ton de cacher le bipède assassin, violeur ou harceleur derrière le masque du loup.
Les jeunes femmes montrées dans le métro risquent plutôt de tomber sur des prédateurs bipèdes en costard-cravate ou autres tenues bien estampillées « Homo Sapiens Sapiens » !
Comme il y a 250 ans, pourquoi planquer les vrais responsables derrière des animaux sauvages, en jouant sur les peurs les plus primaires et les plus injustifiées ?
Cette campagne de communication est d’autant plus ratée que les harceleurs bipèdes doivent trouver cela jouissif d’être comparés à des animaux aussi beaux et aussi puissants, dans des postures d’intimidation et de domination sans appel : c’est exactement ce qu’ils aiment faire ! Consciemment ou pas, ceci risque même de les stimuler. C’est assez irresponsable vis à vis des femmes potentielles victimes.
D’autre part, le monde a évolué, ces espèces ours, loups et requins sont maintenant en danger. Cette communication stupide ne fera qu’aggraver leur situation, ce qui est tout aussi irresponsable sur le plan de la biodiversité cette fois.
FERUS va écrire aux directions de la RATP et de la SNCF et demander le retrait immédiat de ces affiches dangereuses pour les femmes, les loups, les ours et les requins, toutes et tous en danger, et leur remplacement par une campagne qui vise réellement les harceleurs.
Sans les flatter et sans nuire à une biodiversité qui s’en serait bien passée tant elle se porte elle aussi très mal !