Dans ses prérogatives de suivi scientifique du loup, l’ONCFS procède régulièrement à des opérations de hurlements provoqués sur des sites dits prioritaires. Cette technique consiste à reproduire le hurlement des loups à l’aide de cônes de chantier. Le but? Que les loups répondent à l’appel afin de détecter si des louveteaux sont présents (leurs jappements très spécifiques permettent de les identifier). Si il y a eu reproduction, cela permet aux agents de l’ONCFS de déduire qu’une meute s’est constituée. En principe, les hurlements provoqués servent donc uniquement à repérer des louveteaux dans le but de déterminer si oui ou non il y a constitution en meute.
Ces derniers temps, on a constaté que des louveteaux étaient abattus peu de temps après une opération de hurlements provoqués. Simple coïncidence ou véritable dérive ?
Les 2 louveteaux tués dans les Alpes Maritimes le 15 août dernier et les 2 autres tués le 3 septembre (voir ICI) l’ont été juste après une opération de hurlements provoqués. Là se pose un double problème. D’une part il semble que l’utilisation des hurlements provoqués ait été détournée à des fins d’abattages (les localiser pour mieux les tuer ensuite?). D’autre part, le fait de tuer des louveteaux ne rentre pas dans le cadre des dérogations autorisées par la loi. Le loup est une espèce protégée et les tirs sont autorisés exceptionnellement en cas de dommages importants. Or, les louveteaux ne représentent pas une menace pour les troupeaux car ils ne chassent pas.
La politique actuelle de destruction des louveteaux est donc une méthode non avouée de régulation de la population de loups, ce qui est totalement proscrit par la loi.
Dans la lignée de notre appel à ne plus transmettre de données à l’ONCFS via le réseau loup :
– FERUS n’appelle pas ses sympathisants à perturber les hurlements provoqués mais, au vu du contexte actuel, ne condamne pas pour autant ceux qui le font ;
– FERUS condamne fortement l’utilisation pervertie des hurlements provoqués.
Le comptage, s’il est un « vrai » comptage informatif et naturaliste, est utile, voire même nécessaire. Sinon, il ne l’est évidemment pas et nous y sommes opposés.