Le Réseau loup de l’ONCFS vient de publier les résultats du suivi hivernal de l’espèce. Malgré la politique intensive de tirs, la population de loup est désormais estimée à 360 individus environ d’après le Réseau (contre 292 à l’issue de l’hiver 2015-2016).
Le Réseau Loup indique que « l’évolution de l’indicateur de tendance démographique (EMR) ne confirme pas l’hypothèse d’un ralentissement de la croissance suspectée ces deux dernières années. »
De notre côté, nous attendons les résultats définitifs. D’autre part, si la population de loups est effectivement en hausse cette année, rien ne prouve qu’elle continuera de l’être au fil des ans si la France continue de tuer des loups à tout va.
C’est ce que vient d’ailleurs d’indiquer, en mars, une expertise scientifique collective (ONCFS / Muséum National d’Histoire Naturelle), commandée par le ministère de l’Environnement : à partir d’un taux de mortalité de 34%, « toute population de loups déclinera et, si elle est maintenue sur cette tendance, s’éteindra de manière certaine ».
La hausse de cet hiver ne garantit donc en aucun cas la viabilité de la population de loups à long terme.
A l’annonce de ces nouveaux chiffres, Yvon Le Maho (CNRS, président du panel d’experts de l’expertise scientifique) a réagi : « Il faut rester très prudent. Cette hausse peut s’expliquer par un environnement naturel et climatique favorable, qui ne se reproduira pas forcément. Rien ne prouve qu’avec le même taux d’élimination on aura la même croissance de la population l’an prochain. »
A noter cette mauvaise nouvelle : l’absence d’indices de présence depuis deux hivers consécutifs pour le Madres Boucheville, au nord du département des Pyrénées-Orientales. L’espèce peine toujours à s’installer dans les Pyrénées, malgré la présence d’individus depuis la fin des années 1990. A ce jour, aucune reproduction n’a été constatée sur ce massif.
Bilan du suivi loup 2016 / 2017, quelques chiffres :
Effectif total estimé : 360 individus environ.
Le nombre de Zones de Présence Permanente (ZPP) est de 57 (contre 49 à l’issue de l’hiver 2015-2016) :
- 42 sont des meutes
- 11 sont des animaux seuls ou des couples
- 4 sont sans indice de présence et seront déclassifiées si l’absence d’indice se confirme l’hiver prochain
Les nouvelles ZPP sont :
- Audibergue (Alpes-Maritimes)
- Sasse (entre les Alpes-de-Haute-Provence et les Hautes-Alpes, au sud de Lac de Serre Ponçon)
- Vanson (Alpes-de-Haute-Provence, au sud des Monges)
- Obiou (entre l’Isère et les Hautes-Alpes, au nord du Dévoluy)
- Trièves (Isère, entre les meutes de Durbon et Hauts Plateaux du Vercors)
- Encombres-Belleville (Savoie, à l’entrée de la vallée de la Tarentaise)
- Morgon (Hautes-Alpes)
- Sainte Victoire (à l’est des Bouches-du-Rhône)
- Caroux (Hérault, à proximité de l’Aveyron et du Tarn)
Bilan du suivi loup 2016/2017 ==>> ICI